David Fincher, réalisateur de Fight Club, n’a pas regardé Fight Club depuis 20 ans

Publié le par Flavio Sillitti,

© 20th Century Fox

À l’occasion de la sortie de son nouveau film The Killer, le réalisateur américain s’est confié sur son rapport à son film culte mené par Brad Pitt et Edward Norton.

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Il faut l’avouer, Fight Club est l’un des rares films sur lesquels tout le monde s’accorde – positivement. Sorti en 1999, le film met à l’écran l’incroyable trio composé d’Edward Norton, Brad Pitt et Helena Bonham Carter et a d’abord connu un flop au box-office l’année de sa sortie avant de devenir le classique culte qu’il est aujourd’hui et qu’on se repasse toutes et tous sans modération. Toutes et tous, sauf David Fincher, le réalisateur du film lui-même, qui avoue aujourd’hui ne pas avoir vu Fight Club depuis vingt ans, et surtout qu’il n’en a pas la moindre envie.

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Le réalisateur états-unien a sorti l’étonnante information dans un entretien accordé à GQ, à l’occasion de la sortie de son film The Killer, adaptation dune saga de BD française démarrée en 1998, avec Michael Fassbender dans le premier rôle. Alors que le journaliste lui confie avoir regardé Fight Club le soir d’avant, Fincher répond simplement : “Je ne l’ai pas vu depuis vingt ans. Et je n’en ai pas envie.” Et lorsqu’on lui demande s’il est rebuté par le visionnage de ses précédents films, Fincher balance : “Non… oui. C’est comme regarder ses photos de lycée, ou quelque chose comme ça.”

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Une autre raison : son lien avec les incels ?

Avec Fight Club, David Fincher offre un récit qui dissèque l’hypermasculinité et la philosophie du mâle alpha. Plus de vingt ans plus tard, comme le documente le média Vice, plus de vingt ans après sa sortie, le film a été récupéré par les franges masculinistes (incels, Proud Boys, néonazis) et brandi comme l’œuvre canonique de la machosphère, qui a trouvé dans le personnage de Tyler Durden (Brad Pitt) le paradigme masculin parfait.

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Face à ce constat, et comme il l’a rappelé dans un récent entretien avec The Guardian, David Fincher dit ne pas être “responsable de la façon dont les gens interprètent les choses”. Se référant à la subjectivité du film et à la liberté d’interprétation, le réalisateur défend que “la langue […] et les symboles évoluent”. En parlant des incels, Fincher concède finalement que le film est effectivement devenu “l’une des nombreuses pierres angulaires de leur lexicographie” mais ajoute : “Il m’est impossible d’imaginer que les gens ne comprennent pas que Tyler Durden a une influence négative. Pour les personnes qui ne peuvent pas comprendre cela, je ne sais pas quoi leur répondre ni comment les aider.