JO 2024 : les athlètes les exhibent partout, mais comment la tendance des tatouages d’anneaux olympiques est-elle née ?

Publié le par Donnia Ghezlane-Lala,

© Swen Pförtner/picture alliance/Getty Images

Les compétiteur·rice·s, surtout les nageur·se·s, exhibent leurs anneaux rouge, noir, bleu, jaune et vert durant les épreuves sportives. Mais qui a lancé cette tendance ?

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S’il y a bien quelque chose qui ne vous a pas échappé lors des épreuves de natation aux JO 2024, ce ne sont pas les slips moulants et les pieds d’athlètes, mais les tatouages d’anneaux olympiques qui sont légion dans cette catégorie. Bien sûr, ces tatouages ne sont pas que l’apanage des nageur·se·s : ils se sont largement étendus aux autres disciplines, mais ils ont un lien historique très particulier avec la natation.

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En effet, c’est en milieu aquatique que cette tendance est née, rapporte Dazed. En 1988, après les Jeux olympiques de Séoul, le double champion olympique de natation Christopher Jacobs, concourant pour les États-Unis, a exhibé pour la première fois un tatouage olympique : les fameux anneaux rouge, noir, bleu, jaune et vert. Face aux tatouages du drapeau canadien sur les torses de certain·e·s nageur·se·s, Jacobs s’est dit qu’un autre symbole mériterait sa place et serait plus fédérateur : l’emblème des JO.

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Depuis, il en a fait trois. “C’est devenu un rite de passage […] comme une petite carte pour un club quelque peu exclusif”, déclarait-il à USA Today. Les anneaux scellent des liens entre les athlètes et la compétition qui les réunit : ils représentent aussi l’union des continents de notre globe, des Amériques à l’Océanie. Si la pratique est plus courante chez les nageur·se·s, c’est parce que leur corps dénudé peut se faire le miroir de leur univers, à l’inverse d’autres disciplines qui se jouent bien couvertes comme l’escrime. Le tatouage se porte tantôt de manière excentrique, avec des ailes d’ange et autres flammes tout autour, tantôt de manière sobre, en noir ou en couleur.

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Ce n’est pas d’hyper bon goût, on le concède, mais ça a créé un précédent qui a lancé une tendance chez beaucoup d’athlètes olympiques et paralympiques, qui voulaient encrer leur participation aux JO dans leur peau et ce moment qui pourrait être historique dans leur carrière. Les tatouages ont ensuite fleuri sur les bras, sur les pectoraux, sur les deltoïdes, sur les dos, chevilles et poignets des sportif·ve·s. À titre d’exemple, c’est le cas de la reine gymnaste Simone Biles, de la tireuse Mary Tucker qui a ajouté des iris français aux côtés des fleurs de cerisier de Tokyo et des fougères grecques, ou des nageuses Stephanie Balduccini et Dana Vollmer, qui, alors qu’elles étaient encore mineures, ont dû demander une autorisation pour faire partie de ce club très fermé d’olympien·ne·s tatoué·e·s.

Dans l’histoire du tatouage olympique, il est arrivé qu’il soit censuré. Lors des Jeux paralympiques de 2016, certain·e·s athlètes ont dû masquer leurs tatouages d’anneaux olympiques car ils faisaient concurrence aux Jeux paralympiques, qui dépendent d’une autre organisation. Il aurait fallu que les athlètes aient le logo des Paralympiques, à savoir les trois traits vert, bleu et rouge, tatoué sur le corps pour que cela soit accepté. Le nageur états-unien Josef Craig a été disqualifié pour cette simple raison, en 2016. Eh oui, parfois, le port de tatouage est politique, et maintenant, vous connaîtrez l’origine de ces dessins cutanés quand vous en verrez passer un.