“Je suis en contrôle créatif total” : rencontre avec Raye, la nouvelle sensation pop et indépendante

Publié le par Flavio Sillitti,

© Callum Walker Hutchinson

La voix derrière plusieurs tubes planétaires sort son premier album solo en tant qu’artiste indépendante et nous raconte comment ça l’a sauvée.

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À coup sûr, vous la connaissez déjà sans le savoir, et Raye s’apprête à arranger ça. La chanteuse britannique découverte comme voix de fond sur des bangers estivaux entêtants (“Secrets” ou “You Don’t Know Me“) a sorti le 3 février dernier un premier album qui la place enfin au-devant de la scène.

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Sur My 21st Century Blues, elle règle ses comptes avec une industrie qui lui a longtemps coupé les ailes, livre son lot de secrets, combat ses démons et se paie même un tube au succès planétaire : “Escapism.”, qui cumule plus de 850 000 utilisations sur TikTok. À l’occasion de son concert sold-out à la Maroquinerie de Paris, on a eu la chance d’échanger avec ce phénomène pop inspirant.

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Konbini | Ton premier album solo My 21st Century Blues vient de sortir. Que raconte-t-il ?

RAYE | C’est l’histoire de beaucoup de choses. J’y parle d’anxiété environnementale, de dysmorphophobie, de violences sexuelles, de consommation de substances, de s’échapper de la réalité aussi. Beaucoup de sujets complexes, comme tu peux le voir et qui, du coup, expliquent le nom de l’album.

Tu te réintroduis dans une industrie musicale que tu as déjà conquise par le passé avec des tubes comme “You Don’t Know Me” ou “By Your Side”. Qu’est ce qui est différent cette fois ?

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Tout est différent, cette fois. Aujourd’hui, je suis en contrôle créatif total de ma carrière. Je suis désormais une artiste avec un album, et je ne suis pas seulement une artiste en featuring sur ces morceaux, c’est mon nom qui les signe. Et ça fait une énorme différence.

Ton morceau “Escapism.” présent sur cet album rencontre un succès retentissant partout dans le monde. Tu t’attendais à ce que ce morceau en particulier fasse le buzz ?

Du moment où j’ai entamé ma carrière indépendante, j’ai arrêté de penser en termes de statistiques et de prévisions, et j’ai plutôt décidé de m’atteler à aimer la musique que je voulais créer et de partager les histoires que je voulais raconter. Donc c’était une vraie surprise que tout ça m’arrive, surtout avec ce titre. C’est beau qu’autant de personnes dans le monde s’attachent à “Escapism.”. C’est un sentiment de validation incroyable, d’autant plus que c’est un morceau que j’aime et dont je suis fière.

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Un autre morceau important, c’est “Ice Cream Man.” qui aborde une agression sexuelle qui tu as subie. À quel point a-t-il été difficile de créer de l’art à partir d’une matière aussi douloureuse ?

Ce n’était pas simple du tout. C’est une forme de thérapie aigre-douce, car il y a des jours où je suis fière d’avoir sorti un morceau comme celui-là, mais d’autres où je doute de la façon dont j’ai partagé cette partie de ma vie. Mais, au final, c’est ma vérité et c’est honnête. Je préfère avoir ces choses cristallisées sur un beau morceau, plutôt qu’isolées dans ma tête.

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Quel est le plus gros challenge auquel tu es confrontée depuis que tu t’es lancée comme artiste indépendante ?

Le rythme de travail. Ça ne s’arrête jamais vraiment, car il y a toujours un élément à gérer. Mais le positif l’emporte sur les compromis, et tout en vaut la peine comparé à ma précédente expérience dans le monde de la musique.

Quels conseils donnerais-tu aux artistes qui n’ont pas l’impression de contrôler leur propre projet artistique ?

Oh mon Dieu, c’est une question compliquée sachant que j’ai été dans cette position pendant un long moment. Le plus gros regret que j’aie, c’est d’avoir été poussée à me détourner de ce que j’estimais moi-même être bon. Mon meilleur conseil, ce serait de croire en son instinct et de s’entourer de personnes qui y croient aussi. Toujours se battre pour ce que l’on estime soi-même être le meilleur pour sa carrière, et ne jamais accepter quoi que ce soit qui s’en éloigne.

Actuellement en pleine tournée mondiale, Raye sera de retour en France le 18 novembre prochain pour un concert à La Cigale de Paris. Immanquable !