“Fuck Communism” : un mur s’est retrouvé au cœur d’une bataille de mots et de graffitis politiques pro et anti-Pékin

Publié le par Konbini avec AFP,

© Sebastian Graser/Unsplash

"C’était très intéressant car beaucoup de gens sont venus et ont fait des contre-graffitis, et c’est devenu une conversation sur les murs, et c’est ce que ça doit être."

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Un mur du quartier londonien de Brick Lane s’est retrouvé au cœur d’une bataille de mots entre partisan·e·s et opposant·e·s aux autorités chinoises après qu’un graffiti reprenant des éléments de propagande du régime chinois a été recouvert de slogans hostiles à Pékin.

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Brick Lane, un quartier du centre de Londres connu pour son street art, s’est réveillé en découvrant sur un mur recouvert de peinture blanche les 12 “valeurs socialistes fondamentales” au cœur de la propagande du Parti communiste chinois (PCC) inscrites en rouge en caractères chinois. Ces “valeurs”, telles qu’elles ont été inscrites sur le mur, incluent notamment “la prospérité”, le patriotisme, l’harmonie, ainsi que “la démocratie”, “l’égalité”, “la liberté” ou “l’autorité de la loi”.

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Le graffiti a suscité de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux et a vite été recouvert de slogans hostiles aux autorités chinoises et à Xi Jinping. “Je condamne catégoriquement les voyous du PCC qui ont défiguré Brick Lane à Londres avec la vile propagande haineuse de leur régime”, a ainsi écrit sur X/Twitter, Benedict Rogers, à la tête du groupe de défense des droits humains Hong Kong Watch.

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Sur le mur de Brick Lane, les “valeurs socialistes” ont ensuite été recouvertes de messages hostiles aux autorités chinoises. “Pas de liberté en Chine”, “soutien au peuple chinois”, “Fuck Communism”, peut-on lire sur des vidéos postées sur les réseaux sociaux. “C’est traumatisant pour moi et mes amis car à l’école on doit apprendre ces phrases par cœur”, a expliqué à l’AFP une jeune femme qui a grandi en Chine. “C’est comme du lavage de cerveau.”

Toutes les inscriptions pro et anti-Chine ont ensuite été effacées par la municipalité. “Je pense que ça a été effacé trop vite”, a indiqué à l’AFP Russell Shaw Higgs, un artiste local. “C’était très intéressant car beaucoup de gens sont venus et ont fait des contre-graffitis, et c’est devenu littéralement une conversation sur les murs, et c’est ce que ça doit être”. Sur Instagram, un étudiant en art a indiqué être l’auteur du graffiti original mais il a nié tout message politique et a dénoncé les menaces qu’il reçoit depuis quelques jours.