Star Wars à Cannes, c’est possible. Pour son troisième passage au festival, après les présentations des épisodes nouvelle génération II et III en 2002 puis 2005, la saga intergalactique de George Lucas voyait cette année son premier spin-off made in Disney débarquer sur la Croisette. L’idée ? Raconter l’histoire – jusqu’alors inconnue – de la jeunesse de Han Solo. Il fallait bien qu’un jour on s’en préoccupe.
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Une image froide et grisâtre entoure les premières minutes de ce film qui retrace le parcours chaotique de l’un des personnages les plus populaires de l’univers Star Wars. En lieu et place de Harrison Ford, un jeune acteur, Alden Ehrenreich, 28 ans, passé déjà (et de manière discrète) devant les caméras de Francis Ford Coppola, Woody Allen et Park Chan-wook.
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On retrouve Han Solo, la vingtaine sauvage, gamin des rues et voleur à ses heures perdues, envisageant de quitter une planète mafieuse pour mieux s’envoler avec son amour de jeunesse, Qi’Ra (Emilia Clarke). Le personnage ne suit aucune quête, sinon celle de fuir pour mieux vivre en marge d’une société tiraillée entre le bordel guerrier engendré par les ambitions de l’Empire, et les manigances d’organisations tentant de profiter du trafic d’une matière première pouvant s’échanger pour des dizaines de milliers de crédits.
Chacun pour soi, et personne n’est digne de confiance. La figure du Han Solo hors-la-loi, indépendant et proche du milieu des contrebandiers se dessine progressivement à l’écran, jusqu’à parfois rappeler la figure indépassable du Han Solo de Harrison Ford. Alden Ehrenreich ne ménage pas sa peine et s’en sort avec les honneurs.
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Un divertissement calibré et maîtrisé
L’exercice cinématographique, périlleux au regard de la puissance de la mémoire collective des fans de Star Wars, est réussi dans les grandes lignes, accordant au personnage qui rencontrera un jour la princesse Leia (et plus si affinités) une consistance narrative assez forte pour faire croire à cette aventure jamais racontée. On laisse alors les enjeux financiers de Disney pour mieux tomber dans l’escarcelle d’un protagoniste attachant.
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La mise en scène de Ron Howard ne laisse aucun débordement possible à l’imaginaire Star Wars, sans jamais prendre de risques visuels forts, donnant un film d’une facture classique. Il faut rappeler que la production de ce nouveau Disney a été catastrophique, entraînant la démission d’un premier duo de réalisateurs (Phil Lord et Chris Miller, partis pour des “différends artistiques”) et l’embauche d’un cinéaste à l’origine de classiques (Apollo 13, Cocoon) comme de films à la qualité douteuse (Da Vinci Code).
Certains médias blasés verront seulement dans ce Solo: A Star Wars Story une sorte de Han Solo pour les nuls, afin de mieux comprendre :
a/ Comment Han Solo a rencontré Chewbacca
b/ Pourquoi Han s’appelle Han Solo
c/ Comment Han Solo a réussi à choper le Faucon Millenium
d/ Comment Han Solo a rencontré l’Alliance rebelle
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Solo: A Star Wars Story vaut aussi le coup pour son casting soigné, son rythme, ses robots qui réclament une égalité des droits, une scène de train façon Snowpiercer, Le Transperceneige qui vaut le détour, et une Emilia Clarke solide dans un rôle inattendu.
Même si le changement de réalisateurs se ressent à l’écran, le dernier Star Wars est un bon divertissement, apportant une nouvelle pierre solide à l’univers créé par George Lucas il y a plus de 40 ans.