Cette rentrée, la “French Pop” a le vent en poupe. On pense bien sûr à Christine and The Queens, Columbine, et tous ces musiciens qui incarnent la vague du renouveau de la chanson française.
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The Pirouettes, le duo parisien composé de Léo et Victoria – ou Léo Bear Creek et Vickie Chérie pour leurs noms d’artistes – font aussi partie de cette scène émergente. Deux ans après Carrément Carrément, leur deuxième album, l’ambitieux Monopolis, touche avec ses paroles romantiques sur fond d’instru minimaliste.
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Pour rendre universelle leur histoire personnelle – Léo et Victoria sont un couple à la ville –, The Pirouettes a notamment fait appel aux artistes Dodi El Sherbini, Lewis OfMan et Vaati, bassiste du groupe lors de leurs live.
Côté réalisation, Kevin Elamrani-Lince a produit les clips de “Tu peux compter sur moi” et “Ce paradis”, situé dans le décor surréel d’un observatoire en altitude. Alors que la tournée vient tout juste de commencer, Victoria et Léo nous ont parlé de leur projet, pour eux le plus abouti.
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Konbini | Votre deuxième album Monopolis est sorti il y a trois semaines. Quels ont été les retours sur ce projet ?
Léo | Plutôt des retours positifs. Les gens ont l’air de vraiment accrocher. En tous cas, ceux qui l’ont écouté, parce que ça reste assez confidentiel pour le moment, mais on espère que ça va faire son chemin sur le long terme… Qu’on va se rendre compte que c’est un classique, quoi. (rires) Nous, on en est très contents, on a l’impression d’être passés à une étape supérieure par rapport au premier album.
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On peut trouver cette vidéo de vous datant de 2011 sur YouTube… Qu’est ce qui a changé depuis?
Victoria | C’est la première chanson qu’on a fait.
Léo | Pour le coup, on était des bébés chats à l’époque. On était en terminale. Déjà, on s’est mis à chanter en français, ce qui était une décision assez importante dans notre carrière, et on fait de la musique très arrangée aussi. À l’époque, c’était un clavier et une boîte à rythme. Maintenant, on se prend plus la tête pour ce qui est de la production.
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Victoria | C’est de plus en plus abouti. Je pense que nos influences ont changé aussi. On s’est ouverts à la musique française, alors qu’à la base on était pas du tout branchés variété.
Qu’est ce qui vous a attiré dans la musique française?
Victoria | C’est un intérêt commun qui est né quand on s’est rencontrés. Léo m’avait envoyé une chanson de France Gall qui s’appelle “Viens je t’emmène”, qu’on a ensuite reprise. Ça a un peu été la porte d’entrée sur ce monde-là. Ensuite, on a fait une reprise de “Comment lui dire” un an plus tard et, voilà. Ce sont des classiques français qui sont revenus à la mode, qu’on a redécouvert quand on était en terminale.
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Sur la pochette de l’album, vous posez au milieu des gratte-ciels d’une ville moderne et futuriste. Qu’est-ce que c’est exactement, “Monopolis”?
Victoria | C’est une référence directe à la ville de Starmania qui a été imaginée par Michel Berger. C’est une ville unique, comme si la terre entière était dans une seule ville, dans laquelle il se passe plein d’histoires. Et nous, on a juste pris Monopolis comme décor de notre album, dans lequel on a raconté des histoires de plein de personnages. C’était pour situer un peu les actions. Petit détail, par exemple sur la pochette, il y a la Trump Tower. Je ne sais pas si des gens vont reconnaître!
Le fait que vous soyez en couple revient tout le temps dans la presse. Ça vous dérange que cet élément soit mis en avant ?
Léo | Disons que nos paroles sont assez autobiographiques. On parle essentiellement de nos histoires, même si parfois, ça dérive un peu. Et du coup, forcément, on en parle en interview. Le couple, c’est important chez les Pirouettes. On est pas contre. Ça fait un peu de storytelling pour les journalistes. On accepte le délire. C’est pas qu’on tienne à mettre le couple en avant, mais si eux ont envie d’en parler, pourquoi pas.
Est-ce que c’est difficile d’être pris au sérieux quand on fait des chansons d’amour ?
Léo | Je pense, malheureusement, que ça empêche pas mal de gens de rentrer dans les Pirouettes. Parfois, je prends un peu de recul, et je me rends compte que c’est vrai, c’est hyper sentimental, hyper naïf. Je comprends que ça puisse rebuter certaines personnes. Mais je trouve ça dommage parce que si t’acceptes le concept, tu découvres des chansons qui sont bien écrites, qui sont belles.
Qu’est ce que vous écoutez en ce moment?
Léo | On écoute pas mal Michel Polnareff. Ce matin, on écoutait…
Victoria | Holger Czukay?
Léo | Je sais plus. Un Allemand-Polonais qui est fondateur du groupe Can. Il y a une chanson qui s’appelle “Persian Love” qui est magnifique, je te la conseille.
Léo | La trap, on en écoute tout le temps. C’est une grosse influence aussi.
Victoria | Récemment on a découvert MNEK. C’est un rappeur londonien, je crois.
Léo | Il y a du rap français aussi. On est très fan de la dernière de Booba. Alpha Wann a sorti un super album. Il y a plein de trucs cool qui se passent en France.
D’ailleurs, en parlant de musique française, j’ai l’impression qu’il y a une sorte de renaissance d’une scène musicale française qui est plus internationale…
Léo | Complètement. Il y a beaucoup de groupes cools qui font un peu la même musique que nous, plus ou moins. On a des potes parmi eux, je pense à Cléa Vincent. Bagarre on les aime bien aussi. Et Grand blanc. C’est vrai que les groupes français reviennent au français en fait, tout simplement. Pendant longtemps, ils chantaient en anglais, et c’était dommage parce qu’ils le faisaient pas toujours très bien.
Vous espérez quoi pour la suite?
Léo | On tourne un clip bientôt. Il va y avoir un clip pour “Si léger”, le premier titre de l’album. On a bien hâte ! On ne sait pas nous-mêmes à quoi ça va ressembler pour l’instant. Mais ça va être bien.
Victoria | Et sinon, on part en tournée mercredi.
The Pirouettes se produiront le jeudi 29 novembre à l’Olympia, à Paris. Leur deuxième album, Monopolis, est disponible depuis le 28 septembre 2018.