Un journaliste s’est rendu dans la capitale de la République démocratique du Congo pour immortaliser le quotidien de l’artiste Emmanuel Botalatala, le “Ministre des poubelles”.
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“Ce n’est pas l’argent qui te rend grand, c’est le message que tu transmets aux autres.” Voilà la philosophie de vie d’Emmanuel Botalatala, aka le “Ministre des poubelles”. Basé à Kinshasa, cet artiste dit œuvrer pour l’humanité – et ce n’est pas une mauvaise blague. Son statut officieux de ministre est en fait son nom d’artiste, qui lui permet de se faire connaître auprès des habitants afin de les sensibiliser à des questions comme les élections, les droits des femmes et des enfants, ou encore les problèmes environnementaux.
Le documentariste Quentin Noirfalisse a suivi pendant trois ans ce sexagénaire fascinant et atypique, atteint de polio. Sous ses allures d’allumé, ce grand homme est un artiste engagé qui compose des tableaux avec les débris de sa ville :
“Je me suis demandé qui était cet homme, qui se surnommait le ‘Ministre des poubelles’, faisait de l’art avec des déchets, travaillant des thèmes politiques, mélanges de tourments et d’espoirs pour son pays, la République démocratique du Congo.”
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Avant son périple en Afrique, le jeune réalisateur était journaliste. Il avait remporté en 2013 le prix de l’innovation en journalisme Google/Science-Po Paris, pour son webdocumentaire Geek Politics. Cette fois, il livre un portrait atypique en auscultant un contexte politique délicat. Violences, misère, massacres, déplacements massifs de population, système de santé à la ramasse… voilà à quoi ressemble le quotidien des citoyens de Kinshasa, pris au cœur de conflits financiers, ethniques et identitaires.
Dans ces rues où les militaires grouillent, Emmanuel Botalatala se distingue donc comme un homme d’espoir :
“Dès le début de ma carrière artistique, j’ai voulu dialoguer avec la poubelle, redonner une utilité, une fonction à ces déchets et proposer un regard interrogateur à une période où le climat, l’environnement se détériorent. Il faut tout recycler – et l’homme et les décisions politiques en premiers. En mettant en scène une décision politique, une loi, un travers sur un tableau, je contribue à amener ma vision, une solution, qui émane de la masse.”
Pour ceux qui auront la chance d’être en Belgique dans les semaines à venir, le réalisateur présentera son film aux dates qui suivent :
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- 17 juin : projection au Festiwol à Woluwe-Saint-Pierre (près de Bruxelles).
- 25 juin : projection en plein air chez Pin Pon à Marolles.
- 4 juillet : soirée spéciale au Sauvenière à Liège.