On vous conseille fortement ces 10 BD de cette folle rentrée

Publié le par Arthur Cios,

De l’enquête, de la SF, du western ou de la tranche de vie, il y a de tout — et pour tout le monde.

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Plus de 5 000 bandes dessinées sortent et sont commercialisées chaque année, soit en moyenne 14 par jour (!). Le plus gros moment de sortie reste à la rentrée. Rentrée littéraire qui a commencé fin août, et qui coule jusqu’à la mi-octobre. Nous arrivons un peu tard, certes, mais il a fallu défricher et trouver les plus belles œuvres.

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Car s’il y a de quoi se perdre dans ce flux permanent de sorties, ce n’est pas une raison pour passer à côté de certaines pépites. Après des semaines à avoir lu des pages à ne plus en finir, voilà nos vrais coups de cœur.

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Que ce soit de l’enquête, de la SF, du western ou de la tranche de vie, il y a de tout — et pour tout le monde.

Le Grand Vide
de Léa Murawiec

La plus grande claque de cette rentrée littéraire. Le livre qui devrait recevoir le plus de prix dans les semaines à venir. Réflexion sur la condition humaine dans une société obsédée par la célébrité, la BD de Léa Murawiec est une claque visuelle, où la mise en page et le trait impressionnent page après page. Si l’on devait n’en retenir qu’un, ce serait bien celui-ci.

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(© 2024)

Corto Maltese : Océan Noir
de Bastien Vivès et Martin Quenehen

Ce n’est un secret pour personne : à Konbini, on aime beaucoup le travail de Bastien Vivès. Alors quand on a su qu’il allait s’attaquer à la franchise culte d’Hugo Pratt, Corto Maltese, on était plus que curieux. Le résultat est au-delà de nos attentes. Le rythme, le dessin, le récit : tout est d’une justesse folle, se réappropriant les codes sans jamais trahir ce qui fait de Corto, Corto. Le plus bel hommage possible à l’artiste italien.

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(© Casterman)

Bob Denard
d’Olivier Jouvray et Lilas Cognet

Il est un nom que trop peu de gens connaissent, mais d’une importance capitale dans l’histoire de la Ve République. La BD de Jouvray et Cognet permet d’éclairer la figure de Bob Denard, célèbre mercenaire mêlé à tout un tas de coup d’État ou meurtre en Afrique. Mais plutôt que mettre du sombre dans une biographie plate et lourdingue, les deux artistes proposent une relecture très belle visuellement, piquante, jonchée d’ironie et d’absurdité. 

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(© Glénat)

Dans la tête de Sherlock Holmes, volume 2
de Cyril Liéron et Benoît Dahan

On vous a clamé notre amour pour le premier volet il y a deux ans maintenant. Cette enquête conçue de toutes pièces par les deux artistes n’est pas que bien écrite, elle est une vraie leçon pour tout apprenti bédéiste : tout est possible. Sortir des cases carrées, sortir d’une mise en page traditionnelle. On peut jouer avec tout, la page étant un bac à sable infini pour tout artiste à l’imagination aussi débordante que Dahan et Liéron. Une pépite.

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Aucune planche n’étant disponible de ce nouveau volet, nous vous en mettons une du premier volet pour que vous saisissiez l’univers. (© Ankama)

Revanche
d’Alex Baladi

Si vous aimez les westerns mais que vous en avez marre de ceux qui se ressemblent trop et cherchez un peu d’originalité, le nouvel ouvrage du grand Baladi est pour vous. Déstructurant la page BD habituelle dans une narration façon patchwork éclaté, Revanche exploite toute la mythologie de ce genre dans un titre qui dépoussière et fait du bien. On ne comprend pas forcément tout, et ce n’est pas grave. Ce n’est clairement pas le but.

(© Hoochie Coochie)

Simone et moi
de Simone F. Baumann

Pondre une première BD à 24 ans avec autant de talent et autant de maîtrise est un fait rare. La jeune suisse Simone F. Baumann impressionne. Près de 350 pages durant, on suit cet alter ego dans ses galères, dans son quotidien, sa dépression, son hypersensibilité, dans de grandes pages assez mutiques et très denses, tout en traits noirs. Très impressionnant.

(© Éditions Martin de Halleux)

La part merveilleuse, volume 1 : Les mains d’Orsay
de Ruppert & Mulot

Le duo le plus expérimental et adoré de la BD française est de retour avec une œuvre ambitieuse et expérimentale comme on les aime. Et c’est une grande réussite. Avec du fantastique dans un récit très réaliste, dans un monde où des créatures extraterrestres étranges font partie de notre quotidien, cette première partie de La Part Merveilleuse est une des choses les plus originales et réjouissantes de cette rentrée littéraire.

(© Dargaud)

René·e aux bois dormants
d’Elene Usdin

Œuvre riche (qui a demandé 20 ans de travail à la peintre Elene Usdin), qui parle autant de l’histoire des autochtones canadiens que d’identité, René·e aux bois dormants est une sorte de relecture d’Alice au Pays des merveilles qui marque au fer rouge. Hallucinée sans jamais être onirique pour rien, René·e est une très belle claque.

(© Sarbacane)

Le Dernier Atlas volume 3
de Fabien Vehlmann, Gwen Bonneval, Hervé Tanquerelle et Frédéric Blanchard 

Toujours l’une des meilleures séries de ces dernières années, avec une conclusion intense mais toute aussi prodigieuse que les deux précédents volets de la trilogie. Une fin qui va surprendre sans nul doute ceux qui ont suivi les aventures de Tayeb et la clique.

(© Dupuis)

Glenn Ganges dans le flot des souvenirs
de Kevin Huizenga

L’auteur a passé 20 ans à bosser sur un bouquin qui se déroule le long d’une nuit unique. Une nuit de réflexion, d’imagination, de rêverie. On passe 200 pages durant au lit au côté de Glenn, dans un récit qui pourrait très vite ennuyer, mais qui ne le fait jamais — bien au contraire. La mise en page très dense mélangée à ce dessin faussement simple accompagne parfaitement ce récit assez universel. Un très bel ouvrage.

Bonus

  • Alice Guy de Catel & Bocquet : le duo n’a plus rien à prouver, mais leur nouvelle biographique en BD est un tour de force. Une fois encore.
  • Musée de mes erreurs de Julia Wertz : Wertz est de retour. Cela devrait suffire à vous enchanter. Toujours très bavard et assez dense, ce nouveau pavé n’en demeure pas moins tout autant génial qu’à l’accoutumée.
  • Les Brumes Écarlates de Wu Qingsong : Directement basée sur du folklore chinois, cette œuvre est d’une beauté rare et réussit l’exploit d’être poétique et intense, complexe et fluide. Le début d’une future grande saga ?
  • Le cauchemar d’Innsmouth de Gou Tanabe : On pensait à un moment se lasser des incroyables adaptations manga de Lovecraft par l’immense Gou Tanabe. Ce dernier, toujours plus angoissant, nous prouve que cela n’arrivera sans doute jamais.
  • Total d’Ugo Bienvenu : Tout ce à quoi touche cet homme devient de l’or. Pas pour rien qu’on lui a laissé gérer la renaissance de Métal Hurlant. Et son nouveau bouquin est brillant (et dense), une fois encore.