Vous vous souvenez de mon concert de Nicki Minaj où j’étais entourée de Barbz beaucoup trop pimpés habillés en rose et/ou avec un chapeau de cow-boy pendant que moi j’étais en full marron, totalement boring et hors sujet ? Eh bien, pour Olivia Rodrigo, je vous le dis haut et fort, non sans honte : j’ai récidivé. Dans le cadre de sa tournée “GUTS world tour” qui a posé ses valises pas un mais deux soirs (complets) à l’Accor Arena, les fans, eux, ont respecté le dress code, soit un peu de paillettes, beaucoup de violet, et un chapeau de cow-boy (encore un, décidément).
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Pas grave, j’assume et me crée un chemin jusqu’à mon siège, quelque part entre quelques vingtenaires mais aussi et surtout beaucoup d’ados. Car oui, ça me fait du mal de me le rappeler, mais la pop star n’a que… 21 ans. Le nombre de darons présents à côté de leurs pitchounes déjà à moitié endormis alors qu’il n’est que 21 heures en est un évident rappel. Un peu plus tard durant le concert, la chanteuse chantera une ballade au piano avec des photos d’elle enfant, projetées sur le grand écran. Mon +1 me chuchote “l’enfer, dire que ces photos d’elle en primaire datent de 2011”. Merci pour le coup de vieux, frérot. Je m’étais juré de ne jamais être fan d’une personne plus jeune que moi. Trop tard.
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Côté rock (ça bouge fort)
L’Américaine débarque sur scène avec une énergie folle qui ne la lâchera pas de tout le concert. Elle ne marche pas : elle bondit, elle court ou, quand elle se la joue plus espiègle, elle sautille. J’ai rarement vu quelqu’un aussi à l’aise sur scène, elle semble née pour le show et c’est peut-être même la première fois que j’observe une présence scénique aussi naturelle. Même ses moues et ses jurons (elle a le “fucking” facile !) sonnent très américains, c’est-à-dire contrôlés et mignons, et font penser, à en croire mes amis amateurs de pop, à Taylor Swift. On lui souhaite évidemment la même trajectoire et c’est bien parti pour, malgré une carrière pour le moment constituée de seulement deux opus, SOUR et GUTS donc. Mais quels albums ! Hautement qualitatifs et parfaitement équilibrés, ils sont à l’image du concert, quelque part entre pop légère, candide voire larmoyante en opposition à un rock pur, presque adolescent mais dur, qui se veut ô combien jouissif et régressif.
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@shellyjohnsson @Olivia Rodrigo - Vampire, in Paris #oliviarodrigo #live #fyp #gutstour #vampire ♬ son original - Shelly
Dès les premiers morceaux, je perds déjà 50 % de ma voix sur “vampire”. Je hoche de la tête comme la metalleuse que je ne pense pas être sur l’énervé “brutal”. Mes cheveux vont dans tous les sens sur “obsessed”. J’explose sur “good 4 u”, qui semble tout droit sorti de la BO de Freaky Friday avec Lindsay Lohan – et c’est un compliment. C’est peut-être bête, mais je me dois aussi de souligner à quel point l’artiste chante. Pas de play-back. Pas de fond sur lequel se reposer ou alors, le cas échéant, il est très discret. C’est peut-être idiot pour vous mais croyez-moi que ce détail n’en est pas un aujourd’hui et fait vraiment la différence.
Côté pop (ça chiale fort)
Le kif est total et cela compense toutes les pauses chialade, très nombreuses. Car oui, ne nous mentons pas, pour beaucoup, la chanteuse n’est que celle derrière les odes au cœur brisé comme “deja vu”, “drivers license” ou “happier”. Si elle est bien plus, il faut tout de même leur donner raison sur le fait que l’interprétation de tous ces tracks en live m’a fait un je-ne-sais-quoi au cœur dont je peine encore à me relever à J+2.
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@shellyjohnsson @Olivia Rodrigo - Deja vu in Paris #live #fyp #gutstour #oliviarodrigo #dejavu ♬ son original - Shelly
Je n’ai absolument pas le cœur brisé, tout va bien côté vie privée. Pourtant, j’ai hurlé comme si ma vie en dépendait, comme si j’en voulais à cet ex qui m’a quittée pour cette belle et confiante blonde en qui je n’ai jamais vraiment eu confiance. Ce soir-là, j’ai soulagé mon cœur avec des milliers d’autres âmes en peine, ainsi qu’avec Olivia Rodrigo, comme si elle avait toujours été ma bestie. Purée, à tout moment, je me mets sur eBay pour choper un bracelet d’amitié siglé “Olivia”, vous n’êtes pas prêts.