28 Jours plus tard, de Danny Boyle
The Walking Dead, avant l’heure. La révélation Cillian Murphy, qui tient son premier grand rôle. Le premier film fantastique et d’horreur de Danny Boyle (que l’on ne connaissait alors que pour Trainspotting, et La Plage, en somme). Dans l’univers du zombie, une petite révolution : pour la première fois de l’histoire, les morts-vivants courent, sont rapides — “gniagniagnia, ce ne sont pas des zombies mais des malades contaminés” on s’en fout, ce sont des zombies. Un film important, traumatisant.
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8 Mile, Curtis Hanson
Il faudra attendre 2002 (et 2003 en France) pour qu’un biopic s’intéresse au destin d’un rappeur. Bien qu’il soit basé sur le véritable début de carrière d’Eminem et que ce dernier — fait très rare — y joue son propre rôle, le film s’autorisait de nombreuses libertés. La clé de la réussite dans ce genre très conventionnel et souvent oubliable ? Audacieux de la part du rappeur de Détroit, 8 Mile est une franche réussite qui a marqué une génération entière.
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Bruce tout-puissant, de Tom Shadyac
En 2003, l’incontrôlable Jim Carrey retrouvait pour la troisième fois Tom Shadyac qui l’avait déjà dirigé dans Ace Ventura et Menteur, menteur. Dans Bruce tout-puissant, il lui confiait les pouvoirs et l’omnipotence de Dieu pour laisser libre court à toute l’excentricité de l’acteur. Face à lui, Jennifer Aniston et Morgan Freeman – rien que ça – mais surtout l’inconnu Steve Carell dans le rôle de l’antagoniste Evan Baxter, dans une scène de télévision mémorable. Énorme succès à travers le monde, Bruce tout-puissant avait attiré 2,5 millions de spectateurs en salles en France.
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Chouchou, de Merzak Allouache
En 2003, le réalisateur donnait vie à l’écran au personnage de travesti romantique créé par Gad Elmaleh pour son deuxième one-man-show, La Vie normale, qui le consacra en star de l’humour en 2001. Coscénariste du film, Gad Elmaleh a également endossé le premier rôle face à Claude Brasseur, Roschdy Zem, Catherine Frot et Alain Chabat, et a subi des heures de transformation physique chaque matin. Mais le jeu en a valu la chandelle puisque Chouchou a réalisé près de 4 millions d’entrées en France.
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Elephant, de Gus Van Sant
En 2003, Patrice Chéreau, le Président du Jury du Festival de Cannes décernait la Palme d’Or à Elephant et le Prix de la Mise en Scène pour Gus Van Sant. Une mise en scène rectiligne, de multiples plans séquences et de longs travellings qui restent en mémoire et qui accompagnaient les protagonistes de dos, à la manière d’un jeu vidéo, jusqu’à leur macabre destin.
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Pas d’analyse politique dans ce film inspiré de la tuerie de Columbine, qui fit 15 morts et 24 blessés le 20 avril 1999, mais l’occasion pour le réalisateur d’observer au plus près son son sujet de prédilection — l’adolescence — en se concentrant sur les élèves de l’établissement le jour du massacre. Et vingt ans après sa sortie, Elephant résonne encore tristement avec l’actualité.
Freaky Friday, de Mark Waters
En 2003, Disney réunissait un duo de légende, Lindsay Lohan et Jamie Lee Curtis, dans une adaptation du roman éponyme de Mary Rodgers, dans laquelle Tess (Jamie Lee Curtis) et Anna (Lindsay Lohan), une mère et sa fille, échangent leur corps à la suite d’une malédiction, le tout servi par une BO rock féminin survoltée. 20 ans plus tard et après une longue traversée du désert pour Lindsay Lohan, les deux actrices seraient partantes pour une suite, mention âge de raison, du teen movie culte.
