Le Zénith à Paris, un jeudi 21 novembre. Shay est sur scène pour l’”Acte III” de sa tournée, après avoir rempli l’Olympia en moins d’une minute en mars dernier et retourné des festivaliers tout l’été en Hexagone, en Belgique et en Suisse. Alors qu’elle interprète “Commando”, notre jolie garce préférée laisse tomber la pluie sur scène.
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Ce jour-là, à Paname, il neige comme pas possible. L’artiste belge, elle, préfère être trempée par une averse aux allures quasi cinématographiques – logique, son dernier opus est baptisé Pourvu qu’il pleuve. Elle n’est pas la seule artiste à aimer la pluie, et on citera volontiers Lady Gaga et Ariana Grande (avec “Rain On Me”, détesté à sa sortie, aujourd’hui au sommet de vos playlists cardio et clubbing), ou, plus proche de chez nous, Louane (avec son bien nommé “La pluie”).
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Les chanteurs ne sont pas les seuls obsédés par la pluie, et si vous avez une FYP bien lifestyle, bien léchée, bien voyage, vous avez dû voir ici et là un spa sur le thème de la pluie (voire de l’orage) à Milan, le QC Termemilano. À Séoul, nouvelle Mecque des cafés thématisés plus originaux les uns que les autres, j’ai pu d’ailleurs tester le Rain Report, café où une fausse pluie tombe sur les clients qu’importe la météo extérieure. En plein mois de mai sous 28 degrés, croyez-moi, ce n’était pas du luxe.
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Bref, vous l’aurez compris, on semble tous et toutes un peu matrixés par la pluie, surtout quand elle est fake. Alors que quand la vraie pluie tombe, la plupart du temps, on soupire, on se lamente, navrés d’avoir à assortir un parapluie à notre plus bel outfit. Mais pourquoi ? Voici nos modestes mais pragmatiques hypothèses.
Le côté apaisant
Ce n’est pas un secret : le bruit de la pluie en apaise plus d’un, si bien que certains ont même des playlists avec de vrais ou faux bruits de pluie pour se détendre et trouver le sommeil. Il y a quelque chose de réconfortant dans son tempo : c’est régulier, ça fait “ploc ploc” (plus ou moins, je ne suis pas la meilleure en bruitage) et ça rend l’averse plutôt fiable. Surtout quand on n’est pas en dessous : on se sent alors protégés et privilégiés. Rien de comparable avec un lavabo qui fait “glouglou”, donc, tout de suite plus nuisible et préoccupant.
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Son potentiel cinématographique
Hot take ? Tout est plus beau sous la pluie. Surtout la nuit : les couleurs ici et là, les néons qui tapent direct dans les mirettes. Que ce soit dans les rues de Tokyo ou juste dans le 20e arrondissement parisien, le constat est le même, on est d’emblée le main character d’une œuvre cyberpunk ou d’un film d’auteur français, au choix. Peut-être aussi car la pop culture nous a matrixés avec ça dès le berceau : on ne compte plus les plans léchés de films de science-fiction à la Blade Runner par temps pluvieux, et même chose pour les scènes d’amour bien mouillées. Un peu cliché, mais toujours très efficace. Shay ne le sait que trop bien : quand elle invoque la pluie sur scène, aidée par des jeux de lumière de toute beauté, elle n’a jamais été aussi charismatique et puissante. Les images parlent d’elles-mêmes.
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@konbini Shay choque le public du Zenith en faisant tomber la pluie pendant Commando ❤️🔥☔️ #shay #concert #rap ♬ son original - Konbini
Reprendre le contrôle
On l’a dit et on le répète : rares sont les personnes qui kiffent la vraie pluie. Et, souvent, ce sont ces mêmes personnes qui adorent aller dans des endroits avec de la fausse. Mais justement, ne serait-ce pas le côté “prendre le contrôle” qui titille particulièrement ? Contrôler la météo est clairement, avec le fait de remonter le temps, un Empire romain. Choisir d’aller dans un spa avec un faux orage, c’est aussi se donner l’illusion de se confronter à une nature jugée imprévisible et indomptable – sauf que là on appuie sur un bouton et c’est terminé, game over pour l’averse. Une petite victoire qui ne trompe personne mais une victoire tout de même, donc.
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