Disco Boy, de Giacomo Abbruzzese (KMBO) – Sortie le 3 mai
Œuvre inclassable, Disco Boy se situe quelque part entre Beau Travail de Claire Denis pour son sujet — la Légion étrangère française — et un envoûtant film de guerre et de danse. Giacomo Abbruzzese nous embarque dans un voyage fantastique de la Biélorussie à la jungle nigériane, porté par l’Allemand Franz Rogowski, l’acteur le plus fascinant de sa génération, ici plus charismatique que jamais. Fiévreux, chaotique et hypnotisant, Disco Boy a reçu le prix de la contribution artistique à la Berlinale 2023 pour la photographie d’Hélène Louvart.
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Les Gardiens de la Galaxie 3, de James Gunn (Disney) – Sortie le 3 mai
La conclusion de la trilogie lancée par James Gunn s’annonce comme plus mélancolique que les deux premiers, qui étaient plutôt enjoués et plein de vie, d’humour, et d’amour. Plus gore et plus profond. Le plus intime ? Le plus beau en tout cas. Cela faisait longtemps que Marvel ne nous avait pas enchantés à ce point, avec un film visuellement très beau et qui a l’intelligence de comprendre que le seul personnage auquel on tient vraiment est ce cher Rocket. Pas parfait, mais top tier MCU, facile.
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Nos cérémonies, de Simon Rieth (Jokers) – Sortie le 3 mai
Un premier long-métrage a quelque chose d’assez excitant. Généralement, le cinéaste met tout ce qu’il peut dans le film, ne sachant pas s’il pourra en refaire un. C’est le cas de ce film fantastique, français, que l’on aime particulièrement. On y retrouve les thèmes explorés par Simon Rieth dans ses courts-métrages, mais aussi une envie de secouer le cinéma français, en faisant d’un drame entre deux frères une vraie déclaration au cinéma de genre. Notre gros coup de cœur de Cannes 2022 sort enfin en salle.
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Showing Up, de Kelly Reichardt (Diaphana) – Sortie le 3 mai
Après le déconcertant First Cow, la réalisatrice américaine revient avec Showing Up, présenté l’an dernier en compétition au Festival de Cannes. Elle y retrouve pour la troisième fois — après Wendy et Lucy en 2008 et Certaines femmes en 2016 — la mystérieuse Michelle Williams, sa fidèle collaboratrice, en sculptrice angoissée à quelques jours du vernissage de sa prochaine exposition, parasitée par divers incidents qui la détournent de son œuvre. Un long-métrage sur les tourments de la création artistique qui marque la reconnaissance — tardive — de Kelly Reichardt.
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Au revoir les enfants, de Louis Malle (Malavida) – Sortie le 10 mai
Malavida continue son impressionnant cycle sur le cinéaste qui compte parmi les plus importants de l’histoire du cinéma hexagonal, Louis Malle. Après un premier cycle, porté par le culte Ascenseur sur l’échafaud, qui a permis de remontrer des longs moins connus comme Les Amants ou Feu Follet, voilà un deuxième segment. Dans le lot, on aurait pu retenir évidemment Lacombe Lucien, immense film sur la guerre, mais si vous ne deviez vous déplacer en salle pour n’en découvrir qu’un, ce serait sans l’ombre d’un doute pour le très très grand Au revoir les enfants. Un brisage de cœur dans les règles autour d’une école pour garçons au milieu de la France occupée par les nazis, inspiré en partie par l’enfance de son auteur. Un film d’une force aussi sublime que déchirante.
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Hawaii, de Melissa Drigeard (Warner Bros.) – Sortie le 10 mai
Cela aurait pu être une comédie peu intéressante, de boulevard, sans charme. Mais le casting, le decorum et son écriture maline transforment le quiproquo initial en quelque chose d’étonnamment assez touchant et drôle. La comédie française que l’on n’avait pas vu venir et qui a su nous cueillir sans trop de difficulté.
War Pony, de Gina Gammell et Riley Keough (Les films du Losange) – Sortie le 10 mai
La passionnante filmographie de Riley Keough en tant qu’actrice laisser présager le meilleur pour son premier passage derrière la caméra. Pour se faire, elle s’est associée à Gina Gammell et, ensemble, elles signent un film d’apprentissage qui ne ressemble à aucun autre, entre 90’s de Jonah Hill et la trilogie du grand Ouest américain de Chloé Zhao. War Pony a reçu la Caméra d’Or au Festival de Cannes l’an dernier et le Prix du jury à Deauville.
Fast & Furious X, de Louis Leterrier (Universal Pictures) – Sortie le 17 mai
On doit faire une confession : on aime, premier degré, et sans en avoir vraiment honte (comprendre que ce n’est même pas un guilty pleasure) la saga Fast & Furious. Ils ne sont pas parfaits, mais encapsulent une certaine forme d’entertainment comme Hollywood aime tant faire. Sans avoir les qualités filmiques des Mission impossible, il s’agit de blockbusters d’action efficace, jouissifs grâce à un jusqu’au-boutisme abusif, auquel on est profondément attachés. Même si depuis quelques films, le niveau de la saga est en baisse, on a hâte de ce dixième volet. Déjà parce qu’il s’agit de l’avant-dernière aventure de la family, mais aussi parce que, cocorico, le film est réalisé par Louis Leterrier (Le Transporteur, L’Incroyable Hulk, Insaisissables). On sera à 9 heures le mercredi dans la salle, évidemment.
