Avec la sortie de son projet La vie augmente, Vol. 1 en mars 2017, Isha a suscité l’enthousiasme des critiques et d’une génération de jeunes rappeurs qui le citent volontiers comme inspiration. Le Belge n’en est pourtant pas à ses débuts et a eu, en quinze années d’expérience, le temps de se construire une solide connaissance de la musique et du monde qui l’entoure. À l’occasion de la sortie de La vie augmente, Vol. 2, l’artiste nous a accordé un moment pour parler de son projet et des luttes qui lui tiennent à cœur.
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« Ce projet s’inscrit dans la continuité du premier volume mais je m’y suis plus impliqué. » Pour la réalisation de La vie augmente, Vol. 2, sorti à la fin du mois de mars dernier, Isha a misé sur une plus grande diversité des prods et des mélodies tout en se concentrant sur l’écriture. Le remplissage qu’il dénonçait lui-même s’est estompé et le rappeur a choisi de développer les sujets qu’il ne faisait que survoler dans le premier volet de ce qui devrait être une trilogie consacrant son grand retour sur la scène rap.
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Le succès de La vie augmente, Vol. 1 a permis à Isha de se construire un public plus large et complètement dévoué, à qui il peut confier des sujets qui lui tiennent à cœur tels que l’alcoolisme, le Congo, le deuil ou le sens du devoir. À 31 ans, le Belge qui a récemment quitté son emploi d’aide aux sans-abri et aux demandeurs d’asile au sein du Samu social pour se consacrer à sa carrière artistique, ne conçoit pas sa musique sans aborder ses combats ou la question des minorités. Un sens du devoir qui laisse pourtant de la place à la légèreté dans son rap introspectif et habile. Rencontre.
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Konbini | Salut Isha. Lors de la sortie de La vie augmente, Vol. 1, tu expliquais à Noisey avoir ressenti quelque chose d’assez magique dans le rendu. As-tu retrouvé ce sentiment avec La vie augmente, Vol. 2 ?
Isha | Oui, j’ai retrouvé cette sensation et de manière plus intense. J’avais cette angoisse du premier album qui est souvent meilleur que le deuxième. Des amis proches m’avaient d’ailleurs prévenu qu’il serait difficile de faire mieux avec le volume 2. Ça m’a mis une grosse pression mais finalement j’ai continué de faire ce que je faisais en m’impliquant davantage et en expérimentant de nouvelles choses. Je pense que ça a marché.
“J’ai l’air heureux quand je monte sur scène, c’est grâce aux antidépresseurs” – (“Au grand jamais”, La vie augmente Vol. 2)
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En écoutant ce projet, j’ai vraiment l’impression qu’il est plus sombre que le précédent…
Il y a une instabilité, une véritable urgence chez moi qui fait que je peux passer d’un morceau optimiste à quelque chose de plus sombre assez rapidement mais je suis comme cela dans la vie. Il y a des moments où j’y crois et des moments beaucoup moins. Comme je le dis dans le morceau “Mp2m”, c’est un “mélange de joie et de tristesse”. Le projet est sombre mais il y persiste un message d’espoir, qui est que la vie augmente, et j’aimerais que les gens le perçoivent.
Qu’est-ce qui a fait que la vie a augmenté pour toi ?
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Professionnellement, on a fait beaucoup de concerts et d’interviews avec de gros médias qui nous ont sollicités d’eux-mêmes. De manière plus personnelle, le visage de mes proches : ma mère, mon fils. Je vois de la fierté dans leurs yeux et c’est quelque chose que, malheureusement, je n’ai jamais vu à cause d’une vie un peu difficile. Ça me redonne beaucoup de force. La vie augmente, Vol. 1 a changé pas mal de choses.
J’ai l’impression que l’obscurité intervient surtout sur la fin du projet. Alors que tu terminais La vie augmente, Vol. 1 avec l’idée de “tout niquer”, ici tu termines le projet en expliquant que tu te fais “hara-kiri” à chaque couplet.
