De l’amour, du Damien Hirst, du Tarsila do Amaral : les 15 expos qu’on attend le plus de fouler en 2024

Publié le par Donnia Ghezlane-Lala,

© Culturespaces/Vincent Pinson

Au programme : des expositions sur l’amour, sur la guerre, sur des artistes oubliées, et sur l’art contemporain – celui qu’on ne comprend pas toujours mais qu’on aime quand même.

A voir aussi sur Konbini

Alors que l’année 2024 est déjà bien entamée depuis dix jours (et qu’on a déjà envie de crever), passons en revue, tout de même, les beaux événements artistiques qui nous attendent. Au programme : des expositions sur l’amour, sur la guerre, sur l’art contemporain (celui qu’on ne comprend pas toujours mais qu’on aime quand même), des artistes que l’Histoire a oubliées, de l’immersif, de talents émergents, des grand·e·s de la photographie et de la mode aussi. Voici la crème de la crème de ce qu’on attend impatiemment de visiter.

Publicité

“Damien Hirst – The Light That Shines”, au Château La Coste à Aix-en-Provence

“Pour la première fois depuis sa création en 2011, Château La Coste confiera l’intégralité des espaces d’expositions du domaine à un artiste : Damien Hirst. […] Intitulée ‘The Light That Shines (La Lumière qui brille)’, cette exposition exceptionnelle comprendra des sculptures et peintures de Hirst – certaines devenues célèbres, d’autres inédites. Depuis le début de sa carrière prolifique, l’artiste explore les thèmes de la beauté, de la religion, de la science, de la vie et de la mort. Dans les années 1990, il se fait connaître à travers des animaux plongés dans des cuves de formol. Des œuvres majeures de cette série, intitulée Natural History, seront présentées dans le Pavillon Renzo Piano.

Publicité

Le papillon, autre motif récurrent dans l’œuvre de Damien Hirst, sera présenté dans la Galerie Richard Rogers au travers d’une série inédite, The Empress. Portant chacune le nom de grandes figures féminines de l’histoire, ces œuvres reproduisent des formes kaléidoscopiques à l’aide d’ailes de papillons rouges et noires. Également inédites, des toiles de la série Cosmos et des sculptures de la série Meteorites prendront place dans la Galerie des Anciens Chais. […] Après avoir réalisé For the Love of God, son fameux crâne en diamants et envoyé l’une de ses peintures Spot sur Mars, il s’est mis en quête de reproduire la beauté des galaxies étoilées, capturée par le télescope Hubble Space dans les années 1990.

C’est là tout l’objet de la série Cosmos pour laquelle l’artiste a cloué au sol de son atelier des toiles qu’il a entièrement peintes en noir avant de les recouvrir de couleurs. Les sculptures de la série Satellites en bronze évoquent une certaine nostalgie. L’exposition comprendra également des Meteorites en bronze, inspirés par les fréquentes visites de l’artiste dans des musées d’Histoire naturelle. L’Auditorium Oscar Niemeyer accueillera des sculptures et des négatoscopes (boîtes à lumière) de la série Treasures from the Wreck of the Unbelievable, exposées pour la première fois en 2017 à la Punta della Dogana et au Palazzo Grassi à Venise. Quant à la Galerie Bastide, elle abritera la série la plus récente de l’artiste, The Secret Gardens Paintings : des toiles représentant des fleurs éclatantes, recouvertes de formes abstraites aux couleurs vives.

Publicité

Du 2 mars au 23 juin 2024.

