Le 17 avril 2011, Kanye West enflammait la scène de Coachella et donnait aux spectateurs venus nombreux ce qui reste encore probablement son meilleur concert.
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Après un premier week-end mémorable et en attendant la seconde vague du 20 au 22 avril prochain, pourquoi ne pas se plonger dans la riche histoire du mythique festival californien Coachella ? S’il y a six ans 2Pac revenait d’entre les morts sous forme d’hologramme, l’année précédente, en 2011, c’est Kanye West qui clôturait l’événement avec un retour triomphal. Un show splendide qu’il a lui-même qualifié durant sa performance du “concert le plus important qu’il ait jamais fait”.
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Remettons les choses dans leur contexte. La raison pour laquelle le rappeur de Chicago est la tête d’affiche de l’édition de 2011, c’est parce que sortait quelques mois plus tôt, le 21 novembre 2010, son cinquième album, sa pièce maîtresse, My Beautiful Dark Twisted Fantasy. La pépite a eu droit à son moment de gloire sur scène, au travers d’un concert de plus d’une heure et demie, qui a eu lieu le 17 avril 2011 et qui restera à jamais dans les annales.
Avec des singles comme “Power”, “Monster”, “Runaway” ou encore “All of the Light” (qui ne réunissaient pas moins de treize invités allant de Rihanna à Elton John en passant par Kid Cudi), Yeezy avait à l’époque réussi son pari de nous concocter son album le plus audacieux et abouti, après les avis mitigés dont a souffert son précédent opus, 808 & Heartbreak.
Kanye, l’étoile éternelle de Coachella
Qu’on se le dise, avec ce show, on est loin de la performance troublante que Kanye West offrait au Madison Square Garden pour présenter sa collection Yeezy Season 3 et son dernier album The Life of Pablo. Ici, Kanye a vu les choses en grand, en très grand même.
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Après une ouverture en grande pompe offerte par ses danseuses sur l’instrumentale grondante de “H.A.M”, Kanye prouve qu’il peut viser toujours plus haut en arrivant élevé sur une longue perche. Le messie entre en scène et enchaîne sur “Power”, histoire de clamer haut et fort qu’au-dessus de lui, il n’existe que Dieu et le Soleil.
Entrecoupé d’interludes musicaux et artistiques (“Les Chariots de feu” et “We Will Rock You”, tout de même !), le show est une ode à la gloire du rappeur et à sa discographie. Hormis ses danseurs et le chanteur Justin Vernon pour assurer quelques backs, seul Pusha T est convié à partager la scène avec lui, le temps du morceau central de MBDTF, “Runaway”, en fin de spectacle.
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Pour le déroulé de la setlist, forcément, les titres phares de son dernier opus sont joués, mais Yeezy n’oublie pas pour autant les hits qui ont forgé son succès : “Jesus Walk”, “Gold Digger”, “Can’t Tell Me Nothing”, “Flashing Light”, “Stronger” “Love Lockdown”, “Heartless” et j’en passe. Sans oublier ses plus grands featurings, Kanye enchaîne les hits, sans quasiment reprendre son souffle. Pas de blabla, pour le performeur, seule la musique a sa place.
Émotion quand tu nous tiens
Ce soir-là, le public était ému de retrouver la légende de Chicago sur scène et c’était réciproque. “C’est la meilleure soirée de ma vie”, clame-t-il durant “Good Life”. Après quoi, l’ambiance va basculer vers la mélancolie. Au moment d’interpréter, “Say You Will”, le morceau introductif de son album controversé 808 & Heartbreak, le rappeur va surprendre son public avec un discours très émouvant. (Time code 1:40)
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“Quand j’ai fait cet album, j’étais dans une période très sombre de ma vie. J’ai perdu tout ce qui avait de la valeur à mes yeux. Et je disais toujours lorsque j’enregistrais mon dernier album [MBDTF, ndlr], que je n’avais qu’une hâte, venir ici jouer à Coachella. C’est le concert le plus important de ma vie depuis la mort de ma mère…”
Avant de remercier ses fans, il rappelle donc à quel point il était au plus bas lorsqu’il a perdu les personnes qu’il chérissait : son ex-fiancée Alexis Phifer, mais surtout sa mère, Donda West, décédée après une opération de chirurgie esthétique, même si la cause exacte de sa mort reste inconnue.
Forcément, l’émotion est forte et le rappeur confirme qu’il signe alors le concert le plus important de sa carrière. Après avoir repris du poil de la bête pour quelques titres, c’est sans surprise qu’il conclut son Coachella avec le morceau “Hey Mama“, titre dans lequel il rappelle à quel point il aime sa génitrice et ô combien celle-ci l’a inspiré.
Si l’on exclut son légendaire spectacle avec Jay-Z à Bercy fin 2011 pour Watch the Trone, il est difficile de retrouver un concert aussi mythique que celui-ci dans les dernières scènes de Kanye West. Entre le flop relatif et la “non-promotion” de son album Yeezus, ainsi que les concerts interrompus par des pétages de plombs inattendus durant son dernier Saint Pablo Tour en 2016, le monde n’était pas gâté.
À l’aube de la sortie de son prochain album, espérons que le rappeur apprenne de ses erreurs, mette de côté son ego et nous régale d’une scénographie plus que parfaite. N’est-ce pas ce que nous sommes en droit d’attendre de la part d’un génie de la musique qui se prend pour Dieu ?
La performance historique de Kanye West à Coachella est également disponible en intégralité au format audio sous forme de mixtape gratuite.