Au cœur des débats dans l’industrie cinématographique depuis les grèves à Hollywood de 2023, l’intelligence artificielle séduit également les grands patrons du monde de l’anime. Dans une récente interview avec The Verge, Rahul Purini, le président de la plateforme de streaming Crunchyroll, a reconnu s’intéresser de près à l’IA. Il souhaite notamment tester une forme générative pour le sous-titrage, afin “d’optimiser le processus” et d’accélérer la diffusion entre le Japon et le reste du monde (Crunchyroll est disponible dans plus de 200 pays).
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Rahul Purini ajoute que l’usage de l’IA permettrait de lutter contre le piratage des animes et, assez ironiquement, de lutter contre les sous-titres de mauvaise qualité (on pense fortement à l’incident du premier épisode des Quatre Frères Yuzuki, qui avait valu une volée de bois vert contre Crunchyroll sur les réseaux sociaux, suspectée d’avoir produit les sous-titres… via une IA). Les intelligences artificielles seraient également à l’essai sur d’autres méthodes de travail, non dévoilées par le grand patron de la plateforme :
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“Nous pensons vraiment que l’IA peut nous aider dans l’organisation des différents flux de travail. L’un des domaines que nous testons en priorité est le sous-titrage et le sous-titrage codé [traduction d’un contenu sonore par le texte comme des onomatopées, ndlr]. On cherche à améliorer et optimiser ce processus pour traduire plus rapidement et avec beaucoup plus de langues les contenus de la plateforme. L’idée, c’est de rapprocher leur lancement de celui au Japon.”
SI l’idée semble être une aubaine pour les fans d’animes, elle pose encore et toujours des questions humaines et d’éthique pour les professionnels des sous-titres et de la traduction. Aujourd’hui, tout comme les spécialistes des effets spéciaux, ils subissent énormément de pression et ont moins de temps pour s’exécuter, ce qui donne parfois des sous-titres avec des fautes d’orthographe et de grammaire ou encore des traductions trop littérales qui n’ont plus aucun sens. Crunchyroll n’est pas la seule plateforme visée par ces critiques, Netflix et Prime Video lui ayant emboîté le pas, et même de façon régulière.
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