“Friends in Love and War − L’Éloge des meilleur·es ennemi·es” au macLYON

“L’exposition ‘Friends in Love and War – L’Éloge des meilleur·es ennemi·es’, une collaboration entre le centre d’art Ikon et le macLYON, présente une sélection d’œuvres des collections du British Council et du Musée d’art contemporain de Lyon autour du thème de l’amitié. Fondée sur la confiance et l’affection mutuelle, l’amitié est l’une des relations les plus précieuses qui existe. Avec les ami·e·s, nous partageons des expériences de vie, nous élargissons nos horizons et nous construisons des avenirs communs. Pourtant, la nature de l’amitié est difficile à définir. Comment choisissons-nous nos ami·e·s ? Comment la société, la politique, la culture et les réseaux sociaux influencent-ils les amitiés ? Les ami·e·s, en tant que personnes de confiance, peuvent facilement nous blesser. […]

Publicité

Présentée successivement à Lyon puis à Birmingham, deux villes jumelées, l’exposition s’intéresse aussi aux amitiés diplomatiques et à la manière dont les capitales régionales et les institutions culturelles peuvent créer de nouvelles façons de faire, notamment dans un contexte post-Brexit. La sélection des œuvres de l’exposition inclut diverses formes : peinture, dessin, photographie, gravure, textile, film, sculpture, installation… Elle présente également les œuvres d’artistes spécialement invité·e·s pour l’exposition, qui entretiennent des liens de longue date avec Lyon et Birmingham. Parmi ces artistes : Kenneth Armitage, Sonia Boyce, Tereza Bušková, Pogus Caesar, Patrick Caulfield, Jimmie Durham, Tracey Emin, Marie-Anita Gaube, Lola Gonzàlez, Emma Hart, Lubaina Himid, Géraldine Kosiak, Delaine Le Bas, Markéta Luskacová, Rachel Maclean, Goshka Macuga, Madame Yevonde, Gordon Matta-Clark, Hetain Patel, Paula Rego, Luke Routledge, Niek van de Steeg, Lily van der Stokker, Francis Upritchard, Fabien Verschaere, Gillian Wearing, Bedwyr Williams, Rose Wylie, Lynette Yiadom-Boakye.”

Hetain Patel, Don’t Look at the Finger, 2017, vidéo, collection British Council.

Du 8 mars au 7 juillet 2024.

Publicité

“Adrien M & Claire B – En amour” à la Philharmonie de Paris

“‘En amour’ est une expérience immersive et interactive, à l’intersection du spectacle vivant, de la performance et de l’installation d’art visuel. Elle prend place dans la série des Rituels pensés par la compagnie Adrien M & Claire B comme des espaces d’expérimentations à la fois collectifs et intimes, placés sous l’égide d’une puissante douceur. Le corps du public y est invité à former une chorégraphie humaine temporaire, libre et organique. L’installation-expérience Dernière minute a initié cette série en 2022. L’image et la musique sont reliées de manière synesthésique, dans une partition commune de quarante minutes portant une narration, permettant de voir la musique et d’entendre l’image.

Pour ‘En amour’, le musicien Laurent Bardainne compose une expérience sonore inédite, mêlant pop sensible, musique électronique avec la voix de la chanteuse November Ultra, dans un tressage délicat avec les images. La compagnie Adrien M & Claire B propose au public de vivre collectivement et intimement une relation vivante à un espace en transformation qui combine plusieurs expériences. Le public en mouvement est immergé dans l’image et la musique spatialisée, au cœur d’une grande pièce où une partie du sol et des murs est surface de projection. Plusieurs écrans prolongent l’image à la verticale.

Publicité

Déambulant, pieds nus, dans cet environnement sensible et réactif, le corps du public est une composante de l’œuvre : les images sont modifiées par sa présence et son mouvement. Cette forme offre la possibilité de vivre une métamorphose symbolique autour du thème de l’amour et de la séparation. Sa narration prend sa source dans une histoire intime, pour s’ouvrir à plus grand, et partager un parcours de sensations, d’émotions, de formes, de couleurs, de sons et de mots qui viendraient réveiller, déglacer, muscler notre amour à toutes et tous.”

En Amour. (© Adrien M & Claire B)

Du 9 février au 25 août 2024.

