Vendredi dernier, Harvey Weinstein s’est rendu à la police new-yorkaise. Il y a sept mois, le producteur a été accusé d’avoir violé, harcelé et agressé sexuellement des dizaines de femmes (notamment des actrices et collaboratrices). Face à ces révélations, l’ex-roi d’Hollywood a été contraint d’abandonner son empire et s’est réfugié “en cure de désintoxication” pour vaincre son addiction au sexe.
Publicité
C’était donc la première fois qu’il se retrouvait devant la justice depuis le début du scandale. La police a fait savoir qu’il a été inculpé pour un viol et une agression sexuelle qui auraient été commis sur deux femmes différentes. Si le nom de la première victime n’a pas été donné, le New York Times affirme qu’il s’agirait d’un viol remontant à 2013. La seconde accusatrice, Lucia Evans, affirme que le producteur l’a forcée à lui faire une fellation en 2004.
Publicité
L’avocat du producteur, Benjamin Brafman (qui a défendu Dominique Strauss-Kahn lors du scandale du Sofitel, en 2011) a ensuite fait savoir que son client avait l’intention de plaider “non coupable”.
Le mercredi 30 mai, le producteur est passé devant un grand jury qui a vérifié que les preuves proposées étaient solides, afin de valider le processus d’inculpation. Les jurés ont “voté pour inculper Harvey Weinstein”, a indiqué Cyrus Vance, le procureur de Manhattan, dans un communiqué relayé par l’AFP.
Publicité
Le procureur a aussi ajouté que “l’enquête était toujours en cours” et a invité les autres victimes de Harvey Weinstein à contacter ses services. Pour lui, ce vote “rapproche l’accusé du moment où il devra répondre des crimes dont il est accusé”, relaye France info.
Cette décision confirme les trois chefs d’accusation retenus vendredi par la police (deux pour viol et un pour agression sexuelle).
Son avocat demande un temps de préparation
Benjamin Braffman a expliqué que son client avait été affecté par les mouvements féministes comme #MeToo ou Time’s Up, nés à la suite des révélations à son sujet. Selon lui, Harvey Weinstein aurait cédé face à la “pression politique injuste” rapporte Le Monde.
Publicité
Aussi, l’intéressé a fait savoir par le biais de son avocat qu’il ne témoignerait pas devant ce grand jury, n’ayant pas pu préparer correctement son audition. Selon Benjamin Braffman, le procureur l’aurait pris de court en ne lui fournissant que vendredi soir, veille d’un week-end prolongé, les détails relatifs aux deux accusations. L’avocat a alors demandé un report de la réunion du jury, qui a finalement été rejeté.
Un autre point important a été soulevé par Benjamin Braffman. La femme anonyme qui accuse le businessman de l’avoir violée en 2013 aurait eu une liaison avec lui pendant “dix ans”. L’avocat évoque donc “une relation sexuelle consentie”.
La prochaine audience est attendue pour le 30 juillet. L’homme de 66 ans qui va plaider “non coupable” risque entre 5 à 25 ans de prison.
Publicité