Des œuvres d’art de Gaza réunies dans une expo pour “préserver le patrimoine” palestinien

Publié le par Konbini avec AFP,

© Saleh Hamad/AFP/AFPTV

Les noms de 115 artistes sont inscrits à l’entrée de l’exposition, dont certain·e·s ont été tué·e·s sous les bombardements.

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En Cisjordanie occupée, un musée présente une exposition rassemblant œuvres d’art et artefacts de la bande de Gaza, offrant ainsi “un espace alternatif” en solidarité au territoire meurtri où les sites culturels ont été ravagés par les bombardements israéliens. L’objectif ? “Préserver le patrimoine palestinien qui a été détruit par la guerre à Gaza”, a expliqué à l’AFP Ehab Bessaiso, ancien ministre palestinien de la Culture et un des responsables du musée de Bir Zeit. La guerre à Gaza a été provoquée par une attaque sans précédent menée dans l’État d’Israël le 7 octobre par le Hamas depuis Gaza, qui a entraîné la mort de plus de 1 160 personnes, en majorité des civil·e·s, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

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En représailles, l’État d’Israël a juré d’anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et mène une offensive militaire qui a fait près de 29 700 personnes tuées dans le territoire palestinien, en grande majorité des civil·e·s, selon le ministère de la Santé du Hamas. Ces bombardements ont également entraîné des dommages culturels irréparables, inspirant ainsi un mouvement de solidarité en Cisjordanie. “Nous avons été surpris lorsque les œuvres de centaines d’artistes nous sont parvenues des universités et des centres culturels et de particuliers palestiniens en Cisjordanie”, a confié M. Bessaiso.

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“Un espace alternatif à celui qui existait à Gaza”

L’exposition se veut être “un espace alternatif à celui qui existait à Gaza avant que les incendies de la guerre ne le détruisent”, a déclaré l’administration du musée. Elle présente peintures, costumes traditionnels, objets archéologiques et offre “un moyen de faire face aux défis et aux difficultés auxquelles les artistes et la culture sont confrontés à Gaza dans un contexte de destruction et de siège”, a poursuivi Ehab Bessaiso.

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Selon le ministère palestinien de la Culture, 24 centres culturels ont été endommagés ou totalement détruits par la guerre. Des sites tels que le musée Al-Qarara, qui était entouré de colonnes romaines vieilles de 5 000 ans, et un ancien port phénicien ont été détruits, ainsi que le centre culturel et social orthodoxe arabe ou encore celui de Rashad Shawa, qui comprenait notamment un théâtre et une bibliothèque.

L’exposition présente l’art palestinien de Gaza, en particulier après l’assassinat de dizaines d’artistes, d’écrivains, de poètes et de journalistes”, a ajouté M. Bessaiso, soulignant que cet événement “affirmait l’unité du peuple palestinien que l’occupation [israélienne] tente de détruire”. La Cisjordanie est un territoire occupé par l’État d’Israël depuis 1967. 3 millions de Palestinien·ne·s y vivent et environ 490 000 Israélien·ne·s habitent dans des colonies considérées par l’ONU comme illégales au regard du droit international.

“Guerre insensée”

L’exposition dépeint aussi les ravages causés par la guerre entre l’État d’Israël et le Hamas à Gaza. Dans la salle principale, des décombres symbolisant la destruction, des bruitages de drones de surveillance israéliens et des vidéos d’ambulances transportant des blessé·e·s plongent les visiteur·se·s dans la réalité des Gazaoui·e·s. Les noms de 115 artistes sont inscrits à l’entrée de l’exposition, dont certain·e·s ont été tué·e·s pendant la guerre.

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“L’exposition est un rappel de la solidarité entre la Cisjordanie et Gaza”, a dit à l’AFP dans un appel vidéo Mohammed al-Houwajia, un artiste de Rafah, ville du sud de la bande de Gaza. À proximité, une série de peintures de Tayseer Barakat, né dans le camp de Jabaliya à Gaza mais habitant en Cisjordanie depuis 1984. Certaines portent des messages écrits sur la guerre.

“Comment perdre 7 000 enfants ? En faisant pleuvoir des bombes sur eux l’une après l’autre, puis en les empêchant d’être extraits des décombres”, peut-on lire sur l’une d’entre elles. “Comment perdre une population de deux millions et demi de personnes ? En les coupant des communications, de l’électricité, de l’eau et de la vie”, dit un autre. Le peintre a expliqué à l’AFP que cette série était “un message et une expression de ce que j’ai vu et entendu à propos de la guerre insensée que subit notre peuple à Gaza”.