Tarsila do Amaral, au musée du Luxembourg, à Paris

“Évoluant entre São Paulo et Paris, Tarsila do Amaral est une passeuse incontournable entre les avant-gardes de ces deux capitales culturelles. Après avoir forgé, à Paris, un univers iconographique ‘brésilien’, mis à l’épreuve du cubisme et du primitivisme en vogue dans la capitale française, sa peinture est à l’origine du mouvement ‘anthropophagique’, né à São Paulo en 1928. Faisant référence à la pratique [des peuples premiers] du cannibalisme comme ‘dévoration de l’autre’ dans le but d’en assimiler ses qualités, il décrit, métaphoriquement, le mode d’appropriation et de réélaboration constructive, de la part des Brésiliens, des cultures étrangères et colonisatrices.

Au croisement de plusieurs cultures, dont les identités se définissent les unes par rapport aux autres, et sans échapper au paradoxe de représenter un Brésil populaire et ‘authentique’, pourtant interprété par son regard de femme blanche, aristocrate, érudite et cosmopolite, l’œuvre de Tarsila do Amaral soulève aussi des questions sociales, identitaires et raciales et nous invite à repenser les clivages entre tradition et avant-garde, centres et périphéries, cultures savantes et populaires. Si Tarsila do Amaral a été largement reconnue et exposée dans son pays d’origine, encore rares sont les expositions qui lui ont été consacrées à l’étranger.

Cette rétrospective européenne souhaite combler ce manque, à l’heure où le Brésil occupe une place de plus en plus importante dans les discours critiques et historiographiques de l’art ‘mondialisé’ et où les artistes femmes commencent à retrouver leur place dans les récits de l’histoire de l’art. Parcourant sa riche production des années 1920, liée au modernisme brésilien, au mouvement Pau-brasil (1924-1925) et à celui de l’Anthropophagie (1928-1929) où des paysages aux couleurs vives et aux lignes claires alternent avec des visions oniriques, mystérieuses et fascinantes, cette rétrospective est aussi l’occasion de présenter des aspects moins connus, voire inédits, de la carrière de l’artiste.

Si sa dimension politique et militante est perceptible dans les œuvres des années 1930, connotées par un réalisme à forte vocation sociale, le gigantisme onirique des années 1940, la géométrie presque abstraite de certaines compositions tardives, ainsi que la façon dont l’artiste réactualise, jusqu’aux années 1960, sa production antérieure, ne font que confirmer la puissance d’une œuvre ancrée dans la culture de son temps, toujours originale et prête à se renouveler.”

Du 9 octobre 2024 au 2 février 2025. L’exposition sera ensuite présentée au musée Guggenheim de Bilbao, du 28 février au 8 juin 2025.

“Anna Boch – Un voyage impressionniste”, au musée de Pont-Aven

“Le musée de Pont-Aven, en partenariat avec le Mu.ZEE d’Ostende (Belgique) rend hommage à Anna Boch (1848-1936), 175 ans après sa naissance. L’exposition dresse le portrait multiple d’une artiste, mélomane, collectionneuse, mécène, voyageuse et passionnée d’architecture à la personnalité dynamique et avide de découvertes. Anna Boch a en effet mené une vie très indépendante, un choix rendu possible grâce à ses origines sociales et à la bienveillance familiale. Seule femme à avoir adhéré aux cercles artistiques Les XX et La Libre Esthétique, animés par son cousin Octave Maus, elle s’y est positionnée – fait rare pour l’époque – d’égale à égale avec ses confrères.

Ensemble, ces cercles se lancent dans l’aventure du néo-impressionnisme, alors incarné par Théo van Rysselberghe, Paul Signac et Georges Seurat. Ses tableaux lumineux illustrent sa recherche du trait et de la couleur. Sa passion de la nature l’a emmenée dans des coins reculés, rêvant de vivre dans une cabane, pour capter la beauté des paysages bucoliques. Amoureuse de la mer, elle a saisi la lumière et les reflets des côtes, notamment bretonnes, pour les transposer dans des compositions audacieuses. Anna Boch prend résolument toute sa place dans le post-impressionnisme des XIX et XXe siècles.”

