L’administration Trump n’est pas épargnée.
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Depuis quelque temps, Joey Bada$$ enchaîne les coups de force. Après le clip en béton de “Land of the Free”, son freestyle endiablé sur la prod de “Mask Off” et sa performance mémorable au Late Show de Stephen Colbert, le rappeur de Brooklyn sort son deuxième album solo ALL-AMERIKKKAN BADA$$.
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Si les titres du disques, hurlés en MAJUSCULES, laisse présager un album nerveux, la production, pour la majorité issue du travail de 1-900, est beaucoup plus aérienne, colorée et éclectique. En effet, au fil des douze pistes du projet, on glisse agréablement entre des productions smooth, funk, voire reggae (“BABYLON”), laissant la touche classique aux nombreux featurings qui composent l’album. Parmi les artistes convoqués par Joey Bada$$, on retrouve entre autre l’iconique ScHoolboy Q le temps d’un morceau remuant (“ROCKABYE BABY”), J. Cole pour un duo sensuel (“LEGENDARY”) ou ses potes de la Pro Era: Nyck Caution, Kirk Knight et Meechy Darko pour un soupçon de scratch oldschool (“RING THE ALARM”).
Le but de Joey Bada$$, sur ce projet, était sûrement d’être plus accessible. Fini les productions brutes et indé du début : le rappeur s’engage et veut se faire entendre du plus grand nombre. ALL–AMERIKKKAN BADA$$ prend ainsi la forme d’une lettre ouverte à l’Amérique blanche de Trump (“Donald Trump is not equipped to take this country over“) dans laquelle Joey Bada$$ n’hésite pas à sampler le discours de la petite Zianna Oliphant, qui avait ému l’opinion publique en s’exprimant sur le décès de Keith Scott, un Noir américain abattu par la police (“TEMPTATION”). De nombreux questionnements sont balayés comme le racisme, la suprématie blanche (“Sorry white Amerikkka, but I’m about to black out”), la récession ou les violences policières (“The coppers still shoot us down on Channel 5 news”). Ainsi, celui qui “utilise la musique pour enseigner” se sert ici de son rap pour initier le changement, en espérant qu’il soit effectif.
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