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Avec “La Thune”, Angèle apporte une nouvelle pierre à l’édifice de sa jeune carrière. L’avant-veille de l’été, comme pour s’assurer une petite place dans la playlist de nos vacances, la jeune chanteuse belge nous livre son troisième single, s’inscrivant dans la veine des deux premiers, pop, dansants et rafraîchissants.
Toujours très attentive à l’aspect visuel de ses clips, la petite sœur de Roméo Elvis signe là l’hymne moqueur de notre comportement face aux réseaux sociaux, mettant en évidence notre solitude face aux écrans. Pour ce faire, ce n’est pas Charlotte Abramow (qui a réalisé “La loi de Murphy” et “Je veux tes yeux”), mais Aube Perrie qui offre à Angèle un clip tout aussi réussi que ses deux premiers.
Et si vous apercevez Angèle dans trois tenues différentes en l’espace de quelques secondes, c’est avant tout le souhait du réalisateur qui a voulu mettre en lumière l’aspect “fake” de ce que l’on montre de nous sur les réseaux sociaux.
“Je me suis amusée à imaginer et construire le film exactement comme une photo Instagram, comme on fabrique sur les réseaux un miroir de sa vie qui reflète une image biaisée, factice, fantasmée. On se crée une vie délestée des aspects qui nous dérangent, parfaite de filtres, de cadrages et de situations qui nous arrangent.”
Angèle nous a accordé une courte interview, le temps pour elle de décrypter ce nouveau morceau, son clip, et cette attention visuelle qu’elle apporte à sa chanson. Elle nous a même confié être en pleine finalisation de son premier album qui devrait arriver début octobre.
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Konbini | Dans le clip, tu tournes ta réussite à la dérision en traitant le sujet de manière comique, mais toi personnellement, comment tu vis ce succès qui a tout de même été assez fulgurant ?
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Angèle | Pour être honnête, l’histoire du clip avait été pensée bien avant la sortie de “La Loi de Murphy”, donc on ne parlait pas vraiment de succès à ce moment-là. Mais j’en parle dans une prochaine chanson de l’album ; de ce succès un peu rapide et presque impalpable (puisqu’il n’existe pas encore d’album). J’aime rire de la démesure du succès… J’aime aussi rire du narcissisme omniprésent dans ma génération.
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Dans tes paroles, tu dis faire partie de ces gens superficiels qui sont rassurés dès lors qu’ils se sentent aimés, qu’est-ce qui te force à toujours te préoccuper du regard des gens ?
Il faut prendre cette phrase avec recul, ce dernier couplet raconte en fait que toute la chanson est une autocritique un peu exagérée, je prends beaucoup de distances avec les réseaux, mais je dois admettre que ça fait entièrement partie de mon métier. D’où l’importance d’en faire une chanson pour en rappeler les dangers (narcissisme, solitude, comparaison…).
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Pourquoi accordes-tu une si grande importance à l’aspect visuel de tes chansons, à savoir sortir que des morceaux clippés ?
Parce que la musique est ma passion numéro 1, mais la photo, la vidéo, le graphisme, la danse et le stylisme en sont d’autres. J’ai la chance de faire un métier qui peut rassembler tout ce que j’aime.
La musique est ce que je sais faire, le reste c’est souvent une grande improvisation accompagnée de personnes très compétentes telles que Charlotte Abramow (photographe), Léo (chorégraphe), les Bold (graphistes), et ça donne ça.