Iggy Pop, accompagné de Josh Homme, Dean Fertita et Matt Helders, libère Post Pop Depression en streaming. Groove tortueux et mélancolie rock au menu.
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C’était une belle surprise pour la nouvelle année. En janvier, on apprenait la sortie imminente de Post Pop Depression, nouvel album de l’increvable Iggy Pop. Mieux encore, on découvrait médusés que le punk-rockeur quasi septuagénaire s’était entouré d’une équipe de choc pour enregistrer son dix-septième album : Josh Homme et Dean Fertita de Queens of the Stone Age ainsi que Matt Helders, le batteur d’Arctic Monkeys.
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Aujourd’hui, la patience des fans est récompensée : le site de la radio américaine NPR propose Post Pop Depression en streaming intégral, à retrouver ci-dessous. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la tonalité générale du disque colle à merveille à son nom peu optimiste. Malgré ce casting qui semble taillé pour électrifier les arènes, pas de “Dancing Shoes” en puissance, nul rythme effréné à la “Hangin’ Tree” et encore moins de folie punk avant l’heure comme “I Wanna Be Your Dog”.
Le quatuor préfére tisser des morceaux au groove épuré mais efficace (“Gardenia”, “Sunday”, “German Days”), miser sur quelques ballades (“German Days”, “Vulture”, “Chocolate Drops” et son riff de guitare qui rappelle celui de “The Wall”), et faire écho aux gammes et aux expérimentations queens-of-the-stonesques (“American Valhalla”, un des meilleurs titres du disque).
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Chant du cygne pour Iggy Pop ?
En fait, pour l’average fan de QOTSA, le disque devrait furieusement évoquer cette période où un autre crooner affligé donnait de la voix aux côtés de Josh Homme : Mark Lanegan. D’une tonalité plus mélancolique que torturée (à l’image de “Paraguay”, délicieuse chanson d’adieu), Post Pop Depression désarçonne par l’apparente simplicité de son approche, très séduisante pour l’auditeur – notamment lors d’une première écoute. Se dégagent de ces neuf titres un sentiment de romantisme déviant que seuls ces artistes auraient pu créer, sorte de rock aussi mature et discipliné que pathologiquement nihiliste.
Au son de ces complaintes magnétiques dont seul ce monument du rock a le secret, on ne peut s’empêcher de songer à la douloureuse annonce de ce début février : au micro de Noisey, le chanteur rock le plus lascif du XXe siècle annonçait que cet album pourrait bien être son dernier. Conséquence de la mort de son fidèle ami David Bowie, quelques jours plus tôt ? A-t-il l’impression de ne plus être dans le coup, lui dont le dernier “vrai” album de rock avant celui-ci était sorti en 2003 ?
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Peu importe quand se tiendra le pot de départ, on aura bien du mal à ne pas verser quelques larmes, mais pas de crocodile, à l’heure du repos du vieil iguane.
Post Pop Depression est à écouter ici :
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