Anna Boch, Cueillette, 1890, collection particulière. (© Vincent Everarts)

Du 3 février au 26 mai 2024.

Paolo Roversi au Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris

“L’exposition Paolo Roversi au Palais Galliera dévoile cinquante ans de photographies, et révèle comment l’artiste s’est emparé de la mode pour créer une œuvre unique. Il s’agit de la première monographie consacrée au photographe à Paris. D’origine italienne, Paolo Roversi s’installe à Paris en 1973. Depuis, il travaille pour des magazines prestigieux […]. Sa carrière est marquée par sa collaboration avec les plus grands créateurs de mode […].

Dès ses années d’apprentissage, le choix du studio, de la chambre grand format et du Polaroid définit la manière de travailler et l’esthétique du photographe qui s’adapte au numérique avec succès. Sa signature est reconnaissable entre toutes : tonalités douces et sépia des noir et blanc à la lumière du jour, densité et profondeur des couleurs à la lumière de la lampe torche. Au fil des années, Paolo Roversi cherche, invente son propre langage photographique, accueillant les hasards et les accidents comme des opportunités de se renouveler.

Les plus grands mannequins sont passées devant son objectif. Elles posent toujours avec simplicité ; leur présence est intense. Chacune de ses photographies de mode est un portrait. Paolo Roversi se tient à la fois au cœur du système et à distance, loin des courants éphémères de la mode. À la recherche de la beauté, il construit une œuvre singulière sur laquelle le temps n’a pas de prise. Cette exposition – qui réunit 140 œuvres dont des images inédites, des tirages Polaroid, des archives – dévoile le parcours professionnel et artistique d’un photographe de mode exceptionnel. Entraînant le public de l’ombre vers la lumière, la scénographie fait du Palais Galliera le studio de l’artiste, un espace imaginaire, le théâtre de tous les possibles.”

Du 16 mars au 14 juillet 2024.

“Yves Saint Laurent : Transparences, le pouvoir des matières”, au Musée Yves Saint Laurent Paris

“Pour ce deuxième volet d’un récit entamé l’été dernier à la Cité de la dentelle et de la mode de Calais, le musée parisien a invité la curatrice Anne Dressen, en tant que conseillère artistique, à porter son regard sur la transparence comme expression artistique privilégiée d’Yves Saint Laurent. […] La transparence, lorsqu’elle est portée, est rarement intégrale : elle est, en théorie, incompatible avec la fonction même du vêtement, censé revêtir le corps, le dissimuler ou le protéger. Attiré par cette contradiction et par la puissance suggestive de la transparence, Yves Saint Laurent s’empare, dès les années 1960, des matières comme la mousseline, la dentelle, ou le tulle.

Comme un leitmotiv, la transparence revient régulièrement, pendant ses quarante années de création, parfois associée à des broderies ou à des tissus opaques. Avec audace, il réconcilie les antagonismes et permet aux femmes d’affirmer leur corps non sans fierté et insolence. ‘Les transparences, je les connais depuis longtemps. L’important, avec elles, c’est de garder le mystère… Je pense avoir fait le maximum pour l’émancipation des femmes. J’ai créé des vêtements qui entrent tout à fait à leur aise dans le XXIe siècle.’

S’appuyant sur le pouvoir des matières, cette nouvelle exposition entend explorer la mode et le regard d’Yves Saint Laurent dans toute leur complexité : au plus près de leurs liens au corps et à la nudité revisitée. […] Cette exposition rend visible la poésie artistique et sensible d’Yves Saint Laurent ; sa rébellion créative contre les interdits mouvants de la société reste plus que jamais inspirante aujourd’hui.”

Yves Saint Laurent et Vesna Laufer, lors de la préparation de la collection haute couture automne-hiver 1974, 5 avenue Marceau, Paris, juillet 1974. (© Pierre Boulat/Ass. Pierre & Alexandra Boulat)

Du 9 février au 25 août 2024.

