En 1962, les priorités de la Nasa étaient claires : il s’agissait d’envoyer un homme en orbite et le ramener sur Terre en un seul morceau. Ce faisant, l’agence spatiale états-unienne comptait bien poursuivre sa guerre des étoiles entamée avec l’URSS, qui était déjà parvenu à envoyer son premier homme, Youri Gagarine, en orbite l’année précédente.
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La priorité n’était pas de rapporter des souvenirs du voyage ; c’est un hasard complet qui poussa John Glenn, astronaute de la mission Mercury-Atlas 6 de 1962, à prendre une photo du nord de l’Afrique, visible depuis sa fenêtre. L’enthousiasme suscité par l’image, prise par hasard, convainquit la Nasa de la force de la photographie pour asseoir son soft power.
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Rapporter des photos de l’espace n’était même pas à l’ordre du jour pour les équipes en charge de la mission Mercury-Atlas 6, apprend-on dans une vidéo signée Second Crop Creative, qui ajoute que l’ingénieur Walt Williams “ne voulait même pas de fenêtres” dans la capsule. Deux fenêtres ont fini par être installées pour “deux raisons principales” : “La première, c’est parce qu’ils se sentaient mal d’enfermer ces hommes dans un si petit espace.” La seconde concerne les fonctions motrices des pilotes : “Les pilotes survivent grâce au contact entre leurs observations visuelles et leur cerveau”, peut-on lire dans un rapport signé de la Nasa. Pas bête, l’équipe.
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La capsule Friendship 7 ne devait pas connaître de fenêtres donc, ni même d’appareil photo. Le départ de la mission a été retardé dix fois, “à cause de problèmes techniques et des conditions météorologiques”. Prévu au 16 janvier, l’équipe n’est partie que le 20 février 1962, quelques jours après l’achat de son appareil par John Glenn.
Sans ces retards à répétition, l’astronaute serait donc certainement parti sans appareil photo, n’aurait pas pris de photos et la Nasa n’aurait pas “changé d’avis sur la photographie et son impact sur leur programme spatial”, s’émerveille Second Crop Creative. L’appareil avec lequel John Glenn a donné naissance à la longue histoire d’amour entre la Nasa et la photographie était un simple Ansko Rokkor, l’un des premiers automatiques du marché, note PetaPixel, acheté 40 dollars en Floride.
60 ans plus tard, la Nasa veille bien à régulièrement partager des images de ses avancées et s’est rendue célèbre pour ses images de notre univers partagées chaque jour sur son site. Nombre d’astronautes ont également pris pour habitude de partager leurs photographies de l’espace sur leurs réseaux. Finalement, peut-être que Thomas Pesquet n’aurait pas 2,5 millions d’abonné·e·s sur Instagram si John Glenn n’était pas passé par la Floride alors qu’il aurait déjà dû être en orbite.
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