Dans une interview accordée au magazine Rolling Stone, Kendrick Lamar se confie sur sa carrière, ses projets, Trump, et l’industrie du hip-hop.
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“Le meilleur rappeur de sa génération”. Ce sont les mots du magazine Rolling Stone, qui consacre la une de sa dernière édition à Kendrick Lamar. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’année 2017 sourit au rappeur de Compton. Adoubé par les critiques, son dernier album DAMN a caracolé à la 1ère place du classement Billboard ; son single “HUMBLE” occupe le top des charts internationaux depuis sa sortie en avril dernier, et sa tournée américaine se joue à guichets fermés.
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Sa définition des “artistes de merde”
Dans l’interview accordée à Rolling Stone, Kendrick Lamar se livre sur tout : ses récentes collaborations avec Bono et Taylor Swift, son opinion sur Donald Trump, et sa vision de la scène hip-hop actuelle. Dans une punchline de son titre “ELEMENT”, issu de son dernier opus, l’artiste aux 7 Grammy Awards opposait les black artists aux wack artists (“artistes de merde”). L’occasion pour lui de préciser sa pensée :
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“Comment est-ce que je définirais un artiste de merde ? Un artiste de merde utilise la musique des autres pour se faire valider. C’est quelqu’un qui a peur de faire entendre sa propre voix, et qui court après le succès des autres au lieu de faire son propre truc. C’est ça qui abaisse le niveau du rap game. Tout le monde ne peut pas faire du Kendrick Lamar. […] Sois toi-même, c’est aussi simple que ça.”
Interrogé sur l’épineux débat des artistes hip-hop ayant recours à des ghostwriters (c’est-à-dire, des “auteurs de l’ombre”, qui écrivent les textes des rappeurs à leur place), Kendrick se montre catégorique :
“Je me suis autoproclamé ‘meilleur rappeur’. Je ne me serais jamais appelé ainsi si j’avais eu un ghostwriter. Si t’affirmes clairement que tu t’en fous de respecter les codes de l’art du rap, ça va. Fais de la bonne musique. Mais si tu veux le titre de meilleur rappeur, c’est juste pas possible.”
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Son avis sur Donald Trump
Contrairement à de nombreux rappeurs américains comme Eminem ou Rick Ross, Kendrick Lamar se fait plutôt discret sur la question Trump. Une démarche qu’il justifie :
“Pour moi, c’est enfoncer des portes ouvertes. On sait déjà ce qu’il en est. Est-ce-qu’on va continuer d’en parler ou est-ce qu’on va agir ? Arrive un moment où t’en as marre d’en parler. Parler de quelqu’un qui est à ce point ridicule, ça te déprime et te bouffe ton énergie. C’est pourquoi j’ai pris sur moi et j’ai agi auprès de ma communauté. Dans mon album, je me suis interdit de parler de ce qu’il se passe dans le monde, de ce qu’il nous arrive. Penche-toi sur toi-même, réfléchis à ton propre sort. C’est par là que commencera le changement.”
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À 30 ans, celui que Rolling Stone qualifie de “jeune artiste le plus passionnant et le plus novateur de la musique populaire” a un seul mot d’ordre : l’authenticité. Si l’auteur de “Swimming Pools” se dit certes heureux de son succès commercial, il assure : “Que ma musique procure une certaine euphorie à une ou à dix millions de personne(s), c’est la même chose. C’est tout ce qui compte.”