Respectez vos fans. Voilà la leçon que les artistes pourraient tirer du déluge qui s’abat (à raison) sur Doja Cat après une énième prise de parole polémique sur les réseaux sociaux, qui dénigre une fois encore sa communauté de fans. Cette fois-ci, c’est sur la plateforme Threads que Doja Cat s’est fritée avec ses fans, et la cause est plus futile que jamais : le nom de sa communauté.
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Un échange houleux avec une fanpage a rapidement dérapé, pour se conclure sur une indignation des fans, plus de 200 000 abonné·e·s en moins pour la chanteuse, plusieurs communautés en ligne de soutien à Doja Cat supprimées et la confirmation que l’Américaine file un mauvais coton. Mais que s’est-il passé ?
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Une collection de polémiques
Pour comprendre le cœur du dossier Doja Cat, il faut tout d’abord revenir sur les multiples polémiques engendrées en ligne par la chanteuse. Et même si on connaît la tendance systématique de mettre les femmes ambitieuses dans la sauce pour un oui ou pour un non, on ne peut s’empêcher de constater que la chanteuse américaine a sa part de responsabilité dans les différentes sauces qu’elle s’attire.
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En 2020, près d’un an après son décollage imminent et le succès de son hit “Say So”, la jeune femme de 27 ans faisait parler d’elle pour son activité sur un chat de conversations racistes d’extrême droite composé d’hommes blancs dits “incels”, abréviation de célibataires involontaires, un groupuscule à la source d’idéologies misogynes et suprémacistes. Et malgré ses excuses et ses explications, le dossier n’est toujours pas passé.
La même année, son titre “Dindu Nuffin” était accusé de moquer les victimes de violences policières. Début 2022, c’est en s’attaquant à Noah Schnapp, acteur vedette de la saga Stranger Things, qu’elle s’était attiré les foudres de Twitter, en dénigrant publiquement le jeune homme — mineur au moment du scandale. Autant de polémiques qui ont mené au hashtag #DojaCatIsOverParty, qui semble aujourd’hui reprendre du service au vu de la dernière controverse en date.
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Tout ça pour un nom de communauté
Le compte Twitter de Doja Cat était déjà le théâtre de bon nombre de débordements, notamment au vu des nombreuses (fausses) annonces de l’arrêt de sa carrière, ou de commentaires désobligeants par rapport à sa discographie passée. Autant de publications qui ont rendu la vie dure aux fans de la chanteuse, qui semblent peiner à trouver des raisons de rester fidèles et attaché·e·s à leur idole. Mais c’était sans compter sur l’arrivée de Doja Cat sur Threads, qui a fait tomber la goutte de trop.
Si son passage sur le réseau social fut bref (son compte est déjà désactivé), on peut dire qu’il a été riche en rebondissements. Pour la faire courte, la chanteuse s’est indignée en réponse au post d’une fanpage qui auto-identifiait ses membres sous le nom de “Kittenz”. Doja Cat a alors partagé : “Mes fans ne s’appellent pas les ‘Kittenz’. Si vous vous identifiez comme ‘Kittenz’, ça veut dire qu’il est temps de lâcher votre téléphone, de trouver un job et d’aider vos parents à gérer la maison.”
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Coup de grâce : plus démuni que jamais, un fan a épinglé l’artiste en lui demandant de confirmer qu’elle aimait ses fans, malgré la polémique. Ce à quoi l’artiste a répondu : “Je ne vous aime pas, je ne vous connais même pas.” Suite à cette controverse, Doja Cat a désactivé son compte Threads et plusieurs pages fans majeures ont été désactivées, notamment sur Twitter. Sur Instagram, la chanteuse a perdu plus de 200 000 followers moins de 24 heures après la publication de ses propos.
Le compte Twitter @brunoscverse, visiblement un grand fan de la chanteuse, a partagé un texte qui semble résumer le ressenti de la fanbase entière :
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“Nous avons toléré tout ce qui s’est passé jusqu’à récemment tout en te protégeant, en te défendant et en te soutenant. Nous avons acheté ta musique, les billets de tournée et les produits dérivés parce qu’on aimait ça. Et vu qu’il s’agit seulement de ta vie personnelle et de tes décisions, nous avons choisi de garder le silence sur tes précédents partenaires romantiques” partage le tweet, en référence notamment au nouveau boyfriend de Doja Cat, Jeffrey J. Cyrus, homme controversé notamment accusé d’abus, de sexisme et de racisme. “Je dirais qu’on t’aime (nous, tes ‘fans’, parce qu’apparemment ‘Kittenz’ c’est ringard pour toi maintenant) mais je ne sais pas si tu le mérites en ce moment”.
Scarlet is coming : stratégie com ?
S’il est légitime de s’inquiéter pour la santé mentale de Doja Cat au milieu de toute cette controverse, certain·e·s fans ont une autre explication : une stratégie com, liée à son prochain album, dont le nom serait First of All — avec elle, rien n’est jamais certain. Dans le clip de son morceau “Attention”, partagé en juin dernier, l’artiste introduisait son alter ego du nom de Scarlet, une créature sanguinolente et inquiétante qui nous rappelle son apparition remarquée au défilé Schiaparelli en janvier dernier.
La théorie serait que le personnage de Scarlet, qui semble constituer le fil rouge de son nouveau disque, est la personne derrière les pétages de plomb en ligne de la chanteuse. Les récentes controverses ne seraient alors que des parties d’une stratégie marketing plus grande, reposant sur une mise en scène et un dédoublement de personnalité construit de toutes pièces.
Récemment, la coloration en rouge de ses pochettes d’albums précédents sur Apple Music semble confirmer la théorie des fans, entraînant même la réactivation de comptes fans désactivés suite à la controverse sur Threads. Si rien n’est certain, on ose espérer que Doja Cat a une bonne excuse pour traiter ses fans aussi mal, même si on doute qu’une stratégie de communication soit une raison valable. On le répète : respectez vos fans, c’est elleux qui beurrent les épinards (et qui les cuisent aussi).