“Infinite Woman”, à la Villa Carmignac, sur l’île de Porquerolles

“Fortes, lascives, fatales, soignantes, démoniaques, mythiques, les femmes ont été représentées de nombreuses manières à travers les siècles pour répondre à une vision patriarcale du monde. Puisant dans les mythes originels jusqu’aux représentations les plus contemporaines ou subversives des corps féminins, l’exposition ‘Infinite Woman’ propose de remettre en lumière leur potentiel émancipateur, de la réappropriation du désir jusqu’à l’élévation des corps désobéissants qui bouleversent les conventions occidentales de la beauté et du pouvoir.

Tissant le récit d’artistes qui, quel que soit leur genre, ont su défier non seulement les normes sociales, mais aussi les limites de l’art et de ses catégories oppressives, l’exposition invite à une redéfinition des féminités dans l’art. De Sandro Botticelli à Judy Chicago en passant par Annette Messager, Michael Armitage, John Currin, Loie Hollowell, Lisa Yuskavage, Lee Bul ou encore Martine Gutierrez et Billie Zangewa, l’exposition associe des œuvres majeures de la Collection Carmignac (Sandro Botticelli, Andy Warhol, Roy Lichtenstein) avec des prêts exceptionnels (Louise Bourgeois du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ou Mary Beth Edelson du Tate), ainsi que des productions réalisées spécifiquement pour l’exposition (France-Lise McGurn).”

Du 27 avril au 3 novembre 2024.

“La société des spectacles” – Farah Atassi et Ulla von Brandenburg, à la Fondation Pernod Ricard, à Paris

“Quel serait le dénominateur commun entre les pratiques de Farah Atassi et d’Ulla von Brandenburg, deux artistes qui n’ont à première vue rien en commun ? Peut-être une exaltation, une célébration du spectacle des formes qu’un rideau entrouvert nous donne à voir. Dans les peintures d’Atassi, le rideau est ouvert, et pourtant les danseuses sont immobiles. Le temps s’est arrêté. Le rideau s’ouvre non pas sur le spectacle d’une chorégraphie mais sur une mise en spectacle des formes. Forme parmi les autres formes, le personnage semble n’être plus qu’un élément d’une authentique nature morte. Quoi de mieux qu’une grille comme fond pour célébrer la forme ?

Si la fable moderniste en a fait le symbole d’un parti pris anti-narratif et d’un purisme formel qui refuse le sens et la profondeur, la grille devient dans les tableaux de Farah Atassi le podium d’un formalisme célébré. Une ‘théâtralité’ renforcée encore par le regard de ces langoureuses danseuses incluant la présence du public. Ce même public est invité à pénétrer dans les environnements d’Ulla von Brandenburg, et à traverser la couleur et les monumentales peintures sur tissu que l’artiste déploie dans l’espace avec majesté. Comme Atassi à l’intérieur de ses peintures, Von Brandenburg mobilise dans son vocabulaire une multiplicité de formes d’art (danse, musique, théâtre…). ‘La société des spectacles’ propose une réflexion sur l’usage de la scène, du spectacle, de l’artifice et toutes les ambiguïtés que cela soulève dans des pratiques artistiques fort différentes mais inscrites toutes deux dans un héritage moderniste.”

Ulla von Brandenburg, La fenêtre s’ouvre comme une orange (danse abstraction), 2022, avec le soutien de la Fondazione di Piacenza e Vigevano. (© Concept (Paris)/Meyer Riegger (Berlin/Karlsruhe)/Pilar Corrias Gallery (Londres)/Produzentengalerie Hamburg)

Du 13 février au 20 avril 2024.

“De Vermeer à Van Gogh, les maîtres hollandais”, au Bassin des Lumières de Bordeaux

“Cette création numérique présente le génie des peintres du Nord à travers une véritable immersion dans une peinture authentique, au plus près de la nature et de ses sujets. Les bassins monumentaux offrent un écrin à la rêverie le long des canaux flamands. Évoluez dans la réalité du quotidien, sur les pas des grands maîtres qui abordent l’ordinaire de façon extraordinaire. Peindre la lumière et son atmosphère, tel est le fil rouge du parcours. Directe ou tamisée, froide ou solaire, la lumière révèle les façades et l’intimité des foyers. Prenez les voiles pour accoster dans les cités et flânez dans ce climat vermeerien où les habitant·e·s vous invitent à entrer dans la toile.

