Alors qu’on célèbre le centième anniversaire de sa mort et que le Petit Palais inaugure une exposition dédiée, voici sept choses à savoir sur Sarah Bernhardt, grande tragédienne du XIXe siècle.
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Elle était une artiste aux multiples talents
Bourreau de travail, Sarah Bernhardt était aussi actrice de cinéma, en plus d’être comédienne. Elle prendra la plume, dessinera elle-même ses robes et manteaux et peindra aussi. Elle s’est aussi prise de passion pour la sculpture. “Il me semblait maintenant que j’étais née pour être sculpteur et je commençais à prendre mon théâtre en mauvaise part”, confesse-t-elle dans Ma double vie.
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Elle a également étudié le squelette, les muscles et remporté un franc succès avec ses œuvres, comme à Londres, où elles s’arrachaient. Deux de ses bustes en bronze sont exposés au musée d’Orsay.
Elle était extravagante et on la surnommait “la Divine”… ou “la Scandaleuse”
Jamais à une excentricité près, elle a fait installer chez elle un cercueil capitonné dans lequel elle s’étendait régulièrement. Scandale… Elle s’y est fait photographier, les yeux clos et ceinte de fleurs. Le cliché a fait le tour du monde. Fascinée par les reptiles et les fauves, elle est allée jusqu’à consulter un médecin pour savoir s’il était possible de lui greffer une queue de tigre sur les reins… Elle abritait d’ailleurs une vraie ménagerie : des chiens, des chats, un perroquet, Bizibouzou, le singe Darwin, mais aussi des lionceaux, un bébé alligator, Ali Gaga, mort d’une indigestion de… champagne, ou un énorme boa qui périt après avoir gobé des coussins.
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Elle a fait parler d’elle pendant l’Exposition universelle de 1878, en s’évadant en montgolfière au-dessus des Tuileries, où elle sabrait le champagne et dégustait du foie gras, pour fuir, dit-elle, la mauvaise odeur de Paris.
Elle était une influenceuse avant l’heure
Colette, qui lui rendit visite peu avant son décès à 80 ans, a été frappée par “ce souci irréductible de plaire, de plaire encore, de plaire jusqu’aux portes de la mort”. C’était aussi une influenceuse avant l’heure. Amie d’Edmond Rostand, elle éblouit Oscar Wilde, inspira Marcel Proust et fit la gloire du peintre Alfons Mucha, à qui elle demandait de dessiner ses affiches.
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Elle prônait l’indépendance et l’émancipation
“Elle a écrit elle-même sa légende, celle d’une femme indépendante, incarnation de la femme nouvelle”, écrit sa biographe Sophie-Aude Picon. Sa devise, “quand même”, résume bien l’audace de cette fille de courtisane élevée sans amour et sans père, qui réussit à s’imposer.
On lui colla vite une image de femme fatale. L’artiste a de nombreux amants, dont Victor Hugo, Léon Gambetta et Pierre Loti. Et même, dit-on, le prince de Galles, futur Édouard VII. Elle se maria une fois, avec un acteur grec et ce fut un échec.
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Elle a soigné des soldats blessés
Patriote, elle a obtenu lors de la guerre de 1870 du préfet de police, un ancien amant, l’autorisation d’installer une ambulance à l’Odéon. Le théâtre accueillait des dizaines de soldats blessés. Elle les veillait la nuit, leur tenant la main en récitant des poèmes.
Élevée dans la religion catholique mais juive de naissance, elle était souvent la cible d’attaques antisémites. Elle y a fait face crânement : “Je suis une fille de la grande race juive et mon langage un peu rude se ressent de nos pérégrinations forcées.” Elle défendait Louise Michel, soutenait Émile Zola lors de l’Affaire Dreyfus, et était contre la peine de mort.
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Sa jambe fut amputée
Amputée à plus de 70 ans de la jambe droite, elle continua à jouer, allongée ou assise, d’où son surnom de “Mère la Chaise”. Juchée sur une chaise à porteurs, elle se rendait au front en 1916, pour soutenir les Poilus qu’elle exhorte à l’héroïsme en déclamant des vers patriotiques.
Elle aura menti toute sa vie
Elle aura menti toute sa vie : sur sa date de naissance, sur l’identité de son père, sur l’homme avec qui elle aura son fils unique… L’incendie de l’Hôtel de ville de Paris en 1871, qui a vu s’envoler en fumée tout l’état civil, l’a aidée à entretenir le flou sur son âge : était-elle née en 1844 comme elle le prétendait ? En 1843 ? En 1841 ? Des petits (ou gros) mensonges servis avec ce sens toujours aigu de la dramaturgie, à la ville comme sur scène.