Tetsuo, de Shinya Tsukamoto (Carlotta) – Sortie le 17 mai
Carlotta continue d’explorer le craspouille expérimental pour le plus grand bonheur des cinéphiles exigeants et du septième art. Après avoir sorti le film somme et monstre Mad God du titan des effets spéciaux Phil Tipett (un film en stop-motion qui a pris 30 ans à l’homme derrière les effets de Jurassic Park, Star Wars, et plus encore), le distributeur ressort les films plus ou moins méconnus (pas assez reconnus en tout cas) du maître de la transgression made in Japan, Shinya Tsukamoto. Si vous voulez découvrir cette filmographie en toute sagesse, vous pouvez foncer sur Tokyo Fist ou Bullet Ballet. Mais les vrais curieux et amoureux des pas de côté sauront apprécier la dégueulasserie organique de Tetsuo dans ce film fou, fauché mais taré, où les matières se mélangent dans un spectacle hallucinant. À ne pas rater.
L’Amour et les forêts, de Valérie Donzelli (Diaphana) – Sortie le 24 mai
Pour son sixième long-métrage, Valérie Donzelli a choisi d’adapter pour l’écran le roman d’Éric Reinhardt avec l’aide d’Audrey Diwan au scénario. Elle y enferme Virginie Efira dans une histoire d’amour toxique, sous emprise psychologique de son compagnon possessif et dangereux, incarné par Melvil Poupaud. Deux de nos meilleurs acteurs hexagonaux taillés pour ces deux rôles intenses qui portent ce drame suffocant dans lequel parviennent néanmoins à s’immiscer l’originalité et la légèreté propre à Valérie Donzelli.
La Petite Sirène, de Rob Marshall (Disney) – Sortie le 24 mai
Nanar ou futur film culte ? Les deux ? On ne sait pas ce que nous réserve Disney avec sa relecture photoréaliste de La Petite Sirène et on doit reconnaître que certaines images nous font un peu peur. Mais rien que parce qu’il met la frange la plus à droite d’Internet en PLS pour avoir choisi une actrice noire (en l’occurrence, la chanteuse Halle Bailey du duo Chloe x Halle), c’est un film que l’on a envie de soutenir et de voir — même s’il est possible que l’on soit les premiers déçus.
Omar la fraise, d’Elias Belkeddar (Studiocanal) – Sortie le 24 mai
Film de mafieux nouvelle génération, le premier film Elias Belkeddar est une grande réussite de tout point de vue. Il y filme la bromance entre le Omar du titre et son fidèle Roger, figures du grand banditisme, avec tendresse et beaucoup d’humour. Reda Kateb et Benoît Magimel sont tout deux magistraux en bandits assignés à résidence en Algérie, aux côtés de rôles secondaires impeccables, véritable trombinoscope de gueules cassées. La mise en scène fourmille de trouvailles géniales avec une mention spéciale pour la virtuose course à dos de dromadaires.
L’île rouge, de Robin Campillo (Memento) – Sortie le 31 mai
Nous n’avions plus de nouvelles du réalisateur depuis 120 battements par minute qui avait saisi les spectateurs en 2017. Le voici qui nous revient enfin avec L’île rouge, qui plonge Nadia Tereszkiewicz dans les derniers jours du colonialisme à Madagascar au début des années 1970. Un semi-huis clos sur une île plus étrange que paradisiaque, dans la vie d’une base de l’armée française, et l’occasion pour le réalisateur d’y transposer ses propres souvenirs d’enfance.
Renfield, de Chris McKay (Universal Pictures) – Sortie le 31 mai
La promesse semble débile, mais est en fait assez maline : comparer la relation de dépendance entre Dracula et son subalterne, Renfield, à celle que l’on peut avoir avec une moitié perverse narcissique manipulatrice. Cette comédie d’horreur décide alors d’explorer l’emprise de ce monstre sous un prisme inédit puisque ici, se sortir des griffes du comte n’est pas qu’une histoire de survie, c’est aussi une histoire d’indépendance et d’affirmation de soi. Le tout dans un film grotesque, parodique, gore, drôle, et porté par un très grand Nicolas Cage. On a hâte.
Sick of Myself, de Kristoffer Borgli (Tandem) – Sortie le 31 mai
Second long-métrage du norvégien Kristoffer Borgli, Sick of Myself est l’un des films les plus tarés que l’on ait vus récemment. Dans la droite lignée du cinéma scandinave qui se plait très souvent à sonder le plus obscur en l’humanité, Kristoffer Borgli pousse son étude de caractère toujours plus loin dans la névrose. Un peu comme si Julie (en 12 chapitres) rencontrait Julia Ducourneau et sa bande de monstres. Kristine Kujath Thorp, découverte dans Ninjababy, y est une nouvelle fois remarquable.
Spider-Man: Across The Spider-Verse, de Joaquim Dos Santos, Kemp Powers et Justin Thompson (Sony Pictures) – Sortie le 31 mai
C’est l’un des films d’animation les plus important des années 2020, voire de ce premier quart de siècle, en termes d’écriture, d’exploitation d’un mythe surusé par le cinéma populaire, mais aussi d’un point de vue technique. On nous glisse dans l’oreillette que la suite serait encore meilleure. On a peine à y croire, mais si c’est vrai, il faudra s’attendre à un chef-d’œuvre immense. Notre excitation est à son comble, pour l’une de nos plus grosses attentes de l’année, tout simplement.
Article écrit avec Manon Marcillat.