Dix ans plus tard, j’ai enfin revu The Weeknd sur scène (et évidemment, j’ai pleuré)

Publié le par Nassima Azizi,

(© AFP)

De la première partie de Drake jusqu’au Stade de France, j’ai soigné une partie de l’adolescente qui est en moi en revoyant mon artiste favori 10 ans après.

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24 février 2014 : la dernière fois que j’ai vu Abel sur scène, c’était à Bercy. À cette époque, je n’écrivais pas encore d’articles, mais plutôt les paroles de Trilogy dans mon cahier de maths (et Abel avait encore ses locks sur la tête). Il faisait la première partie de Drake sur la tournée “Would You Like a Tour ?”. Même si je suis une grande fan de Drizzy, j’avais pris ma place spécialement pour voir The Weeknd. Avant l’arrivée de Drake, se dessinaient une salle à moitié remplie et un public qui se foutait de la première partie. Veste camouflage, cargo et bottes noires, le style d’Abel était bien différent et son aisance sur scène aussi, d’ailleurs. Il avait souvent la tête baissée, les OG XO fans le savent. Avant d’être un Starboy, notre star préférée était camera shy et si on m’avait dit à cette époque-là qu’il allait jouer dans The Idol, je ne l’aurais jamais cru. Il avait sorti Kiss Land quelques mois auparavant, donc en plus des titres de Trilogy, j’ai pu casser mes cordes vocales sur “Wanderlust” et “Adaptation”. Je peux vous dire que la dépression post-concert pour mon moi de 15 ans était ter-rible.

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Cinq albums plus tard

Dix ans se sont écoulés, mais la fan girl que je suis ne s’est jamais endormie. Lorsque j’ai appris qu’il se lançait dans une tournée en Europe, l’adolescente qui sommeille en moi s’est réveillée. À l’annonce de la tournée, je tremblais presque. J’avais l’impression d’avoir de nouveau 15 ans. Deux dates ? Deux places. C’était le plus beau cadeau que je pouvais faire à la Nassima qui a découvert The Weeknd quand il cachait encore son visage. Je prends une place en carré or pour le 29 juillet et une place en fosse or le 30. Ce sont deux expériences différentes, mais tout aussi incroyables. Cette fois, je suis venue préparée ! Oui, parce que l’iPhone 4 qui affiche “Stockage saturé” pendant “Live For” m’a laissé un souvenir amer. C’est avec beaucoup d’excitation, un bracelet lumineux PixMob au poignet filé gratuitement à l’entrée (le bail change de couleur au gré des sons quand il ne se la joue pas trop capricieux) et un iCloud+ 200 Go que je me suis dirigée vers l’intérieur du Stade de France.

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Une scénographie hors du commun

On sait qu’Abel apporte beaucoup d’importance à la DA de ses projets, il n’y a qu’à voir ses clips. Tout est pensé. Découvrir une scène aussi travaillée n’était pas étonnant. Pourtant, je suis restée bouche bée tant la scène était belle. Cette dernière est divisée en trois parties : la ville, la fameuse statue de Sorayama et la lune. En première partie, on découvre Mike Dean, qui laisse ensuite place à Kaytranada. Les deux artistes nous ont livré deux heures de show de qualité. Puis sur les coups de 20 h 30, la lune est gonflée sous nos yeux. Quelques minutes et la voilà hissée au bout de la scène. Tout est prêt pour l’arrivée de monsieur Tesfaye.

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La foule hurle “Abel”, fait des olas et tape des pieds. Le sol tremble et mes émotions se mélangent… Je ne me rends pas encore compte de ce qui arrive, mais mon cœur est empli de joie. Puis, retentissent les premières notes de Dawn FM. Les danseuses vêtues d’un voile blanc ne laissant apparaître que leurs yeux s’avancent sur scène. Elles tournent autour de la statue comme si c’était une cérémonie. Mon cœur bat la chamade. Abel arrive sur scène, canne en chrome dans la main et masque inspiré par MF Doom sur le visage. Il enchaîne “Take My Breath”, “Sacrifice” et s’avance peu à peu vers la statue en interprétant “How Do I Make You Love Me”. Les transitions entre les morceaux sont d’une douceur sans nom, tout est parfaitement travaillé. Lorsqu’il atteint la statue, le public chante en chœur “Can’t Feel My Face”.

Les larmes scoulent

Je le répète, The Weeknd pense à tout ! Même aux “OG fans” comme il l’a si bien dit avant de poursuivre, pour mon plus grand bonheur, avec “House Of Balloons / Glass Table Girls”. C’est là que j’ai remarqué que certaines personnes n’avaient pas connu le prime d’Abel. Oui, on vous voit, ceux qui étaient déboussolés sur Kiss Land, qui connaissaient uniquement le refrain de “The Morning” et qui dormaient pendant “Tears in the Rain”. En revanche, je vous applaudis pour avoir révisé “Wicked Games” (le minimum syndical, tout de même !)

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Je pensais que le voir porter son masque enlèverait de l’authenticité au concert et au contact qu’il pouvait avoir avec son public. J’avais tort ! C’est à partir du dix-huitième morceau, “Faith”, qu’il enlève son masque. Je n’ai pas pu retenir mon émotion plus longtemps. Au moment où il a prononcé la phrase “When I look inside the mirror and see someone I love” en regardant son masque, les larmes ruisselaient sur mes joues. L’adolescente que j’étais vivait de nouveau son rêve. Elle assistait à l’évolution de l’artiste qu’elle écoutait depuis le collège et se rendait compte qu’elle aussi avait grandi avec lui.

Courage à moi pour la dépression post-concert

Retour à la réalité après un week-end fantastique. Alors oui, j’ai énormément pleuré pendant le concert, mais je pense que les prochains jours seront pires. Je visionne en boucle mes vidéos, je me souviens de combien la synergie entre l’artiste et le public était belle au moment de “Less Than Zero” et “Call Out My Name”, puis de la tristesse qui nous a envahis au moment de “Moth to a Flame”. Je salue aussi le français d’Abel qui s’est nettement amélioré en 10 ans, ainsi que sa prestance sur scène qui rendrait fier le Abel qui se cachait derrière une lumière tamisée à l’époque et qui, aujourd’hui, joue avec des lumières bleue, verte, rouge et orange pendant ses concerts. En partant de l’intimiste Trianon et en passant par une salle presque vide à Bercy, mon artiste favori a rempli deux fois le Stade de France en un week-end.

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Je suis fière d’avoir été témoin d’une telle évolution artistique, tant pour ses projets que pour sa performance scénique. Je me couche ce soir en pensant aux 160 001 étoiles qui ont illuminé ce week-end pluvieux de juillet.

Article rédigé dans le cadre d’une invitation par PixMob