C’est un tweet de la journaliste Mélanie Toubeau qui nous a rappelé ce nombre si rare : seize femmes, S-E-I-Z-E, 10+6, seize, 16, SEIZE ont remporté des trophées à la cérémonie des César 2024, hier soir. Et il est important de le faire remarquer, même si la compétition a été épinglée, à juste titre, par le collectif 50/50 pour son manque de diversité avec le mouvement César So White. La soirée a été marquée par le discours puissant de Judith Godrèche, qui a pris la parole pour dénoncer les violences sexuelles et psychologiques subies par les actrices et les enfants dans l’industrie du cinéma français.
Publicité
Malgré son beef passé avec le gouvernement, c’est Justine Triet qui a reçu le plus de prix, six prix sur ses onze nominations, et elle en a profité pour dédier sa dernière victoire “à toutes les femmes, à celles qui réussissent et celles qui ratent, celles qu’on a blessées et qui se libèrent en parlant, et celles qui n’y arrivent pas”. “Être la deuxième femme de l’histoire à recevoir le César”, après Tonie Marshall en 2000 pour Vénus Beauté Institut, “c’est un peu flippant et génial à la fois, ça donne de l’espoir pour la suite. On l’espère très fort en tout cas”, a-t-elle complété.
Publicité
De son côté, Kaouther Ben Hania, réalisatrice du documentaire Les Filles d’Olfa, a appelé à un cessez-le-feu à Gaza lors de sa remise de trophée : “Arrêter de tuer des enfants devient une revendication radicale”, a déploré Kaouther Ben Hania après son hommage à l’opposant russe Alexeï Navalny, mort il y a une semaine, et au fondateur de WikiLeaks Julian Assange, qui attend de savoir si la justice britannique lui accordera un dernier recours contre son extradition vers les États-Unis. “Il faut que le massacre cesse” à Gaza, a-t-elle poursuivi. “C’est tellement horrible et personne ne peut dire qu’il ne savait pas. C’est le premier massacre en live-screen, en direct sur nos téléphones”, a souligné la réalisatrice de 46 ans.
Publicité
Et voici, juste pour le plaisir, le palmarès des César 2024, women only :
- Pour Anatomie d’une chute, Justine Triet a raflé les prix du Meilleur film, de la Meilleure réalisation, du Meilleur scénario original aux côtés d’Arthur Harari, du Meilleur montage grâce à Laurent Sénéchal et du Meilleur acteur dans un second rôle grâce à Swann Arlaud.
- Pour Anatomie d’une chute, réalisé par Justine Triet, Sandra Hüller a raflé le prix de la Meilleure actrice.
- Pour Je verrai toujours vos visages, réalisé par Jeanne Herry, Adèle Exarchopoulos a raflé le prix du Meilleur second rôle féminin.
- Pour Le Théorème de Marguerite, réalisé par Anna Novion, Ella Rumpf a raflé le prix de la Révélation féminine.
- Pour L’Amour et les Forêts, Valérie Donzelli et Audrey Diwan ont raflé le prix de la Meilleure adaptation.
- Pour Le Règle animal, réalisé par Thomas Cailley, Ariane Daurat a raflé le prix des Meilleurs costumes.
- Pour Simple comme Sylvain, Monia Chokri a raflé le prix du Meilleur film étranger.
- Pour Les Filles d’Olfa, Kaouther Ben Hania a raflé le prix du Meilleur documentaire.
- Pour La Mécanique des fluides, Gala Hernández López a raflé le prix du Meilleur court-métrage documentaire.
- Pour L’Attente, Alice Douard a raflé le prix du Meilleur court-métrage de fiction.
- Pour Été 96, Mathilde Bédouet a raflé le prix du Meilleur court-métrage d’animation.
- Pour Linda veut du poulet !, Chiara Malta a raflé le prix du Meilleur film d’animation, aux côtés de Sébastien Laudenbach, également à la réalisation.
- Pour l’ensemble de sa carrière, Agnès Jaoui a reçu un César d’honneur.
= 16, DIECISÉIS, SEDECIM, SEDICI, SIXTEEN, SEIZE.
Publicité