Hommage à Paul Rudd, l’acteur le plus sympathique d’Hollywood

Publié le par Manon Marcillat,

L’acteur à la jeunesse éternelle a aujourd’hui… 52 ans.

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C’est ce même visage sympathique qui traverse les années sans que le temps n’altère sa candeur. Depuis près de 30 ans, Paul Rudd illumine de sa douceur le grand écran, et si Internet abonde de mèmes sur sa jeunesse éternelle, il est surtout connu et reconnu pour sa légendaire gentillesse, régulièrement louée par ses congénères du cinéma.

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Bon vivant, sain d’esprit et à l’œil qui pétille, Paul Rudd peut endosser tous les rôles, celui du boy next door comme celui du gentil crétin, qu’il semble affectionner tout particulièrement. Car outre son affabilité, l’autodérision ne lui a jamais fait défaut depuis sa première apparition remarquée sur grand écran dans le teen movie Clueless, où il incarnait Josh, le demi-frère de Cher Horowitz aussi plaisant que risible, jusqu’à son rôle d’Ant-Man, le super-héros microscopique.

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C’est grâce à ces qualités trop rares dans l’industrie hollywoodienne que Paul Rudd a pu se construire une filmographie à son image, du parfait nice guy à une valeur sûre d’Hollywood. Hommage à l’homme le plus sympathique du cinéma américain.

La figure romantique du nice guy

Dans les années 2000, Paul Rudd est Mike Hannigan, l’homme qui épouse Phoebe Buffay sous la neige dans la dernière saison de Friends. Il était alors l’incarnation de la pureté et, par amour pour sa bonté, l’esprit libre de Phoebe s’est lui aussi plié à l’institution maritale. Pendant 18 épisodes, il l’a suivie dans sa douce folie, sans n’avoir jamais peur du ridicule mais sans pour autant parvenir à véritablement s’intégrer au groupe d’amis.

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Une situation en miroir de sa position dans le casting, car si Paul Rudd avait déjà partagé l’affiche avec la tout aussi sympathique Jennifer Aniston en 1998 pour L’Objet de mon attention, le tournage de Friends constitue pourtant un souvenir doux-amer pour l’acteur. Dans les colonnes du Guardian, il se souvient :

“Le processus de création d’une sitcom m’était vraiment étranger donc c’est un souvenir un peu bizarre pour moi. J’ai surtout passé beaucoup de temps en coulisses à parler avec Gunther. C’était incroyable mais un peu comme être juif avec des parents anglais dans le Kansas – c’est ce sentiment que j’avais sur ‘Friends’. Je ne voulais pas déranger.”

Depuis Friends, cette image de parfait partenaire attendrissant et parfois un peu en dehors lui colle à la peau. Et dix ans plus tard, son personnage trouvera un écho dans I Love You, Man de John Hamburg, un parfait anti-buddy movie qui renversait les codes de la comédie romantique pour interroger les amitiés masculines.

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Le bien-aimé Paul Rudd y campait le sensible Peter Klaven, un homme aux antipodes d’une virilité toxique qui rejette tous les stéréotypes dits “masculins” – les soirées poker et le combo foot/bière –, leur préférant les soirées arrosées de vin organisées par sa femme Zooey, incarnée par Rashida Jones, qui s’inquiète de cette absence d’amis masculins. Par amour pour elle, Peter va se mettre en quête d’un buddy. Mais pensant que l’amitié virile est le seul modèle d’amitié masculine valable, il va se prendre les pieds dans le tapis, entre maladresses et malentendus.

C’est ce savant mélange de normalité et de physique avantageux qui ne fait pas d’ombre, rehaussé d’une gentillesse teintée d’humour, qui ont fait de Paul Rudd un lead romantique à privilégier. Pour Nicolas Maury, c’est même l’acteur romantique par excellence : “Il symbolise pour moi une forme de normalité suprême de l’acteur viril, bon teint, mâchoire carrée, etc. Mais ce qui est incroyable, c’est sa porosité, ce qui ne veut pas dire de la sensiblerie.”

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Le bouffon de Judd Apatow

Si on le range volontiers dans la case de boy next door, il compte pourtant tout autant si ce n’est davantage de rôles de cyniques tendance aigris. Et c’est justement sa force : cultiver cette aura de bienveillance sans pour autant s’enfermer dans un “schtick” de gentil garçon inoffensif.

Il le dit lui-même, c’est Présentateur vedette : La Légende de Ron Burgundy d’Adam McKay en 2004 qui marquera un véritable tournant dans sa carrière. Il y incarnait Brian Fantana, un reporter aussi crétin et sexiste que ses collègues, et c’est ce génie comique, insoupçonné avant Wet Hot American Summer, parodie de college movie transposée en colonie de vacances où il campait un surveillant de baignade incompétent et antipathique, et confirmé avec Présentateur vedette, qui va retenir l’attention de Judd Apatow.

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Pape de l’humour américain, capable de transformer un vilain petit canard en roi de la comédie, il va offrir à Paul Rudd des rôles récurrents dans plusieurs de ses réalisations, comme 40 ans, toujours puceau en 2005, où des productions comme Sans Sarah, rien ne va en 2008, et fera de lui une valeur montante de l’humour outre-Atlantique en prenant le contrepied de son image de monsieur Parfait.

Dans En cloque, mode d’emploi, il est un mari cynique et désillusionné, rôle qu’il reprendra cinq ans plus tard dans 40 ans, mode d’emploi et endossera pour la première fois le rôle principal pour Apatow pour nous embarquer avec lui dans les affres de la crise de la quarantaine. Une crise beaucoup plus acceptable quand elle est vécue au travers des (més)aventures de Paul Rudd.

Un poids lourd pour un poids plume

Aujourd’hui, le nice guy d’Hollywood n’a plus 40 ans mais 52, et la cinquantaine lui a offert une notoriété toute nouvelle. Si le monde entier connaît enfin le doux visage de Paul Rudd, c’est grâce à son rôle dans Ant-Man, dont il a coécrit le script avec son acolyte Adam McKay, qui l’a révélé dans le registre comique.

Pourtant, il n’était pas l’acteur le plus évident pour revêtir le costume d’un super-héros Marvel et il en est conscient. Mais Ant-Man n’est pas un super-héros comme les autres et n’aurait donc pu être incarné par un acteur comme les autres. Sous le costume, il fallait un interprète au physique adéquat et au charisme suffisant pour être crédible sans pour autant se prendre au sérieux pour incarner le plus petit de tous les super-héros. Et toute la filmographie de Paul Rudd prouve qu’il était l’homme de la situation.