Depuis toujours, la mode suit les évolutions de la société. Et dans celle que nous vivons aujourd’hui, de plus en plus d’individus remettent en question les normes de genre. Ces remises en question bousculent les idées reçues. Celles sur la sexualité, sur les répartitions des rôles… et bien sûr, sur la mode.
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Quand on était petits (il n’y a pas si longtemps que ça, on vous rassure), le rose, le violet, le lavande, le lilas… semblaient être pour les filles. Et le rouge et le bleu, pour les garçons. Mais quand on sait qu’il y a très longtemps, le rose était considéré comme une couleur masculine puisque c’était un dérivé du rouge, on se dit que toutes ces notions ne tiennent qu’à un fil. Et souvent, à un fil bien sexiste.
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Pourquoi achetons-nous plus facilement un pantalon à un petit garçon et une jupe à une petite fille ? Parce qu’on est socialement conditionné à le faire. Et tout ce qui est conditionné peut, par définition, être re-conditionné. Du coup, de plus en plus de spécialistes et journalistes de la mode pensent que celle du futur sera non genrée. Il n’y aura plus de collection homme ou de collection femme. Il y aura simplement des vêtements, et tout le monde pourra piocher dedans.
Alors, quand on voit des Brad Pitt en jupe, des Timothée Chalamet en dos nu, des Ginuwine en crop top, des Lil Nas X en robe et des Harry Styles en boucles d’oreilles en perles, on se dit que c’est juste le début.
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Mais pas vraiment le début du début, parce que les hommes et les femmes qui défient les idées genrées de la mode existent depuis longtemps. On vous en parle un peu.
Le mouvement gender fluid a commencé bien avant Yves Saint Laurent et son smoking pour femme, et bien avant les looks androgynes de Prince, de Grace Jones ou de David Bowie.
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Si on creuse loin, genre 2000 ans av. J.-C., on peut parler des Égyptiens et des Grecs qui raffolaient d’habits et de maquillage, portés tant par les hommes que par les femmes. À la Renaissance, il y a quelques tableaux – comme Le Prêteur et sa femme de Quentin Metsys – qui nous montrent que les habits du quotidien des hommes et des femmes sont très similaires. Avec le temps et les évolutions sociales, les différences vestimentaires se font plus ou moins marquées en fonction de son statut et de l’endroit où l’on vit.
Dans l’Europe des années 1800, les militaires prônent les looks “androgynes”. Comme ils recrutent de plus en plus de femmes, c’est plus facile. Et les aristocrates voient dans les habits non genrés un moyen très rebelle de se différencier de la masse.
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L’industrialisation des sociétés renforce la différence entre les rôles et les tâches des hommes et des femmes. Donc, logiquement, ça se ressent aussi dans la mode. Il faudra attendre la Première Guerre mondiale pour un retour en force des habits sans genre. Des couturiers comme Paul Poiret ou Coco Chanel popularisent le look garçonne et mettent des cheveux courts et des pantalons larges aux femmes. Et le mouvement de libération de la femme des années 1960 continue à révolutionner l’idée de la féminité dans le vêtement. Alors, la gent féminine met des costumes et les hommes mettent des paillettes et des pantalons serrés et évasés.
Le look androgyne fait plein d’adeptes chez les chanteurs. De Boy George à Jimi Hendrix en passant par Mick Jagger et Placebo. Dans les années 2000, les vêtements sans genre ne sont plus seulement une affaire de rockeurs ou de célébrités. Et ils sont largement popularisés par les designers japonais ou des célébrités comme Lady Gaga.
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Aujourd’hui, le mouvement gender fluid traverse toutes les strates de la société. Les normes de genre sont profondément remises en cause et on doute de plus en plus de leur utilité. On ne veut plus définir ce qui est pour hommes ou pour femmes, que ce soit les rôles à la maison, les sous-vêtements, les jouets, le maquillage ou les produits de beauté. C’est en cela qu’on peut affirmer que le look sans genre ou androgyne est là pour rester.