Dans un fascinant documentaire réalisé par Gregory Monro, Arte revient sur la carrière de celui qu’on surnommait le “Howard Hughes du cinéma”, en référence au richissime homme d’affaires américain atteint du syndrome de Diogène qui a vécu ses dernières années totalement reclus.
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Car son caractère casanier a façonné la méthode de travail de Kubrick, qui tournait tous ses films dans un rayon de 15 km autour de sa grande demeure de la banlieue londonienne. Il ira même jusqu’à recréer l’enfer de la guerre du Vietnam dans une usine désaffectée à quelques kilomètres de chez lui, pour Full Metal Jacket (1987). Il montait également ses films chez lui, sans jamais se rendre en studio, et sélectionnait ses acteurs sur cassette vidéo. Depuis son départ des États-Unis pour l’Angleterre, il avait une maîtrise totale de ses films, des caméras et objectifs jusqu’aux affiches de ses longs-métrages.
Stanley Kubrick s’est très peu exprimé publiquement, ce qui a contribué à façonner le mystère qui l’entoure, en même temps que sa légende. Mais le critique cinéma français Michel Ciment a eu la chance de s’entretenir régulièrement avec lui pendant 10 ans. C’est à travers cette série d’entretiens que se révèle le cinéaste, dans un matériau d’une heure intitulé Kubrick par Kubrick.
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En commençant par une expérience de photojournaliste pour le magazine Look, dont il gardera une obsession pour la lumière naturelle, il deviendra un cinéaste aussi génial que rare. Avec seulement 13 films en 40 années de carrière, il terminera Eyes Wide Shut juste avant sa mort, après cinq ans de travail.
L’obsessionnel Kubrick se raconte lui-même au travers d’anecdotes, comme lorsqu’il a épluché des centaines de tableau pour la préparation des costumes de Barry Lyndon, mais également grâce au témoignage d’acteurs, de cameramen et de compositeurs qui oscillent entre admiration et exaspération.
“Et à la fin, ça explose”
Inspirés des célèbres travellings de Kubrick, de lents mouvements de caméra nous amènent dans un musée labyrinthique à la gloire de Kubrick, imaginé comme la fameuse pièce de 2001 : l’odyssée de l’espace, pour nous livrer une analyse passionnante de la filmographie du cinéaste.
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“Tous les films de Stanley Kubrick traitent au fond du même sujet et, en même temps, ils sont tous très différents. Il y a toujours une surface de civilisation et, en dessous, il y a l’irrationnel, les pulsions, la violence et le côté animal de l’homme. Et à la fin, ça explose et ça fait irruption, que ce soit dans l’histoire et dans la vie privée“, conclura très justement Michel Ciment.
Nous avions aussi tenté d’en savoir plus sur le maître. Dans un premier temps en 2018, lors de la projection de 2001 : l’Odyssée de l’espace au festival de Cannes, à travers des entretiens avec Katharina Kubrick, l’acteur principal du film Keir Dullea, et le producteur Jan Harlan.
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Un an plus tard, c’était au tour de Leon Vitali, assistant historique du réalisateur, de nous livrer quelques secrets de fabrication du cinéaste américain, à travers l’horrifique Shining.
Kubrick par Kubrick est disponible du 5 avril 2020 au 10 juin 2020 sur Arte.fr.
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