On a plusieurs fois évoqué, sur Konbini, le rôle essentiel des coordinateur·rice·s d’intimité sur les tournages de séries et de films. Comme pour les cascades, qui nécessitent une supervision, les scènes de sexe simulé sont répétées, chorégraphiées et il convient de s’assurer que les acteurs et actrices soient en sécurité et dans la maîtrise de la situation.
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Suite à la grève des scénaristes, acteurs et actrices qui a sclérosé Hollywood pendant cinq mois, syndicats et studios ont trouvé un terrain d’entente sur de nombreux sujets. Parmi les accords signés, la présence de coordinateur·rice·s d’intimité sur les plateaux est désormais gravée dans le marbre. Ils et elles sont enfin reconnu·e·s sur le papier.
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Le syndicat SAG-AFTRA a ainsi obtenu de la part des studios que les producteur·rice·s “mettent tout en œuvre pour engager un·e coordinateur·rice·s pour les scènes impliquant de la nudité ou des actes sexuels. Les producteur·rice·s devront aussi prendre en compte, en toute bonne foi, toute demande d’un acteur ou d’une actrice d’engager un·e coordinateur·rice d’intimité sur d’autres scènes. Les producteur·rice·s ne devront pas engager de représailles envers un acteur ou une actrice qui réclamerait un·e coordinateur·rice d’intimité”.
Les termes du contrat permettent ainsi de définir les contours de leur mission et surtout d’inciter les studios à des pratiques plus sécurisantes sur les plateaux. L’accord n’oublie d’ailleurs pas les figurant·e·s, qui devront désormais être prévenu·e·s en amont de leur audition ou entretien si leur rôle implique de la nudité ou des scènes de sexe.
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Interrogée par Rolling Stone, Alicia Rodis, une coordinatrice d’intimité chez HBO qui a été consultée au moment des négociations, a salué ce changement de paradigme :
“Je crois qu’au début, les gens se disaient ‘Oh, c’est juste une lubie en plein #MeToo. Inscrire les coordinateur·rice·s d’intimité dans le contrat, c’est envoyer le signal que cette pratique n’est pas près de disparaître. Ce n’est pas une lubie passagère, cela fait désormais partie du virage culturel que prend notre industrie.”
Cette mesure inédite, qui incite davantage qu’elle ne contraint, tout en garantissant la sécurité sur les plateaux, passera sans doute inaperçue aux yeux du public. Bien plus qu’un garde-fou, il s’agit d’une protection qui manquait cruellement jusqu’ici et à laquelle une partie de Hollywood faisait la sourde oreille.
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À l’avenir, le syndicat principal des acteurs et actrices, la SAG (Screen Actors Guild), aimerait que les coordinateur·ice·s puissent rejoindre leurs membres. Il faudra aussi et surtout former davantage de professionnel·le·s pour répondre à la demande, de facto sur le point d’exploser, des studios. Jack Mulcahy, un membre de SAG-AFTRA qui a participé aux longues négociations, espère que cet accord inspirera le reste du monde :
“Notre société change, le monde nous voit comme une industrie, mais aussi comme un prescripteur culturel. Je crois qu’avoir ce genre de protections envoie un message clair.”