Cela fait plus de 40 ans que la peinture De Brécy Tondo interroge les foules. Lorsque le collectionneur britannique George Lester Winward achète l’œuvre, en 1981, il est certain d’avoir mis la main sur une toile de Raphaël – parce que les visages de la Vierge et son enfant ressemblent, selon lui, à ceux visibles sur La Madone Sixtine du peintre italien. Face à cette affirmation, les spécialistes s’écharpaient, certain·e·s estimant qu’il s’agissait plutôt là d’une façon pour le tout nouvel acquéreur de faire monter la cote de l’œuvre.
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40 ans plus tard, l’étude menée par une équipe scientifique de l’université de Bradford viendrait confirmer les dires du collectionneur. Voyant que “personne n’était parvenu à lier [le tableau] à Raphaël de façon concluante”, l’équipe dirigée par le professeur Hassan Ugail a “utilisé une reconnaissance faciale assistée par intelligence artificielle afin de comparer le Tondo à la Madone“.
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C’est la première fois que cet algorithme a été utilisé sur des œuvres d’art. À l’origine, il a été créé afin “d’identifier des criminels internationaux sur des vidéos un peu brouillées de caméras de sécurité”, note Hyperallergic. Rappelant que l’œil humain avait toujours pu déceler “des similarités évidentes” entre les deux portraits, sans jamais pouvoir rien affirmer, Hassan Ugail explique que l’étude des “milliers de dimensions, au pixel près”, visibles par l’intelligence artificielle permet de conclure “sans nul doute” que les deux œuvres ont été créées “par le même artiste”. De plus, l’étude rapporte que ce sont des modèles identiques qui auraient posé pour le Tondo et la Madone Sixtine.
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L’équipe de l’université de Bradford s’est réjoui de ces conclusions et de la façon dont ces dernières “illustrent la valeur croissante de la preuve scientifique dans l’attribution d’une peinture”. N’oublions cependant pas les conséquences des attributions picturales : un grand nom soudainement associé à une œuvre fait monter sa cote de façon magistrale.
Reste donc à voir si un certificat d’authenticité sera finalement attribué au De Brécy Tondo, sachant que cette configuration pourrait faire, dans les esprits, jurisprudence et convaincre de plus en plus de collectionneur·se·s, maisons d’art et scientifiques d’avoir recours aux intelligences artificielles. Une aide, sans doute, qui ne devrait pas remplacer les travaux de spécialistes et d’historien·ne·s aux yeux aguerris, bien que seulement humain·e·s.
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