Eddie Van Halen a été un symbole du début des années 1980 pour son jeu de guitare sans concession et sa vision du hard rock de plus en plus glam et cliché, quitte à devenir d’un ringard assumé. Il est devenu tellement iconique que les références à son nom ou sa musique sont devenues légion dans le cinéma, à la télévision ou bien dans d’autres styles musicaux, parfois très éloignés du sien. Alors que les hommages se multiplient, revenons sur 5 moments forts d’Eddie Van Halen dans la pop culture.
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Le solo fou non crédité dans “Beat It” de Michael Jackson (1982)
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Eddie Van Halen est sur l’album le plus pop de l’histoire, Thriller de Michael Jackson. En effet, même s’il n’est pas crédité, c’est lui qui effectue l’incroyable solo de guitare iconique sur “Beat It”. Comme il l’expliquait dans une interview pour CNN en 2012, Eddie était seul, sans le reste du groupe, quand il reçoit un coup de téléphone impromptu, en 1982. C’était Quincy Jones. “J’étais énervé qu’on m’appelle au début, j’ai répondu en mode ‘Qu’est-ce que tu veux toi ? Pourquoi tu m’appelles ?’ Et là j’entends une voix : ‘C’est Quincy’. Je réponds : ‘Je ne connais pas de Quincy’, et là il dit : ‘C’est Quincy Jones’, j’étais effondré ahah.”
Quincy Jones lui propose de travailler sur le nouveau disque de Michael Jackson. “Et là, je me dis ok, ABC, 1,2,3, comment ça va coller avec mon style ça ?” Il décide d’accepter et de passer en studio. Il travaille sur des arrangements assez mineurs et enregistre deux prises de solo de guitare, gracieusement. Le tout a duré moins d’une heure. Les ingénieurs du son qui travaillaient sur cette session diront plus tard que le moniteur du studio avait littéralement pris feu pendant l’enregistrement du solo.
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“Je venais juste de finir le second solo quand Michael est entré dans la pièce, continue Eddie Van Halen. Je ne savais pas du tout comment il allait réagir à ce que je venais de faire sur son morceau. Donc je l’ai prévenu avant qu’il écoute. Je me suis vraiment dit, soit ses gardes du corps me virent à coups de pied parce que j’ai massacré son morceau, soit il va aimer et on sera cool. Donc il écoute et là il me dit : ‘Wow, merci beaucoup pour cette passion du travail bien fait, tu ne viens pas juste pour poser un solo mais tu prends vraiment à cœur la chanson et la rends meilleure.'”
Quand ses collègues reviennent et apprennent la collaboration, ils pensent vraiment qu’Eddie a fait une grave erreur et qu’il a été utilisé. Pourtant Eddie ne regrette pas : “J’ai fait exactement ce que je voulais.” L’histoire lui donnera raison vu que “Beat It” sera des plus gros succès du “roi de la pop” et que ce solo restera un des plus iconiques de la musique pop.
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La cassette extraterrestre dans Retour vers le futur (1985)
Eddie Van Halen est devenu un tel emblème du son des années 1980 que Robert Zemeckis l’intègre dans Retour vers le futur, quand Marty cherche à faire peur à son père Georges en le confrontant à un faux extraterrestre nommé “Darth Vader”.
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Cette scène entière est une référence à la pop culture des années 1980 avec le nom du grand méchant de Star Wars, la tenue de scientifique nucléaire, le walkman et la cassette marquée simplement “Edward Van Halen”.
Ce solo de guitare assourdissant, qui réveille Georges de la pire façon, a bien été joué par Eddie Van Halen, grande influence de Marty dans son jeu de guitare dans la suite du film. Un véritable hommage, cliché mais intemporel.
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Le modèle récurrent des Aventures de Bill & Ted avec Keanu Reeves (1989)
Bill et Ted sont des grandes stars aux États-Unis, un peu moins connus en France. Ces deux simples d’esprit, joués par Alex Winter et Keanu Reeves dans un de ses premiers rôles, sont un peu les précurseurs des Wayne’s World, Beavis & Butthead et même Dumb & Dumber. Avec une sorte de voyage dans le temps comme dans Les Visiteurs ou Bandits, bandits, ils traversent les époques historiques grâce à une cabine téléphonique. Du grand art. Et leur modèle principal est… Eddie Van Halen.
Pour le premier clip de leur groupe de hard rock nommé The Wild Stallions, ils parlent d’un solo d’Eddie comme la pièce indispensable à leur réussite. Ensuite Van Halen deviendra une blague récurrente tout au long du film. D’autres films potaches lui font un clin d’œil, comme le deuxième Wayne’s World, où Van Halen est censé être la tête d’affiche de leur festival, ou comme Radio Rebels avec Brendan Fraser, Adam Sandler et Steve Buscemi, où le test ultime d’intégrité est pris en compte suivant le côté choisi après la scission du groupe Van Halen : David Lee Roth ou Eddie Van Halen. Attention à ne pas se tromper !
On retrouve aussi plusieurs citations de Van Halen dans le classique du film potache en 1982, Ça chauffe au lycée Ridgemont, premier film de Cameron Crowe, qui voit les débuts à l’écran de Sean Penn mais aussi Nicolas Cage ou Forest Whitaker. Pareil chez Richard Linklater et son Génération rebelle en 1993, puis dans sa suite Everybody Wants Some !! en 2016, qui a carrément pris le nom d’un titre emblématique de Van Halen. En bref, Eddie Van Halen est la référence obligatoire pour les films potaches d’ados américains. Une vraie récompense.
Le classique de sport pour Stallone dans Over the Top (1987)
Eddie Van Halen est aussi synonyme d’hymne de stade comme pour l’OM par exemple avec “Jump”, qui est devenu un incontournable pour haranguer les foules. Mais quel honneur plus prestigieux que de mettre en musique les exploits de Sylvester Stallone à la Rocky. Mais là, exit la boxe et Bill Conti, bienvenue aux poids lourds, à Giorgio Moroder, au glam rock et aux Bras de fer.
Dans Over the Top, Sylvester Stallone essaye de gagner le championnat mondial du bras de fer (oui, oui) afin d’avoir assez d’argent pour arrêter d’être routier et obtenir la garde de son fils. Meilleur pitch, meilleur thème musical de Sammy Hagar, membre de Van Halen, sur “Winner Take It All”. Avec l’aide de Giorgio Moroder et Sammy, Eddie Van Halen compose le titre et joue le solo de basse pour cette version dégoulinante de l’Americana 80’s de la gagne à la Rocky Balboa. Un classique des salles de sport en plein air avec des mini-débardeurs et de l’huile de moteur.
Le générique de fin légendaire du film Power Rangers (1995)
Eddie Van Halen est devenu aussi iconique pour une nouvelle génération grâce à l’utilisation du morceau “Dreams” dans le générique de fin du film Power Rangers. Plébiscité par tous les kids américains, le film est devenu un véritable classique avec cette fin réconfortante pleine de bons sentiments et de feux d’artifice.
Dans les années 1990, Van Halen s’illustre aussi grâce à son travail sur le blockbuster Twister, avec plusieurs morceaux mélangeant musique de films instrumentale et hard rock saturé. Une vraie pression de tornade qui restera dans l’inconscient collectif : gros coup de vent = grosse guitare.
Et pour finir sur un moment bien WTF, voici un extrait du film à l’humour bien noir, Gagner ou mourir, sorti en 1985, où John Cusack donne vie à un hamburger (animé dans le film) qui s’avère devenir… Eddie Van Halen jouant de la guitare comme un dieu. Inclus une chorégraphie avec des frites. Délicieux !