Oui, la fin est dure. En réalisant La vie augmente, Vol. 1, j’ai fait mon entrée dans le paysage du rap francophone et je me suis rendu compte que ça n’allait peut-être pas durer, ou du moins que l’avenir était incertain car tout peut aller très vite. On parle de moi aujourd’hui mais peut être que ce ne sera plus du tout le cas demain. Ça crée de nouveaux questionnements et de nouvelles angoisses. Après, j’ai 31 ans donc je vois les choses différemment d’un jeune rappeur qui entre dans ce milieu à 20 ans.
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Cette angoisse vient du fait que, passé la trentaine, on a moins le droit à l’erreur ?
Oui, clairement. Quand j’ai commencé La vie augmente, Vol. 1, je me suis donné trois ans pour que les choses augmentent, dans le cas contraire, j’arrêtais. On n’imaginait même pas avoir de tels retours au bout d’un an. On pensait que les maisons de disques allaient s’intéresser au projet global seulement après la sortie des trois volumes et finalement, on amorce déjà des discussions avec des partenaires, des tourneurs… On ne pensait même pas que ça pouvait aller aussi vite mais il ne faut pas oublier que si ça va vite dans ce sens-là, ça peut aller vite dans l’autre sens aussi.
“J’pense déjà m’trouver un boulot correct – Parce qu’ils avoueront jamais qu’on est les nouveaux poètes” – (“La Maladie mangeuse de chair”, La vie augmente Vol. 2)
À l’heure actuelle, il est toujours difficile d’évoluer dans le rap à cause des préjugés ?
J’ai l’impression qu’on ne donne pas encore au rap la considération qu’il mérite. Bien sûr, il y a de l’exposition mais elle reste très limitée et la parole est toujours très contrôlée. Il y a un plafond de verre qu’on n’arrive pas à dépasser. Par exemple, je pense que pas mal de rappeurs pourraient donner des cours, faire des conférences et écrire des bouquins mais on veut toujours les réduire à des clichés.
Du coup, quand tu rentres dans le rap game, tu dois déjà penser à ta sortie, à comment tu vas faire pour réinvestir les sous que tu reçois, pour ne pas te retrouver dans la même situation qu’avant. C’est un peu malheureux. J’ai 31 ans donc les rappeurs d’hier, ce sont les rappeurs dont j’ai été fan plus jeune et j’ai pu constater leur évolution. À part quelques mecs comme le Secteur Ä, il y a beaucoup d’artistes en galère. L’après-rap est très violent.
En parlant de la musique que tu affectionnes, il y a quelques références dancehall dans ce projet notamment sur le morceau “Rien”, c’est ce que tu écoutes principalement ?
J’ai écouté beaucoup de dancehall. Après, j’ai écouté du grime en 2006 quand j’ai découvert Roll Deep. Mais en vérité, j’écoute de tout. J’aime bien Vianney, Christine and the Queens. C’est MTV qui a fait mon éducation et à l’époque, c’était une chaîne qui passait de tout.
Je ne suis pas attiré par un style unique. J’espère d’ailleurs m’éloigner peu à peu du rap mais tout en gardant cette ADN hip-hop. C’est pour cela que je suis content d’avoir pu faire un son comme “Mp2m” car les mélodies sont différentes de ce que j’ai pu faire précédemment. Je pensais déjà à chanter depuis quelques années car il y a beaucoup de chanteurs de pop et de variété dans mon label. Je les entendais et j’essayais d’étudier les techniques de chant en me disant que je le ferai dans le volume 2. On voulait essayer de s’ouvrir musicalement dans ce projet et je pense que l’exercice est réussi.
“J’fais de la musique pour raisons médicales, c’est pas moi, c’est ma plume qui m’raconte des images” – (“La vie augmente”, La vie augmente Vol. 1)
Tu développes des sujets très personnels que tu avais commencé à aborder dans La vie augmente, Vol. 1, comme la mort de ton père (“Mp2m”) ou l’addiction à l’alcool (“Domamamaï”). La transparence est une valeur fondamentale de ton rap ?
