Depuis le 7 octobre 2023, les voix célèbres soutenant publiquement le peuple palestinien demeuraient peu nombreuses, bien que grandissantes. On se souvient des prises de parole de la chanteuse Kehlani, présente en manifestations et expressive sur ses réseaux, de l’engagement (datant de nombreuses années) de Bella Hadid, de l’arrestation de Hunter Schafer lors d’une manifestation pour la Palestine le 26 février 2024 ou des déclarations de Mia Khalifa le 8 octobre 2023. Tandis que cette dernière s’était fait virer de sa collaboration avec une marque de champignons hallucinogènes sur X/Twitter après des tweets où elle demandait aux “combattants pour la liberté” de “filmer horizontalement” afin que soit documentée la libération “de l’apartheid”, Bella Hadid rapportait quant à elle, dès le mois d’août 2022, au micro du podcast The Rep avoir “perdu des amis” et s’être “fait lâcher par des entreprises qui ne voulaient plus travailler avec [elle] après ses prises de position pour la liberté palestinienne”.
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Kehlani affirmait dès le mois d’octobre que nombre de collègues de l’industrie musicale lui avaient conseillé de se taire à propos de la liberté palestinienne afin de protéger sa carrière : “Vous vous entendez ? Est-ce que vous vous êtes regardés dans un miroir pour vous demander si vous étiez quelqu’un de décent ?”. Les langues célèbres se délient aujourd’hui davantage, après huit mois de bombardements incessants et une nuit particulièrement insoutenable, ce 26 mai, lors de laquelle Israël a bombardé un camp de personnes déplacées à Rafah, tuant 45 personnes et en blessant 249, selon le ministère de la Santé du Hamas. Après une vague de condamnations à l’international, Benjamin Netanyahou a qualifié les bombardements d’“erreur tragique”.
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Il semble que cette nuit du 26 mai ait été la goutte de trop pour nombre de personnalités publiques, à l’exemple de Lewis Hamilton, Dua Lipa ou encore Ariana Grande qui se sont depuis exprimé·e·s (pour la première fois ou pas) sur leurs réseaux. “Trop c’est trop. On ne peut pas continuer à observer cette tragédie et ne pas parler. Le traumatisme et la terreur que tant de gens, mais surtout des enfants innocents, vivent sont terribles. Ça doit s’arrêter – pour les enfants, pour leurs familles, pour leur vie”, a écrit Lewis Hamilton dans une story Instagram ce 28 mai.
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Sur une story Instagram également, Dua Lipa a quant à elle déclaré : “Brûler vifs des enfants n’est jamais justifié. Le monde entier se mobilise pour stopper le génocide israélien. S’il vous plaît, montrez votre solidarité avec Gaza. #AllEyesOnRafah. Un cessez-le-feu permanent maintenant. #Artists4Ceasefire.” David Beckham et Ricky Martin, tous deux ambassadeurs pour l’UNICEF ont partagé une publication signée de la directrice exécutive de l’organisation qui appelle à “un cessez-le-feu immédiat, la libération inconditionnelle de tous les otages et la fin des tueries insensées d’enfants”.
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Certain·e·s internautes avaient lancé le mouvement #Blockout2024, qui interpellait les utilisateur·rice·s qui s’enrichissent toute l’année grâce à leurs réseaux. Ce hashtag proposait, après le Met Gala du 6 mai dernier, de “bloquer” de tous les réseaux les célébrités qui gardaient le silence concernant les bombardements israéliens sur les Palestinien·ne·s. Selon une partie des internautes, les influenceur·se·s auraient “désormais la responsabilité de s’impliquer et toute forme de silence ou de discours ambigu doit être condamnée”. Pour d’autres, influenceur·se·s et célébrités n’ont pas l’obligation ou le devoir de révéler leur position et ne doivent pas subir une injonction au militantisme.
Ne mettons pas de côté que, de la France aux États-Unis, nombre d’artistes se sont réuni·e·s ces derniers mois pour exiger un cessez-le-feu à travers des lettres ouvertes et des publications personnelles. Le rap français s’est également mobilisé, en physique, avec le concert Solidarité Palestine organisé par le label Houma Sweet Houma, et sur les réseaux, avec Dosseh, Raplume ou Mehdi Maïzi, entre autres.