Chaque mois, nous passons en revue les événements artistiques de notre beau pays, la France, afin de vous proposer la crème de la crème des expositions. Au programme : les rêves d’Inès Di Folco Jemni, les œuvres fortes de Binta Diaw, vos crushes aux Beaux-Arts de Paris, et des objets en folie.
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“Inès Di Folco Jemni – Le Salon des songes”, aux Magasins Généraux, à Pantin
“La peinture d’Inès Di Folco Jemni ressemble à un rêve. Un rêve infini, paisible et tumultueux, fruit d’une recomposition énigmatique entre la vie et ce qui peut exister au-delà. […] Il prend sa source dans son héritage oscillant entre le nord de l’Afrique et les Caraïbes […]. Il y a aussi sa famille héréditaire et choisie, sa maternité, le soufisme, le chamanisme, la mythologie et tout ce qui lui a été transmis. Il y a enfin ce qui ne s’explique pas : la magie, les fantômes, les visions, le temps qui se déforme, la nostalgie et les histoires en passe d’être oubliées. […]
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Chaque œuvre serait un morceau de ce rêve. Cela pourrait expliquer les grandes toiles suspendues qui flottent et ondulent comme les voiles d’un bateau, ou les vagues d’un océan. Aussi, les personnages qui semblent être ailleurs, les symboles et les signes mystérieux qui les entourent, les formes évanescentes, la spontanéité des compositions, la vibration spectrale des ocres et des bleus, les apparitions et les réminiscences fantastiques, les brumes et les vapeurs mélancoliques qui masquent et révèlent… Fenêtre ouverte sur une forme de passé imaginaire, c’est un rêve qui reste néanmoins connecté aux enjeux de l’époque. Car pour Inès Di Folco Jemni, l’urgence de peindre est aussi politique : elle vient du besoin de représenter ce qui ne l’a pas encore été. La peintre serait ainsi autant une passeuse vers d’autres mondes, qu’une gardienne d’images et de mémoires.
Pour son exposition-résidence aux Magasins Généraux, elle a transformé l’espace en cinq salons thématiques. Ils constituent à la fois des écrins pour la présentation de ses œuvres, et des espaces de repos, de pratique artistique, de rencontre ou de rêverie pour toutes les personnes qui le désirent. Un des salons accueille l’atelier de l’artiste, qui travaille à la réalisation d’une nouvelle œuvre à l’échelle du lieu. Avec ‘Le Salon des songes’, Inès Di Folco Jemni entend interroger et mettre en scène ce que le mot ‘salon’ recoupe, du lieu de réception au salon de peinture, en passant par le séjour d’un appartement. Plus largement, elle cherche à créer un espace accueillant et convivial, et propose de nouvelles manières d’envisager l’hospitalité au sein des lieux d’art. En y faisant pénétrer la sphère intime et domestique, elle pense son exposition-résidence comme une maison où l’art, la vie et le rêve ne font qu’un.”
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Jusqu’au 7 avril 2024.
“Anna Boch – Un voyage impressionniste”, au musée de Pont-Aven
“Le musée de Pont-Aven, en partenariat avec le Mu.ZEE d’Ostende (Belgique) rend hommage à Anna Boch (1848-1936), 175 ans après sa naissance. L’exposition dresse le portrait multiple d’une artiste, mélomane, collectionneuse, mécène, voyageuse et passionnée d’architecture à la personnalité dynamique et avide de découvertes. Anna Boch a en effet mené une vie très indépendante, un choix rendu possible grâce à ses origines sociales et à la bienveillance familiale. Seule femme à avoir adhéré aux cercles artistiques Les XX et La Libre Esthétique, animés par son cousin Octave Maus, elle s’y est positionnée – fait rare pour l’époque – d’égale à égale avec ses confrères.
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Ensemble, ces cercles se lancent dans l’aventure du néo-impressionnisme, alors incarné par Théo van Rysselberghe, Paul Signac et Georges Seurat. Ses tableaux lumineux illustrent sa recherche du trait et de la couleur. Sa passion de la nature l’a emmenée dans des coins reculés, rêvant de vivre dans une cabane, pour capter la beauté des paysages bucoliques. Amoureuse de la mer, elle a saisi la lumière et les reflets des côtes, notamment bretonnes, pour les transposer dans des compositions audacieuses. Anna Boch prend résolument toute sa place dans le post-impressionnisme des XIX et XXe siècles.”
Jusqu’au 26 mai 2024.
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“Crush“, au musée des Beaux-Arts de Paris
“Pour cette troisième édition, ce sont une centaine d’étudiant·e·s de quatrième et cinquième année aux Beaux-Arts de Paris qui sont invité·e·s à présenter leurs travaux dans la cour vitrée. […] Crush est l’occasion de révéler les créations en cours des jeunes artistes de l’École auprès des professionnel·le·s de l’art, commissaires d’exposition, critiques d’art, galeristes, directeur·rice·s de centres d’arts, de musées, etc. Toutes les pratiques artistiques sont représentées : peinture, dessin et sculpture mais aussi performance, vidéo ou encore photographie.”
Du 8 au 17 mars 2024.
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“Da Qui (à partir d’ici) – Binta Diaw”, à la galerie Cécile Fakhoury, à Paris
“La galerie Cécile Fakhoury est heureuse de présenter ‘Da qui (à partir d’ici)’, la première exposition personnelle de Binta Diaw à Paris. Lauréate du prix Pujade-Lauraine en 2022, nommée au prix Reiffers Art Initiatives en 2023, et actuellement en résidence à la Cité internationale des arts à Paris grâce au soutien de la Fondation Art Explora, Binta Diaw a montré son travail dans le cadre de ‘Paysages’, une exposition personnelle au Magasin de Grenoble en 2022.
L’exposition […] vient présenter l’état de sa recherche et se focaliser sur des aspects inédits de son travail afin d’en révéler les multiples facettes. Les recherches plastiques de Binta Diaw s’inscrivent dans une réflexion philosophique sur les phénomènes sociaux qui définissent notre monde contemporain, tels que la migration, la notion d’appartenance ou la question du genre. Elle invoque dans son travail son héritage culturel sénégalais et italien, notamment l’histoire de l’art italien. L’exposition présentera un corpus d’images inédit, issu de sa pratique performative, en dialogue avec deux installations.”
Jusqu’au 23 mars 2024.
“Le Parti pris des choses”, au Centre régional de la photographie Hauts-de-France, à Douchy-les-Mines
“Dans l’atelier, entre les murs de leur maison-studio, les artistes réuni·e·s ici prennent pour objets cuillères, patates, brosses à dents jusqu’à l’indispensable téléphone portable : toutes choses opportunément banales. En leur compagnie, [ces artistes] entreprennent de ‘désaffubler’ leur médium, qu’il soit photographie ou vidéo. [Ces artistes sont] Stefano Bianchi, Anna et Bernhard Blume, Ulla Von Brandenburg, Thorsten Brinkmann, Robert Cumming, Elspeth Diederix, Alina Maria Frieske, Barbara Iweins, Baptiste Rabichon, Augustin Rebetez, et Patrick Tosani.”
Jusqu’au 19 mai 2024.