Gangs of New York, de Martin Scorsese
Leonardo DiCaprio vs Daniel Day-Lewis et sa belle moustache, ambiance guerre civile à New York. Entouré d’un casting cinq étoiles (Cameron Diaz, John C. Reilly, Liam Neeson, Brendan Gleeson, Stephen Graham), et porté par un Martin Scorsese particulièrement inspiré — de toute manière, le cinéaste l’est toujours. Un grand film en costume, historique, et culte.
Good Bye, Lenin !, de Wolfgang Becker
Le 9 octobre 1989, le monde a les yeux rivés sur Berlin. Mais la camarade Christiane Kerner, une militante communiste de Berlin-Est, n’a rien vu de la chute du mur. Depuis la veille, elle était dans le coma. À son réveil, les médecins avertissent son fils, Alex : il faut lui éviter tout nouveau choc physique ou psychologique qui pourrait lui être fatal. Ce dernier va donc lui cacher la fin de la RDA en retrouvant une marque de cornichons disparue, en transformant une publicité Coca-Cola en propagande communiste ou en fabriquant de faux JT.
Tandis qu’Alex cachait l’Histoire à sa mère, le réalisateur lui, la mêlait habillement au drame familial et à la comédie. Écrit par un scénariste débutant, réalisé par un metteur en scène sans précédent fait d’armes et incarné par un acteur inconnu mais que le film transforma en star du cinéma allemand, Good Bye, Lenin ! a connu un succès sans précédent dans le pays et conquis bien au-delà de ses frontières.
Interstella 5555: The Story of the Secret Star System, de Kazuhisa Takenouchi
Les Daft Punk et Leiji Matsumoto (le papa d’Albator) qui s’unissent pour raconter les péripéties d’un groupe de musiciens extraterrestres kidnappés pour devenir des stars sur la planète bleue, tandis qu’un héros cherche à les sauver. Habillant l’intégralité de l’album Discovery, donc “One More Time”, “Aerodynamic”, “Digital Love”, “Harder, Better, Faster, Stronger” et plus encore, c’est sans l’ombre d’un doute l’un des plus grands films de 2003.
Jeux d’enfants, de Yann Samuell
Premier film de Yann Samuell, Jeux d’enfants réunira également pour la première fois à l’écran Marion Cotillard et Guillaume Canet. Dans cette comédie romantique perverse et cruelle basée sur le célèbre “cap ou pas cap”, ils sont Sophie et Julien, deux amis d’enfance devenus amoureux mais qui se rateront pendant de nombreuses années au cours desquelles leur petit jeu deviendra dangereux. Bien qu’un peu malsain, Jeux d’enfants a été vu et revu par toute une génération d’adolescents rêveurs.
Kill Bill : Volume 1, de Quentin Tarantino
Sortant d’un Jackie Brown qui a “déçu” au box-office (injustement), après le carton de sa Palme d’or Pulp Fiction, Tarantino revenait en 2003, six ans après son dernier long, avec son héroïne la plus marquante, la plus impressionnante et l’un de ses meilleurs films, variant les genres et véritable déclaration d’amour au cinéma asiatique.
La 25ème heure, de Spike Lee
La dernière journée de liberté d’un homme avant que démarre sa longue peine de prison. Dit comme ça, le film ne donne qu’assez peu envie. C’est sans compter le roman de base de David Benioff (avant qu’il ne s’attaque à GoT pour HBO), son ton morose mais qui colle parfaitement à l’ambiance d’un Manhattan encore sous le traumatisme du 11 septembre, d’un Spike Lee inspiré, et d’un Edward Norton parfait.
Le Monde de Nemo, d’Andrew Stanton et Lee Unkrich
Neuvième de notre classement tout à fait subjectif des Pixar, Le Monde de Nemo demeure un classique des studios, bien au-dessus de sa suite sortie en 2016 et basée sur l’attachant personnage (secondaire) de Dory qui nous laissait un goût d’inachevé. Le premier opus était un voyage divertissant qui n’a pas pris une ride et qui nous embarquait avec enchantement sous l’océan, entre tortues voyageuses et anémones mystérieuses.
