Johnny Depp, désormais persona non grata à Hollywood ? L’acteur en est convaincu et ce ne sont pas les récents événements qui le contrediront. Après avoir perdu son procès en diffamation contre le tabloïd britannique The Sun, qui l’avait dépeint en “mari violent” à l’égard de son ex-femme Amber Heard, l’acteur a été remercié par la Warner et forcé de quitter la franchise des Animaux fantastiques. De son côté, Disney lui a également fermé la porte en rebootant la franchise Pirates des Caraïbes au féminin, se dispensant ainsi de ses services.
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À ce jour, Les Animaux fantastiques 2, sorti le 14 novembre 2018, est donc le dernier film de Johnny Depp à avoir été projeté sur nos écrans. Il est aujourd’hui à l’affiche de Minamata, biopic sur le photographe de guerre William Eugene Smith qui a révélé dans les années 1970 l’empoisonnement au mercure d’un village japonais, présenté à la Berlinale en 2020 et acquis par la MGM. La date de sortie du film a néanmoins été repoussée avant qu’il ne disparaisse complètement des calendriers.
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Son réalisateur Andrew Levitas tient les studios pour responsables, comme il l’a écrit dans une lettre ouverte relayée par Deadline :
“Il y a moins d’un an, la MGM a acquis les droits de distribution de ‘Minamata’ sur le sol nord-américain après l’avoir vu à la Berlinale. La MGM entendait ainsi mettre en lumière la souffrance des milliers de victimes de l’un des cas de pollution industrielle les plus graves […]. Imaginez leur abattement quand ils ont appris, la semaine dernière, que malgré un déploiement mondial réussi, la MGM avait décidé ‘d’enterrer le film’ (selon les mots du responsable des acquisitions, M. Sam Wollman), craignant que les problèmes personnels d’un acteur puissent avoir des répercussions négatives sur eux, estimant que les victimes et leurs familles sont secondaires.”
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Dans sa première interview depuis qu’il a perdu son procès en diffamation, accordée au Sunday Times, Johnny Depp s’est à son tour exprimé sur le sujet pour défendre son dernier film. Après ces “cinq années surréalistes”, sa chute serait due à “d’absurdes calculs médiatiques”, regrette l’acteur dans les colonnes du journal, se disant également inquiet pour la sortie du film et les personnes impliquées dans l’histoire :
“Certains films touchent les gens. Et cette situation impacte ceux de ‘Minamata’ et les personnes qui vivent des choses similaires. Et tout ça pour quoi… à cause du boycott de Hollywood à mon égard ? Un homme, un acteur dans une situation inconfortable et bordélique, au cours des dernières années ? […] On leur a promis qu’on n’exploiterait pas leur histoire […]. Je pense qu’on a respecté notre part du marché mais les suivants doivent le faire à leur tour.”
Persona non grata à Hollywood mais pas dans le reste du monde, l’acteur se verra remettre un prix couronnant l’ensemble de sa carrière au Festival international du film de Saint-Sébastien en Espagne le 22 septembre prochain. Le film City of Lies sur les meurtres de Tupac Shakur et Notorious B.I.G., dont il tient le haut de l’affiche, sera également projeté en avant-première au festival de Deauville à la rentrée en sa présence.
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