Dans la saison 3 de Bridgerton, Nicola Coughlan est nue et sexy… et ça change tout

Publié le par Delphine Rivet,

© Netflix

Ou comment Penelope Featherington fait voler en éclats les standards de notre époque.

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Tandis qu’à Hollywood, le mot Ozempic (un antidiabétique injectable qui permettrait une perte de poids rapide) est sur toutes les lèvres, La Chronique des Bridgerton vient, mine de rien, de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière. Une petite révolution que porte sur ses épaules diaphanes l’actrice irlandaise Nicola Coughlan.

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Pouvez-vous nommer une scène, dans toute l’histoire des séries, dans laquelle un personnage de femme grosse — et selon nos standards occidentaux, une femme est considérée comme grosse dès qu’elle dépasse la taille 40 — s’envoie en l’air, sans que la caméra ne porte sur elle un regard dégradant ? Pouvez-vous seulement citer une scène de sexe où une femme grosse est impliquée ?

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Elles sont rarissimes. On pourrait parler de Girls, même si Hannah Horvath, campée par Lena Dunham est loin d’être “plus-size”. Sa vie sexuelle a beau être compliquée, la “voix de sa génération” ne nous a rien caché. Pour la première fois, une série nous montrait sans fard un corps de femme à des années-lumière des représentations habituelles car, comble de la transgression, elle avait quelques bourrelets et osait goûter aux plaisirs de la chair. On ne peut pas dire que Girls faisait d’elle un sujet d’admiration, ni une icône glamour, mais l’honnêteté et le réalisme de cette œuvre ont marqué les esprits.

Et puis, il y a eu la plus confidentielle mais tout aussi épatante Shrill, diffusée de 2019 à 2021 sur Hulu. Son héroïne, Annie, est interprétée par la comédienne Aidy Bryant, révélée par le Saturday Night Live et disons-le sans détour : Annie est grosse. Cet état de fait (qui ne devrait ni être un gros mot, ni une insulte) ricoche sur tous les aspects de sa vie.

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La série explore ainsi le body shaming du corps médical, l’autodépréciation, les desiderata sentimentaux d’une jeune trentenaire… C’est un personnage ultra-attachant, parfaitement écrit et, il est important de le noter, super bien lookée car non, les femmes grosses ne s’habillent pas toujours comme des sacs. Elles aussi ont le droit à la jouissance, même si le sexe est souvent décevant et qu’il se fait sous les draps et en gardant le soutif.

© Netflix

Et là, alors qu’elle fait tapisserie depuis deux saisons, arrive Penelope Featherington. Dans la saison 3 de Bridgerton, c’est elle, la star. Outre son apparente sophistication toute British, ses froufrous et ses tons pastel, la série produite par Shonda Rhimes a une réputation gentiment sulfureuse. Chaque nouvelle saison a son couple star, et tout le monde passe à la casserole dans des scènes juste assez coquines pour nous maintenir éveillé·e·s. Pourquoi en serait-il autrement, donc, avec le nouveau couple du moment, Colin et Penelope ?

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La première partie de la saison 3 nous a d’ailleurs laissé·e·s sur un cliffhanger des plus appréciables : le damoiseau doigtait ardemment sa belle dans la calèche, mais tout le monde restait sur sa faim quand ils arrivèrent un peu précocement à destination. La définition même du teasing ! Par chance, les fans sont enfin récompensé·e·s dans la seconde partie, disponible depuis ce 13 juin. On nous l’avait promise, la voilà : les deux tourtereaux, enfin fiancés, se dérobent aux injonctions pesantes de leurs familles respectives pour cocooner dans un appart inhabité que possède Colin. Le jeune couple, qui n’en peut visiblement plus, se déshabille, se regarde et savoure l’instant.

On a vu mille fois des corps comme celui de l’acteur Luke Newton. La petite révolution dont on parlait au début concerne évidemment Penelope. Nicola Coughlan n’a pas hésité une seconde à se mettre littéralement à nu. Elle, dont les formes sont un affront à tous les standards (alors qu’elle ne taillerait qu’un 42), se dévoile, sans se cacher.

“J’ai spécifiquement demandé que certaines répliques et moments soient inclus. Il y a une scène où je suis très nue devant la caméra et c’était mon idée, mon choix. J’avais le sentiment de faire le plus gros doigt d’honneur possible à tous les commentaires qu’on a pu faire sur mon corps. C’était incroyablement gratifiant”, a raconté l’actrice dans une interview pour Stylist.

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© Netflix

La pudeur de la jeune fille de bonne famille qu’est Penelope se lit dans ses yeux, mais elle choisit de se partager tout entière avec celui qu’elle aime secrètement depuis si longtemps. L’excitation est à son max et Penelope, qui a été reléguée au rang de potiche dont aucun homme ne voudrait (selon ses proches), est magnifique, sexy et est hyper désirable dans les yeux de celui qui la regarde. De mémoire de sériephile, on n’avait jamais vu ça.

Mais le meilleur reste à venir puisque les deux se lancent dans des ébats qui, cette fois, ne seront pas interrompus. Elle, vulnérable mais qui n’a jamais été aussi belle et lui, doux et rassurant. Les séries et le cinéma nous auraient donc menti depuis tout ce temps ? Une femme qui n’est pas mince (ça vaut aussi pour les femmes de plus de 40 ans, en situation de handicap, trans etc. merci pour elles) peut donc susciter l’envie et être sublimée par la caméra ? Elle a le droit de jouir sans honte, sans jugement, sans moquerie ?

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On peine à y croire et pourtant, cette révélation nous apparaît comme un soulagement. Tant de fois, ces quelques personnages féminins qui n’entrent pas dans un 36 sont, dans le meilleur des cas, cantonnés au rôle de “la copine de la fille sexy” ou sont des ressorts comiques. Dans le pire des cas, ils sont ridiculisés, humiliés, dégradés dans leur chair. Avec cette simple saison de Bridgerton, on a comme le sentiment qu’enfin, un certain type de femmes, de corps, a le droit d’être visible à l’écran, d’être mis en valeur et surtout… de jouir. Merci Penelope, et surtout, merci Nicola Coughlan !