Petite polémique au Canada : une société de production américaine est accusée d’avoir tué au moins quatre bisons spécialement pour les besoins du film The Solutrean.
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“Aucun animal n’a été maltraité pendant le tournage” : plus qu’une simple maxime, c’est une obligation légale en Amérique du Nord (et dans le plupart des pays du monde). Il est interdit au Canada de tuer ou de faire du mal à des animaux pour les besoins d’un film, or c’est exactement de quoi est accusée l’équipe de tournage de The Solutrean, réalisé par Albert Hughes : l’abattage d’une poignée de bisons juste pour tourner des scènes, dans l’État de l’Alberta. Comme le rapporte The Hollywood Reporter, une enquête a donc été ouverte la semaine dernière par l’association de protection des animaux American Humane Association (AHA) sur la production du long métrage (qui se déroule pendant l’ère glaciaire, avec Kodi Smit-McPhee en jeune homme des cavernes).
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Des versions contradictoires
L’affaire est plutôt fâcheuse pour Studio 8, l’entreprise qui produit The Solutrean : il s’agit du premier projet supervisé par la société de production, dirigée par l’ancien président de la division cinéma de Warner Bros., Jeff Robinov. Il a été confirmé que cinq carcasses de bison ont bien été disposées sur le décor du film, le 27 avril, mais leur provenance est légèrement floue. Selon Studio 8, tout a été fait dans les règles, les animaux étaient vieux, destinés à être abattus et une entreprise de produits à base de bœuf séché (Longview Beef Jerky) a été contractée pour s’occuper des carcasses.
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La question centrale ici tourne autour du personnage de John Scott, propriétaire des bisons et gérant d’un ranch bien connu de l’industrie du cinéma. Celui-ci a admis aux journalistes canadiens de CBC News que ses bêtes avaient été effectivement tuées pour les besoin du film, et d’après le chauffeur du camion qui transportait les carcasses, Dwight Beard, il savait que ce qu’il faisait n’était pas très réglo :
“John a dit au boucher de ne pas mettre son nom à lui sur la paperasse pour le bison parce qu’il savait que cela pourrait être tracé par les défenseurs des droits des animaux. C’est la réponse que j’ai obtenue quand j’ai demandé pourquoi le boucher avait écrit son nom alors que les bêtes étaient à John. Ces mecs savent tous que ce n’est pas réglo, du coup ils essaient de se couvrir.”
Une déclaration qui semble prouver que les bisons n’étaient pas destinés a priori à devenir des produits de consommation et qu’ils ont bien été déguisés comme tels après avoir été tués pour le tournage. John Scott est une sommité historique dans le milieu : il a fourni des animaux aux équipes de The Revenant, du Seigneur des anneaux ou encore des Moissons du ciel. Ce n’est pas la première fois qu’il fait face à ce genre d’accusations : en 1999, il a été soupçonné de maltraitance animale sur le tournage du 13e Guerrier, et il est aussi tristement connu pour avoir volontiers revendu les chevaux de la série canadienne Heartland à l’un des plus gros abattoirs locaux.
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