Avec le généreux “La Vie est belle”, Gambi est couronné roi du rap d’ambiance

Publié le par Guillaume Narduzzi,

Le jeune rappeur de Fontenay-sous-Bois vient de dévoiler ce vendredi 10 juillet son premier album, La Vie est belle.

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La vie est belle. Roberto Benigni en a fait un film, Gambi en fait un album. Le rookie le plus attendu de la scène française vient concrétiser sa folle ascension après des mois d’attente ce vendredi 10 juillet avec un tout premier effort de quinze titres, annoncé via une vidéo sur les réseaux sociaux trois semaines seulement avant sa sortie. Un disque calibré pour l’été, fidèle à ce que la nouvelle étoile du rap français nous a jusqu’à présent proposé, et qui doit ainsi faire du jeune rappeur un hitmaker inévitable pour les années à venir.

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Avec le succès phénoménal qu’il a connu ces derniers mois, faisant de lui une tête d’affiche du rap français en 2020 sans avoir sorti le moindre projet, il fallait avoir les épaules larges. Passer du statut d’inconnu à celui de jeune star en à peine un an est loin d’être évident, et c’est peu dire que cet album était particulièrement attendu, tant de la part de ses nombreux auditeurs que des observateurs aguerris du rap français. Mais Gambi, fort de ses déjà nombreux succès et malgré des critiques récurrentes sur ses choix musicaux, assume totalement son univers artistique sur ce disque. 

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Rappeur à “Stories”

Il faut dire que le titre de ce premier album est à l’image du jeune homme : optimiste, souriant et viveur. La direction artistique était donc toute trouvée, et permet de mettre à profit sa grande popularité sur les réseaux sociaux. On y retrouve des sons festifs qui ont fait sa réputation, comme des morceaux plus personnels dans cette tracklist conçue en miroir. Le premier et le dernier morceau du projet, respectivement “Vivre” et “Merci la hess”, sont clairement les plus intimistes. Entre les deux ? Des tubes, beaucoup de sonorités latines, des invitations au voyage et un bon paquet d’onomatopées, que l’on peut notamment retrouver à la découverte de la tracklist : “Puff Puff Puff” (à coup sûr le futur tube de TikTok), “Popopop”, “Hé Oh” ou encore “Ouh”. 

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Mais de la même manière qu’il faut apprécier un album de Maes pour ses mélodies, les titres de Gambi – un rappeur finalement assez avare en mots – s’écoutent pour leur ambiance. Le texte devient alors presque dérisoire, et se retrouve surtout au service de la prod’. Tout est pensé et calibré pour être le plus efficace possible – on sent le savoir-faire du label Rec. 118. Surtout avec ce timing parfait ; après des mois plus que compliqués pour l’industrie musicale, lui débarque juste au moment des départs en vacances avec un disque ensoleillé qui transpire l’été (et les apéros rooftop rosé). 

D’autant plus que l’on ne retrouve sur La Vie est belle aucun featuring sur les dix-huit morceaux (quinze en streaming, trois bonus sur les versions physique). Un pari que seul lui ou presque pouvait se permettre au sein de la nouvelle génération. Exit donc “Dans l’espace” avec Heuss L’Enfoiré, mais c’est pour mieux faire ressortir le fruit du travail autour de cet album. On ressent également cette minutie dans la sélection des prod’. Celles-ci sont taillées sur mesure pour matcher au mieux avec le jeune espoir, et il est logique de retrouver dans les crédits des références comme Diabi, Vladimir Cauchemar, Ponko, BBP ou encore Ghost Killer Track.

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Optimisme à toute épreuve

L’attrait pour la musique latine est toujours plus prégnant. Dessus, Gambi alterne entre des vibes chaleureuses et des tubes généreux. Il danse la salsa, la bachata et quand il est en petite forme le mia. Mais toujours avec un positivisme déconcertant. Le rappeur narre finalement son ascension de manière assez subtile, notamment en évoquant des soirées à boire du Ruinart sur la Côte d’Azur, plutôt qu’en revendiquant un nouveau statut social ou en exposant frontalement d’autres vérités. La Vie est belle n’est autre que le parcours d’un nouveau riche, attachant, qui a décidé de croquer la vie à pleines dents car il n’a connu avant cela que la hess et le tiek’s. La bicrave, régulièrement évoquée au long de l’écoute, en deviendrait presque pop.

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Gambi en profite également pour explorer un peu plus certains aspects entrevus lors des morceaux qui ont précédé cette sortie. Parfois romantique, méditatif, mais toujours léger (en esprit). Mais La Vie est belle est avant tout un concentré de ce qui a fait son succès, entre turn up, ride et chill. L’ensemble est parfaitement huilé grâce à une fluidité redoutable – les morceaux durent en moyenne moins de trois minutes et s’enchaînent très rapidement sans aucun temps mort, faisant de cet effort un disque particulièrement accessible à tous.

Autant d’éléments qui font de ce premier album l’un des plus marquants de l’année, quelles que soient les issues commerciales et critiques. Sans aucune promotion, c’est une véritable prouesse dont peu pourraient se targuer. Du haut de ses 22 ans, Gambi fait déjà partie de cette catégorie-là. Il a créé sa propre brèche dans le rap français, et vu son succès, il risque d’emmener un paquet d’artistes dans son sillage au cours des prochains mois.

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