Le photographe Mahmud Hams a remporté le prestigieux prix Visa d’Or News pour sa couverture de Gaza, a annoncé le festival Visa pour l’Image. Âgé de 44 ans, Mahmud Hams, qui travaille pour l’AFP en Palestine depuis 2003, a remercié le jury pour ce prix dans une vidéo pré-enregistrée et diffusée lors de la cérémonie à Perpignan, car il n’a pas obtenu de visa à temps pour être présent. Dans un communiqué publié par l’AFP, il a dénoncé le ciblage des journalistes.
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“J’ai passé mon enfance à Gaza, et en 23 ans de photojournalisme, j’ai été témoin de toutes les guerres, de tous les conflits là-bas”, a déclaré Hams dans le communiqué. “Mais cette guerre est sans précédent, elle n’a jamais existé depuis le premier jour. Mes collègues et moi avons dû faire face à des conditions incroyablement difficiles, sans aucune ligne rouge et sans protection pour personne. Il y a même eu des attaques visant les bureaux des journalistes, qui sont censés être interdits en temps de guerre. De nombreux journalistes ont été tués, d’autres blessés. J’ai aussi perdu des amis et des proches. Nous avons lutté pour assurer la sécurité de nos familles”, a-t-il déclaré.
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En lice pour le Visa d’Or News, aux côtés du lauréat, figuraient Ziv Koren et sa série sur l’attaque du 7 octobre lancée par le Hamas ; Corentin Fohlen et son reportage sur “le pouvoir des gangs” en Haïti ; et John Moore et ses photos de la lutte contre le narcotrafic en Équateur.
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“J’ai une liberté totale sur la ligne éditoriale de ce festival”
Le Visa d’Or Rémi Ochlik revient à Loay Ayyoub (The Washington Post) pour sa série La Tragédie de Gaza, qui a dédié, à travers son discours en visio, son prix aux journalistes tué·e·s par l’armée israélienne à Gaza. Par ailleurs, le maire de Perpignan Louis Aliot (RN) a refusé de remettre le prix à Ayyoub : “Je ne remettrai pas le prix cette année, ni moi, ni personne de la Ville”, a-t-il annoncé, ajoutant “être très mal à l’aise avec [son] traitement de cette guerre. […] On peut critiquer Israël mais il faut qu’il y ait de la contrepartie et un équilibre dans le propos”, rapporte Franceinfo.
“J’ai une liberté totale sur la ligne éditoriale de ce festival et je rappelle que le prix de la Ville est décerné par un jury de directeur·rice·s de photos internationaux·ales qui ont voté pour Loay Ayyoub, voilà. Moi je n’ai pas à interpréter les décisions de Monsieur Aliot”, a réagi le directeur du festival Jean-François Leroy à la suite du discours du maire qui critiquait le fait qu’Ayyoub “ne parle pas du Hamas mais de la ‘Résistance palestinienne'”.
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Le palmarès
Katie Orlinsky (National Geographic) a été récompensée du Visa d’Or Magazine, pour sa série sur les caribous en danger d’extinction. Le Visa d’Or humanitaire de la Croix-Rouge est revenu à Hugh Kinsella Cunningham, pour son travail autour “du sort du peuple congolais”. Samar Abu Elouf a reçu le Visa d’Or de la presse quotidienne Gökşin Sipahioğlu par Sipa pour son reportage photo réalisé à Gaza.
La Bourse Canon de la femme photojournaliste a été remise à Cynthia Boll pour sa série en cours sur “l’impact social du transfert de capitale indonésienne, de Jakarta à Nusantara, sur l’île de Bornéo” tandis que Virginie Nguyen Hoang est repartie avec le prix Camille Lepage, pour son projet sur la vie d’une adolescence ukrainienne en temps de guerre. Enfin, le prix Carmignac a été décerné à Kiana Hayeri et Mélissa Cornet pour leur série sur la condition des femmes afghanes, depuis que les Talibans ont saisi le pouvoir. Pour connaître le palmarès complet, vous pouvez visiter le site de Visa pour l’Image.
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Mise à jour du 11 septembre 2024 : ajout de l’info sur le visa de Loay Ayyoub, le discours du maire de Perpignan, la réponse du directeur du festival et sur les photographes en lice aux côtés du lauréat.