Vermeer, tel un cinéaste, choisit son cadre et met en scène un univers en suspens. Ses toiles sont comme des synopsis qui ouvrent les voies d’un mystère presque hitchcockien, où vous faites partie de la mise en scène. Roi du clair-obscur, Rembrandt invite ensuite à l’introspection. La nuit s’installe au cœur des cathédrales, vous immergeant dans une atmosphère spirituelle entourée de sujets bibliques. Portraitiste hors pair faisant preuve d’un puissant réalisme, c’est sa Ronde de nuit qui ferme la marche des portraits en apothéose.

Du royaume des dieux d’Abraham Bloemaert aux étendues gelées d’Hendrick Avercamp, en passant par la mer d’Hendrick Cornelisz Vroom jusqu’à la taverne festive de Jan Steen, l’exposition nous projette dans ce monde hollandais si fascinant. Van Gogh, digne héritier de cette génération du XVIIe siècle, nous emmène finalement sous le soleil et la lune du Sud. Son pinceau vif et émotif sculpte la matière et sublime à son tour les paysages, les autoportraits et les natures mortes. Comme un bouquet final haut en couleur, entourez-vous d’une peinture nocturne et onirique, jusqu’à perdre pied dans les étoiles.”

© Culturespaces/Vincent Pinson

Du 16 février 2024 au 5 janvier 2025. Et vous tomberez également sur un cycle dédié à Mondrian.

“Crush”, au musée des Beaux-Arts de Paris

“Pour cette troisième édition, ce sont une centaine d’étudiant·e·s de quatrième et cinquième année aux Beaux-Arts de Paris qui sont invité·e·s à présenter leurs travaux dans la cour vitrée. […] Crush est l’occasion de révéler les créations en cours des jeunes artistes de l’École auprès des professionnel·le·s de l’art, commissaires d’exposition, critiques d’art, galeristes, directeur·rice·s de centres d’arts, de musées, etc. Toutes les pratiques artistiques sont représentées : peinture, dessin et sculpture mais aussi performance, vidéo ou encore photographie.”

Du 8 au 17 mars 2024.

“Katharina Grosse. Déplacer les étoiles”, au Centre Pompidou-Metz

“Le Centre Pompidou-Metz accueillera une exposition de l’artiste Katharina Grosse (née en Allemagne en 1961, vit et travaille à Berlin et en Nouvelle-Zélande) qui, depuis plus de trente ans, utilise la technique du vaporisateur pour créer des peintures monumentales immersives. Lors d’un séjour à Florence, Katharina Grosse découvre avec fascination à quel point les fresques de la Renaissance intègrent l’architecture environnante comme élément pictural. Dès lors, le travail de Katharina Grosse amorce un tournant tridimensionnel.

Elle commence à concevoir ses œuvres in situ, prenant pleinement en considération le lieu d’exposition. L’artiste délaisse le châssis à la faveur du mur, sur lequel elle déploie directement ses couleurs chatoyantes, qui investissent jusqu’aux angles et saillies les lieux d’exposition. C’est justement pour mieux étreindre l’architecture, la contredire aussi et créer d’étonnantes tensions, que l’artiste se tourne à nouveau vers la toile dans ses installations. Ses mises en scène sont animées d’une verve qui allie la puissance décomplexée de l’expressionnisme états-unien à la sensualité subtile des ‘corps spatiaux colorés’ (‘Farbraumkörper’) du peintre Gotthard Graubner, qui a été son professeur à l’académie des beaux-arts de Düsseldorf.