J’essaye de faire un rap qui me ressemble, qui s’inscrit dans la réalité et pour cela, je suis obligé de dire la vérité. Les concepts de réalité et de vérité vont ensemble, tu ne peux pas prétendre parler de réalité si tu ne dis pas ce qui est vrai. Dans mon rap, j’ai besoin de me mettre à nu, de me livrer, de parler de mes défauts comme de mes qualités. Il y a un côté thérapeutique là-dedans car ça me fait du bien et ça m’aide à faire comprendre aux gens et à mon entourage des choses que je ne peux pas dire en vrai. C’est ma manière de parler aux gens, de faire passer des messages.
Aborder des sujets tels que l’alcoolisme, c’est aussi un devoir selon toi ?
Dans ce projet, je voulais parler d’alcoolisme car je pense que ceux qui ont réussi à s’en sortir doivent aider ceux qui sont encore dans cette dépendance. Je sais qu’un mec qui est sur un banc et qui en a marre de boire peut se dire : “Regarde Isha a réussi” et essayer lui aussi de prendre son destin en main. Pour moi, c’est obligatoire, je dors bien comme ça.
“Alcoolique j’ai trouvé la force de jeter ma canette de bière” – (“Domamamaï”, La vie augmente, Vol. 2)
Tu parles de cette addiction au passé, on comprend rapidement son impact négatif. Tu penses quoi de la culture du Xanax qui sévit aux USA, notamment chez les rappeurs qui en glorifient la consommation ?
Je pense que chaque époque connaît sa drogue de prédilection. Nous, nous avions le shit et l’alcool pour nous défoncer et oublier. Je ne vais pas condamner les nouvelles générations car on a fait la même chose avec d’autres produits et ce serait hypocrite de pointer du doigt cette culture particulière. Ce qui m’attriste cependant c’est que ça commence de plus en plus jeune.
En ce qui concerne l’idée de glorification, un très grand chanteur, Bob Marley, vantait les mérites de la ganja et faisait donc l’apologie de la drogue car le THC c’est de la drogue. Pour beaucoup, il s’agit d’un grand musicien mais une daronne qui a vu son fils interné en hôpital psychiatrique parce qu’il fumait trop de shit serait révoltée par ce qu’il dit. Je sais qu’adolescent, je me levais, je fumais et je ne voulais plus aller à l’école, je dormais tout le temps. Il y a des gens à qui ça fait beaucoup de mal. Ça me dérange qu’on fasse passer un phénomène comme nouveau alors que c’est très vieux.
Un thème que tu développes davantage à travers plusieurs références musicales et sociétales, c’est le Congo dont tes parents sont originaires. Pourquoi ces références congolaises prennent plus de place sur ce projet que sur le précédent ?
Je pense que c’était le moment même si je n’avais pas prévu à l’avance d’approfondir ce thème à partir du deuxième volume. De manière générale, je suis très sensible à ce qui se passe au Congo et je suis content d’avoir approfondi ce sujet maintenant que mon audience est plus importante. Par exemple, ça me fait plaisir d’entendre que des personnes qui m’écoutent ont tapé sur Google le “docteur Mukwege” (“243 Mafia”) car je voulais mettre son travail en lumière, à ma manière.
Je pense qu’à l’avenir, je le ferai encore. Aujourd’hui, à mes concerts, il y a beaucoup de petits babtous. Je sais qu’ils ne sont pas au courant de tout ça, et que le jour où ils découvriront ce qui se passe ailleurs, ils seront choqués. Cette nouvelle génération ne veut pas de guerre et est bien plus ouverte que l’ancienne, il faut donc lui parler de ce qui se passe dans le monde et en France en parlant leur langue et leur langue c’est la musique. Après, on s’entend, pour ma part c’est placer quelques phrases, mais comme ça j’ai l’impression d’avoir fait mon devoir.
Comment la culture congolaise s’est manifestée dans ta vie ?
J’ai une famille de militants. Ma mère milite pour le droit des femmes et l’égalité des sexes mais aussi certaines questions qui touchent le Congo. Elle est affiliée à plein d’associations. Mon père, lui, était historien et théologien, il écrivait sur la question des colonies. Je me levais le matin, je voyais des dépliants engagés et quand je rentrais chez moi, il y avait souvent des réunions pour parler de tel ou tel sujet ou organiser des collectes de fonds.
