Comment la popularisation des animes m’a fait passer de gros nerd à mec cool

Publié le par François Faribeault,

Avant, j’avais une passion cachée, maintenant, je suis au sommet de la chaîne alimentaire.

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Toute mon enfance, adolescence, et même au début de l’âge adulte, ma passion pour les mangas est restée secrète, ou en tout cas inavouée. Ne souhaitant pas passer pour un geekos qui sent le renfermé, je voyais autour de moi très peu de personnes avec qui la partager. Pourtant, depuis quelques années, j’ai remarqué que la tendance s’inversait complètement. Grâce aux plateformes de diffusion comme Netflix, à certains animes à succès et à une Gen Z complètement à fond, je suis passé d’ado un peu secret qui joue au foot et cache sa passion pour les shōnen à un trentenaire possédant le charisme de Satoru Gojo et la philosophie de vie de Thorfinn.

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Le gros geekos qui fait des Naruto run

Les mangas et animes existent dans les librairies et à la télévision française depuis bien des années. Déjà dans les années 1980, de nombreux enfants se lavaient le cerveau à Ken le Survivant, Nicky Larson, Les Chevaliers du Zodiaque et Dragon Ball. Idem pour les années 1990 et 2000, où nous avons eu le droit à One Piece, Naruto, Bleach, Pokémon et bien d’autres. Il était donc normal pour moi d’adorer ces œuvres, surtout quand mon grand frère a mis son grain de sel en me prêtant son tome 11 de Shaman King, premier manga vu et lu de ma vie.

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Hélas, le collège et le lycée sont arrivés. On connaît ces périodes, elles sont bâtardes pour les adolescents pas populaires. Terminé les dessins animés pour bébé et les cartes Magic. Si je voulais entrer dans le moule, il fallait garder ces hobbies dans la bibliothèque de ma chambre et embrasser mon amour pour le foot. Ce que j’ai fait. Ne vous méprenez pas, j’ai adoré le foot et les amis d’enfance qui m’ont accompagné, mais j’aurais aussi voulu parler du Rasengan de Naruto à la récréation.

Heureusement, à l’approche de la majorité, j’ai découvert un forum sur One Piece, nommé La volonté du D. J’y ai rencontré de futurs amis partageant la même passion que la mienne, puis je suis monté à Paris pour mes premières conventions. J’y ai acheté le katana de Zaraki Kenpachi. J’étais heureux. Mais bon, ça restait beaucoup trop nerd pour le reste de la société, et je ne parvenais pas accepter ce statut. Je souhaitais tellement que ma collection de mangas devienne un atout pour draguer des filles.

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“Je suis obsédée par les animes.”

Le vent de L’Attaque des Titans

Puis sont arrivés l’anime L’Attaque des Titans et son aura, pas dès 2013 lors de la première saison mais encore quelques années plus tard. Disponible sur Netflix, L’Attaque des Titans a commencé à énormément faire parler de lui, surtout auprès des non-initiés. J’ai alors vu des amis qui ignoraient les mangas s’intéresser aux animes. Alors, oui, il existait déjà des plateformes, comme Anime Digital Network (2013), qui mettaient à disposition tous les animes possibles et imaginables, ainsi que des youtubeurs parlant de leur passion, comme LeChefOtaku, mais leur public restait constitué de nerdos comme moi.

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L’Attaque des Titans n’est pas le seul élément à avoir rendu mainstream les animes. La parole s’est déliée pour tout le monde. Kim Kardashian qui tweetait en 2018 qu’elle était obsédée par les animes, Michael B. Jordan qui avouait en interview qu’il était un énorme fan de shōnen… Les célébrités aussi ont permis de rendre le manga aussi populaire que les séries américaines. Des streamers français comme Inoxtag, Amine ou Billy ont favorisé et favorisent encore cette popularisation auprès des jeunes, qui eux-mêmes partagent leur passion sur TikTok, Insta et Twitter. C’est un cercle vertueux. Ce n’est pas anodin si Inoxtag a demandé sur Twitter au Grand Rex de diffuser l’épisode du Gear 5 de Luffy. Il y a dix ans, jamais on aurait imaginé voir un youtubeur de 21 ans faire une telle demande à un cinéma aussi emblématique et ce dernier être dans l’idée partant.

Pour ma part, mon monde a un peu changé. Je vois chaque semaine le nouveau chapitre de One Piece en TT, je découvre des mèmes “Je n’ai pas d’ennemi” sur TikTok et j’assiste à des discussions complètement normales entre collègues sur la saison 2 de Jujutsu Kaisen. Les mangas et les animes sont devenus cool, et comme j’ai pris de l’avance depuis plus de vingt ans, je suis devenu une personne cool (en vrai, je l’étais déjà avant, et vous aussi vous l’étiez, c’est juste que la société a mis un peu de temps pour s’en rendre compte). Maintenant, je peux dire que j’ai un katana chez moi, et hop, ça séduit les hommes et les femmes et ça m’ouvre les portes des plus grandes entreprises du CAC 40.