Katharina Grosse est invitée à habiter la Grande Nef, espace magistral s’élevant jusqu’à plus de vingt mètres, qui s’offrira sans entrave, dénué de scénographie. […] L’exposition offrira au public l’expérience de traverser littéralement un écran de la peinture. Des fentes permettront de pénétrer cet abri aux parois ondulantes, d’entrer en son cœur pour plonger dans la couleur et le mouvement. Des traînées de couleurs vives, exécutées avec une gestuelle véhémente, s’entrechoquent avec des halos vaporeux, laissant entrevoir çà et là, dans les plis du tissu, un blanc immaculé. L’effet de dépaysement de cette œuvre puissante et étonnante d’optimisme est saisissant. Elle se fait tour à tour cabane intimiste et décor de théâtre, laissant le public s’essayer à la performance. Avec sa peinture, Katharina Grosse cherche à condenser les émotions et à provoquer une intense agitation : ‘De cette expérience positive ou négative, mon intention est que nous développions le désir d’initier un changement’.

Katharina Grosse, The Horse Trotted Another Couple of Metres, Then It Stopped, 2018. (© ADAGP, Paris, 2023/Carriageworks, Sydney/Photo : Zan Wimberley/Gagosian)

Du 1er juin 2024 au 24 février 2025.

“Wael Shawky. I am Hymns of the New Temples”, au musée LaM, Villeneuve-d’Ascq

“À partir de mai 2024, le LaM invite Wael Shawky (né à Alexandrie en 1971), l’un des artistes contemporains les plus remarqués du Moyen-Orient et représentant l’Égypte à la biennale de Venise de 2024, à présenter en exclusivité et pour la première fois dans un cadre institutionnel son dernier film I Am Hymns of the New Temples.”

Du 3 mai au 22 septembre 2024. Et en passant, vous pouvez jeter un œil à l’exposition concomitante de Marisa Merz.

“Signal – Mohamed Bourouissa”, au Palais de Tokyo, à Paris

“Enfermement des corps et des pensées, représentation des identités, détermination et contrôle des langages, soin par les plantes, la musique et la couleur, économies parallèles, aliénation et résistance… À partir d’expériences intimes, l’œuvre de Mohamed Bourouissa dresse des récits collectifs puisés aux racines de l’amertume (‘seum’, en arabe). Cette première rétrospective dans une institution nationale est l’occasion de déplier le travail de l’artiste, de ses productions les plus récentes à ses débuts, incluant des créations d’artistes ami·es, comme autant de sursauts dans le temps, sans se soucier d’être exhaustif ou chronologique.

Comme la terre lui est étroite, l’exposition réunit plusieurs géographies, de Blida (Algérie), ville natale de l’artiste, où le psychiatre et écrivain Frantz Fanon a développé une analyse de l’aliénation mentale au cœur des dominations coloniales, à Gennevilliers, où l’artiste vit et est très actif localement, en passant par Fletcher Street (Philadelphie) et sa communauté de cow-boys noirs jusqu’au ciel de Gaza. Animé par une logique du disparate, Mohamed Bourouissa étire les langages, les références intimes et collectives, les formes et les esthétiques, pour provoquer des ‘é c a r t s’, des renversements, des tensions, créant un tiers-espace, entre jardin hanté et organisme vivant, dicté par le trouble.

L’exposition est pensée comme une partition de sons, de dessins, de photographies, de films, de sculptures, d’aquarelles, de plantes, de musiques expérimentales et d’énergies collectives. Du cri au silence en passant par le murmure des fantômes du colonialisme, elle nous confronte à une certaine fréquence atmosphérique du sensible, toujours en alerte. Une tentative d’échapper à ce qui nous intoxique.”

Le Dinosaure, 2022. (© Mohamed Bourouissa/ADAGP/Galerie Mennour, Paris)

Du 16 février au 30 juin 2024.

Les Rencontres d’Arles

Le programme n’a pas encore été annoncé mais comme absolument chaque année, on a hâte de faire le plein d’expos photo sous le soleil arlésien.

Du 1er juillet au 29 septembre 2024.