C’est quelque chose qui m’a marqué et c’est pour ça que, naturellement, je me suis orienté vers le social, en travaillant pour le Samu social, avec les sans-abri pendant 6 ans et puis avec des demandeurs d’asile. Et aujourd’hui, dans mon rap comme dans ma vie, je ne me vois pas ne pas aborder la question des minorités.
Tu parles de ta mère qui militait (entre autres) pour le droit des femmes. Quelle est ton opinion sur les mouvements actuels ?
Quand un mouvement se crée, il faut avant toute chose essayer de le comprendre. Ces mouvements lancés par les femmes, je les comprends totalement. J’ai même honte de moi par rapport à toutes les choses que j’ai pu faire, dire ou penser à une certaine époque. De manière générale, on écoute beaucoup moins les femmes et cela même au sein de nos propres familles. Je vois comment ma mère se comporte avec ses enfants et elle est beaucoup plus dure envers ses filles.
De mon côté, j’essaye de corriger mon comportement. Il fallait qu’on se prenne le truc dans la gueule pour intégrer la réalité et comprendre qu’il y en a marre. Ce qui se passe m’aide à grandir personnellement et nous appelle à plus de vigilance dans l’éducation qu’on donne à nos enfants. En tant qu’homme noir, d’autres inégalités me touchent aussi et j’espère qu’un jour les gens seront sensibles à la cause de l’Afrique comme à celles des femmes à l’heure actuelle. J’espère que ça va inspirer d’autres mouvements.
“On partira avec les meufs les plus fraîches, on n’a jamais aimé Bruxelles” (“L’augmentation, Pt. 1”, La vie augmente, Vol. 1)
Tu disais ne pas aimer Bruxelles notamment à cause du racisme ambiant, est-ce que la prochaine étape ce serait le voyage ?
Je voudrais aller au Canada. Je suis quelqu’un qui capte beaucoup les énergies et j’ai senti en allant Canada que c’était une terre où les gens sont bienvenus et acceptés. Aujourd’hui, parce que tu portes une casquette et des baskets un peu flashy, les gens te tutoient ou considèrent que tu as moins de valeur alors que le mec qui porte un imper et une mallette, on va le vouvoyer. Tous ces codes qui n’ont aucun sens me rendent malade et comme je suis une éponge, ça me blesse. Ça me fait vraiment souffrir tous ces petits trucs, donc je ne me vois pas rester ici longtemps.
En même temps, t’as un peu d’espoir pour la nouvelle génération.
J’ai de l’espoir mais je pense que l’avenir en Europe est vraiment très sombre. J’ai envie de partir mais je me fais du souci pour ceux qui restent. Dans un pays où la jeunesse ne se sent plus représentée par ses politiques, elle va forcément se retourner contre. Aujourd’hui, il y a de nombreuses manifestations et énormément de gens qui souffrent de la précarité.
On a beaucoup de migrants à Bruxelles mais quand j’arrive ici, à Paname, à la porte de la Chapelle, je vois cette misère et j’hallucine. Devant notre hôtel, il y a trois mecs qui dorment sur le trottoir. Il y a un truc qui cloche. Aujourd’hui ce n’est pas normal qu’on dise à un mec qui sort de l’université après cinq ans d’études et qui cherche du boulot, qu’il faut plusieurs années d’expérience. Pareil pour le logement, à Paris, on te demande trois garants pour une chambre de bonne, mais faut arrêter, les gars ! Faut repartir à zéro et tout refaire.
“L’augmentation est vitale, l’augmentation est vitale” (“La vie augmente”, La vie augmente, Vol. 1)
Le titre La vie augmente est inspiré du film congolais La vie est belle. Tu m’expliques l’importance de ce film ?
