Amber Heard, en larmes, a raconté à la barre jeudi les sévices d’une violence rare et le viol que lui aurait fait subir Johnny Depp, à la rage décuplée par l’alcool et la drogue, lors d’un séjour en Australie un mois seulement après leur mariage en 2015. L’actrice de 36 ans, poursuivie pour diffamation par son ex-époux devant un tribunal américain, a expliqué avoir rejoint début mars 2015 l’acteur qui filmait le cinquième opus de la saga Pirates des Caraïbes.
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Mais peu après son arrivée, une dispute éclate brusquement. “Comme on allume la lumière, il a commencé à hurler”, a-t-elle dit. Il lui lance des bouteilles et des cannettes, l’attrape par le cou et menace de la défigurer avec une bouteille cassée, la cogne contre une paroi puis lui arrache sa chemise de nuit.
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“Je suis contre le mur et il me hurle qu’il me hait, que j’ai ruiné sa vie”, a-t-elle raconté à l’audience, incapable de retenir ses larmes. “Il m’a dit ‘Putain, je vais te tuer'”, avant de lui enfoncer une bouteille d’alcool dans le vagin. “Tout ce que je sentais, c’est cette douleur”, a-t-elle poursuivi, affirmant être restée immobile car elle ne savait pas “si la bouteille avec laquelle il [l]’avait pénétrée était cassée”.
C’est pendant cette scène, dit-elle, que le comédien de 58 ans s’était entaillé un doigt. Il assure que c’est son ex-épouse qui l’a sectionné en lui lançant une bouteille, ce qu’Amber Heard dément.
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Amour “toxique”
“J’aimais cet homme si fort mais c’était si toxique, je ne pouvais pas l’empêcher de me frapper”, a-t-elle expliqué, interrogée par son avocate sur la raison pour laquelle elle n’avait pas quitté son mari après ces trois jours d’enfer. Le couple avait ensuite décidé d’entamer une thérapie de couple, mais les disputes émaillées de brutalités avaient continué jusqu’à ce qu’elle porte plainte pour violences conjugales en mai 2016. Elle avait abandonné ces charges lors de la procédure de divorce, conclue début 2017.
La comédienne a également affirmé que Johnny Depp, sous l’emprise de cannabis et d’alcool, l’avait frappée à coups de pied dans un avion privé entre Boston et Los Angeles, en l’accusant d’avoir eu une liaison avec l’acteur James Franco, avec qui elle tournait un film en mai 2014.
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“Il haïssait, haïssait James Franco et m’accusait déjà d’avoir eu quelque chose avec lui” sur un film précédent, a-t-elle dit. “Il m’a frappée dans le dos, personne n’a rien dit, personne n’a rien fait”, a-t-elle lancé en référence aux gardes du corps et aux accompagnateurs de la star à bord de l’appareil.
“Un million de promesses”
Au deuxième jour de son audition par le tribunal de Fairfax, près de Washington, elle a continué à raconter comment sa relation était devenue “toxique” avec son ex-époux, malgré les multiples objections et interruptions des avocats de Johnny Depp qui ont eu le don d’énerver la juge Penney Azcarate.
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L’idylle née en 2009 avait selon elle rapidement laissé place à des crises de jalousie de l’acteur, culminant par des coups et alimentées par la consommation de drogues variées et d’alcool. Malgré “un million de promesses de se soigner et d’être sobre”, Johnny Depp retombait régulièrement dans ses addictions, a-t-elle expliqué.
L’acteur de 58 ans a écouté avec attention son ex-épouse, réagissant parfois par de légers signes de dénégation de la tête ou en chuchotant avec son avocat. Comme depuis le début du procès, il a évité au maximum le regard d’Amber Heard, qui doit poursuivre son témoignage à la reprise du procès le 16 mai.
Johnny Depp réclame 50 millions de dollars de dommages-intérêts à son ex-femme. Il l’accuse d’avoir ruiné sa réputation et sa carrière après avoir affirmé en décembre 2018 une tribune dans le Washington Post qu’elle avait subi des violences conjugales en 2016, sans toutefois citer son ancien mari.
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L’acteur, qui a témoigné pendant quatre jours fin avril, nie avoir jamais levé la main sur Amber Heard et assure que c’était elle qui était violente. Il a admis une consommation importante de drogues et d’alcool, qu’il affirme avoir contrôlé la plupart du temps. L’actrice, notamment à l’affiche de Justice League et d’Aquaman, a contre-attaqué et réclame 100 millions de dollars.
Konbini avec AFP