À 25 ans, et en plus d’avoir créé les podcasts Algéroisement vôtre et Commun Exil, Neïla Romeyssa a publié son premier roman, Brûleurs, “une fiction inspirée d’histoires réelles qui raconte la traversée clandestine d’un jeune dont l’absence de perspectives d’avenir le pousse à quitter le pays”, décrit-elle.
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Bien décidée à transmettre et à faire vivre les histoires des harragas (“ceux qui brûlent”, en français, leur passeport pour trouver une vie meilleure ailleurs), l’autrice a donné corps aux personnages de son roman grâce à l’intelligence artificielle Midjourney : “J’ai réalisé ces images parce que je voulais donner encore plus de vie aux personnages de l’œuvre – auxquels je suis très attachée –, mais aussi pour habiller les imaginaires de ceux qui ont lu Brûleurs et donner envie de découvrir l’histoire à ceux qui n’en ont pas eu l’occasion.”
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Les images ainsi générées ont l’allure de scènes de film, une conséquence qui sied tout à fait aux exigences de Neïla Romeyssa, cette dernière affirmant avoir imaginé son livre “de façon assez cinématographique” : “Dans tous les passages du roman, j’ai voulu accorder de l’importance aux descriptions des lieux. […] Je crois qu’inconsciemment, dans ma tête, je me disais que Brûleurs devrait être écrit comme on écrit un film.”
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Dans l’idée de faire de ces images artificielles un premier pas vers “un storyboard de film”, l’écrivaine rapporte avoir “fourni un maximum d’indications au prompt pour qu’il puisse [produire] des visuels qui s’accordent aux descriptions des scènes, des personnages, des décors”. Le lectorat se retrouve ainsi embarqué avec Salim, personnage principal du roman qui raconte son histoire à la première personne, de ses adieux à son Algérie natale, à son frère, à ses ami·e·s, jusqu’à sa traversée en bateau sur la Méditerranée, direction l’Espagne.
Chaque image est accompagnée de citations tirées de l’ouvrage, afin de donner un aperçu du ton du roman, basé sur l’oralité : “J’ai imaginé l’intrigue comme on conçoit un scénario avec une voix off (en l’occurrence celle de Salim) qui raconte son histoire et qui révèle ses émotions en décrivant toutes les choses qui l’entourent.” En prêtant des traits – qui n’existent pas mais ont pourtant l’air tout à fait réels – à ses personnages et à son histoire, Neïla Romeyssa joue avec les limites de l’écrit, agrémente les imaginaires sans condamner l’imagination et agrandit “les possibilités au-delà de ‘la frontière littéraire'”.
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Les cadrages des scènes, les effets de lumière et de profondeur des images, le réalisme des vagues et des visages ne font que renforcer l’aspect cinématographique des images. Seuls les quelques doigts supplémentaires ou bizarreries de cols de veste nous rappellent que les photographies sont fausses et qu’une intelligence artificielle est passée par-là.
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Brûleurs de Neïla Romeyssa est publié aux éditions JC Lattès – Label La Grenade.