Le Seigneur des Anneaux : le retour du roi, de Peter Jackson
La conclusion de la saga la plus importante de fantasy au cinéma. Rien que ça. Il s’agit du préféré de bon nombre de fans, à juste titre — on oubliera juste la dernière séquence dans le lit, qui ne gâche en rien ce chef-d’œuvre du genre.
Les Triplettes de Belleville, Sylvain Chomet
Petit chef-d’œuvre de l’animation, le film d’animation franco-belgo-québécois nous contait les aventures de Champion, un orphelin triste, de sa Mémé et du tricycle qu’elle lui offrait pour lui changer les idées. Après avoir foulé les collines de Belleville, Champion deviendra coureur sur le Tour dans une France d’après-guerre, avant de se faire kidnapper par la mafia new-yorkaise.
Si sa loufoquerie rendait hommage à Jacques Tati, tout le film, bourré de nostalgie, était empreint de références aux figures culturelles d’antan des deux côtés de l’Atlantique. L’inoubliable bande originale composée par Benoît Charest avait remporté un César et le film avait récolté deux nominations aux Oscars. Un épisode des Simpson avait même rendu hommage aux célèbres Triplettes.
Matrix Reloaded et Matrix Revolutions de Lana et Lilly Wachowski
Le premier est l’un des plus grands films de l’histoire du septième art. Les suites ne pouvaient pas être au même niveau. Le fait est qu’au moins, Reloaded est assez exceptionnel et que, même si Revolutions a été décevant sur certains points, la vraie fausse conclusion des aventures de Neo et Trinity est un monument de SF qui a marqué 2003 au fer rouge.
Mystic River, de Clint Eastwood
À première vue, ce n’est qu’un simple thriller réalisé par le grand Clint Eastwood. Le public de 2003 ne s’attendait pas à ce que le réalisateur-acteur, figure iconique du western et réalisateur important des années 1990, fasse un virage dans sa carrière à ce point — suivra après ce petit bijou d’enquête policière Million Dollar Baby, Gran Torino, Invictus, American Sniper, et consorts. Dans le lot, Mystic River doit bien être un de nos préférés. La force du casting, de son intrigue, de son traitement du trauma plus que du crime en lui-même, et sa mise en scène léchée.
Pirates des Caraïbes : la Malédiction du Black Pearl, de Gore Verbinski
Eh oui, le premier Pirates des Caraïbes fête ses 20 ans. Il est beau, le coup de vieux, non ? Pas nécessairement le meilleur de la saga, il demeure qu’il introduit un univers, des personnages, cultes — et provenant d’une attraction de Disneyland, où il a fallu tout inventer. Si Jack Sparrow est devenu un héros de la pop culture instantanément, c’est que le premier film offre déjà toute la recette qui fera le succès de cette saga.
Punch-Drunk Love, Paul Thomas Anderson
Dans les années 1990, Adam Sandler était abonné aux comédies populaires très peu qualitatives. Mais ses choix de carrière versatiles et énigmatiques n’ont pas effrayé Paul Thomas Anderson qui le voudra pour Punch-Drunk Love, son quatrième long-métrage. Dans cette comédie romantique décalée et mélancolique, il campe un célibataire complexé et quasi autiste qui collectionne frénétiquement les coupons de réduction d’une marque de gâteaux.
Le film sera sélectionné à Cannes, remportera le prix de la mise en scène et vaudra même à “Sandman” son unique nomination aux Golden Globes à ce jour. Une mise en lumière totalement inédite pour le ringard d’Hollywood qui poursuivra sa fructueuse collaboration avec Anderson sur Blossoms and Blood.
X-Men 2, de Bryan Singer
Le meilleur film de la trilogie X-Men originelle. Si le premier est culte au moins pour son introduction à l’univers, à Wolverine, et pour sa baston sur la Statue de la Liberté, le deuxième a un ton plus grave, plus sombre. Plus abouti aussi. L’arrivée de Diablo et la séquence à la Maison-Blanche sont incroyables. On irait plus loin, et on pourrait presque indiquer que c’est un film important, qui va changer la manière de traiter les super-héros à Hollywood.
Article écrit avec Arthur Cios.