C’est mon oncle Dieudonné qui a réalisé ce film et écrit les dialogues. Avant, je ne m’intéressais pas à ce que ma famille faisait et un jour, j’ai regardé ce film et j’ai trouvé qu’il était monstrueux. La réplique “la vie augmente” m’avait particulièrement marqué. Mon oncle est le premier artiste de la famille et c’est un peu grâce à lui qu’on m’a laissé faire de la musique tranquillement. S’il n’avait pas été là, ça n’aurait pas été le cas, je voulais lui faire une dédicace avec ce titre.
Il m’a aussi expliqué une chose qui m’a beaucoup touché quand j’étais jeune. Je devais avoir 20 ans et à l’époque, ça n’allait pas alors il m’a invité à déjeuner et m’a dit : “Tu sais Isha, je suis un rebelle comme toi et moi non plus je ne suis pas d’accord avec pleins de choses mais pour les changer, tu dois faire partie de ce cercle qu’on appelle la société, sinon tu deviens un marginal et les marginaux, on ne les écoute pas“.
Il a raison. C’est à partir de ce moment-là que je me suis mis à travailler et à chercher de la stabilité dans ma vie. Je pense que c’est un des meilleurs conseils qu’on ait pu me donner et j’essaye de l’appliquer en espérant un jour avoir assez de visibilité pour changer les choses et court-circuiter la matrice.
Aujourd’hui beaucoup de rappeurs de la jeune génération te citent comme référence. Qu’est-ce que tu ressens quand tu entends cela ?
Ça fait vraiment plaisir mais je ne vais pas te cacher que j’ai des réserves. On connaît beaucoup d’exemples de gars qu’on a kiffés mais qui sont restés les rappeurs préférés des rappeurs qui vendent des disques. J’ai juste peur d’être ce genre de rappeurs qui ont inspiré les artistes mais qui n’ont jamais percé.
Quand j’observe tes interventions sur les réseaux sociaux, j’ai l’impression que tu n’oublies jamais de remercier les gens. Le succès, même individuel, est collectif d’après toi ?
Aujourd’hui, j’ai l’impression que je n’écris même pas mes chansons tellement je reçois de l’amour et des bonnes vibes qui me donnent de l’inspiration. Les gens n’ont pas conscience que leur soutien me donne les armes pour faire de la bonne musique. Ce que tu reçois, tu le redistribues dans ton art donc je suis éternellement reconnaissant envers ceux qui m’encouragent.
Je reçois des messages qui en disent long sur la psychologie des fans à l’heure actuelle. On m’écrit souvent “Isha, ne t’inquiète pas, on va te faire percer.” Aujourd’hui, le public a conscience que c’est lui le boss. On dirait que c’est une mission pour lui et quand on y arrivera ce sera une victoire pour lui aussi. Les fans sont devenus de véritables supporters. Quand je les rencontre en concert, c’est comme mes petits frères. J’ai trop d’amour pour eux.
Quand on parle de la scène belge, on pense souvent aux rappeurs francophones. C’est intéressant car tu as choisi de faire un feat avec Zwangere Guy, un rappeur belge qui ne rappe pas en français.
C’est un mec en or qui rappe bien et qui m’a fait kiffer le rap néerlandophone. Tu vois, cette hype belge, ce n’est pas très sain car on ne prend que quelques éléments mais pas son ensemble. Je voulais montrer qu’il existe autre chose que le rap francophone. On reçoit énormément de force de la Flandre et je voulais dire aux fans du côté flamand qu’on ne les oublie pas en mettant un de leurs rappeurs favoris dans mon album.
Tu as d’autres projets en dehors du rap ?
Il y a un projet de série qui va sortir en Belgique. Je vais jouer dans quelques épisodes pour commencer et peut-être plus si je fais bien mon boulot. J’ai envie de vivre de nouvelles expériences. Pendant des années, on a été bloqués dans des codes figés. Là, j’ai envie de faire des trucs que je n’avais pas imaginé faire, voir des endroits dans lesquels je ne suis jamais allé. J’ai l’impression que c’est comme ça qu’on grandit, qu’on s’élève. C’est l’augmentation.
La Vie augmente, Vol.2 est disponible.