Quand je vois la chevelure de Son Goku passer dans mon feed twitter, nostalgique, je me repasse les meilleurs moments de l’anime et je constate que c’est l’unique manifestation de l’œuvre d’Akira Toriyama dans mon quotidien depuis un certain temps.
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Il n’y a pas chez moi une volonté de boycotter Dragon Ball Super, mais cette suite est apparue en 2015, des dizaines d’années après la fin de la version originale de l’anime. Adolescent à l’époque de sa sortie, j’étais trop occupé à rattraper mon retard sur One Piece.
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Plus tard, à la vue des nouvelles transformations des Saiyans, j’ai décidé de faire l’impasse dessus. Pourtant, le nouveau film, que je suis allé voir un peu par hasard, m’a plus que séduit et m’a donné envie de me replonger dans cet univers. Comme quoi, tout est possible. Ce qui m’a donné envie de revenir sur ma drôle de relation avec cette saga.
Un amour d’enfance
Comme je le disais, j’ai un peu évité Dragon Ball Super. Par peur d’être déçu, et d’altérer mes souvenirs d’enfant, quand, chaque jour, en rentrant de cours, j’attendais devant la chaîne MCM que l’épisode quotidien commence (en espérant qu’ils ne reprennent pas la diffusion depuis le début de l’anime, comme c’était régulièrement le cas).
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À l’époque, ce suivi décousu m’a rapidement frustré. Alors j’ai commencé à demander à ma mère si elle pouvait m’acheter les manga. Ennuyé par les romans enfantins, l’été, je me refaisais les tomes de la mythique édition pastel. Avec une préférence pour l’arc des cyborgs.
À la différence des antagonistes habituels, C-17 et C-18 étaient d’apparence normale. Terrifiant de froideur, leur coupe peignée et leur triste destinée ont su les rendre attachants. Dans un arc plein de péripéties, ils finiront absorbés par Cell, qui atteindra ainsi sa “forme parfaite”. La version finale du monstre restera l’antagoniste qui m’a le plus marqué, sans manquer de respect à Boo et Freezer — j’ai d’ailleurs toujours chez moi une petite figurine de Cell.
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Chaque été, ma grand-mère m’abonnait à des magazines pour l’année à venir. Un jour, j’ai décidé de troquer le Journal de Mickey pour Dragon Ball, le manga de légende. C’était un magazine assez fin dans lequel on pouvait trouver des informations sur l’univers du manga et chaque publication était accompagnée d’une figurine. Tous les mois, j’attendais avec impatience de pouvoir en ajouter une nouvelle à ma collection, en espérant que ce soit un personnage puissant, vu que les plus faibles finissaient défigurées par mes expériences de jeux enfantines.
Un retour inattendu
Ma figurine préférée était celle de Piccolo. Au fil des lectures et des épisodes, j’ai développé une profonde admiration pour cet antihéros charismatique. C’est ce qui m’a en partie convaincu d’aller voir Dragon Ball Super: Super Hero, Piccolo étant l’un des protagonistes du film.
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L’autre raison, c’est la pertinence du film dans la chronologie du manga. Je suis plutôt réticent à l’idée d’aller voir un film adapté d’un anime. Ils n’ont généralement pas d’influence sur le déroulé de l’œuvre originale. Je trouve cela plutôt frustrant de voir son personnage préféré terrasser des ennemis avec brio, mais pour du vent.
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L’auteur s’amuse avec ses personnages et se permet des écarts qu’il n’aurait pas pu faire dans l’œuvre originale, par souci de cohérence. C’est comme l’All-Star Game en NBA : à quoi bon voir LeBron James enchaîner les dunks impressionnants sans personne pour rivaliser en face de lui ?. C’est sympa cinq minutes, mais sûrement pas une heure et demie alors que les enjeux sont inexistants.
Ce n’est pas le cas de Dragon Ball Super: Super Hero. Il y a de l’enjeu et le film reprend la chronologie de l’anime. Je me suis donc douté que ce film aurait une importance dans le développement de Piccolo et également celui de Son Gohan. Car ensemble, ils devront faire face à l’armée du Ruban Rouge, célèbre pour être à l’origine des cyborgs C-17 et C-18 ou encore de Cell. Pas besoin de vous rappeler quel est mon arc préféré.
Plus de doute. Je vais au cinéma. Les conditions sont réunies pour que les retrouvailles soient réussies.
J’ai immédiatement été épaté par l’animation, à des années-lumière de celle de mes souvenirs. J’ai redécouvert l’œuvre d’un autre point de vue, celui de Piccolo et de son éternelle loyauté à l’égard de Son Gohan. Revoir ce duo m’a évidemment fait quelque chose. Nostalgique de l’époque où Piccolo était chargé de l’entraînement du jeune Saiyan, qui avait conduit à l’élimination de Cell, après la légendaire transformation de Gohan en Super Saiyan 2. Le film est truffé de clins d’œil rappelant cette période magistrale de l’œuvre.
Comment exprimer ce qu’a suscité chez moi l’ultime affrontement ? Respectant les codes traditionnels du shōnen, avec une belle touche de fan service, tout y est. Des sacrifices, de l’émotion, de la nostalgie, du doute, des transformations badass, et plein de personnages emblématiques combattant aux côtés de Son Gohan et Piccolo, tous deux transcendés. J’en ai pris plein les yeux, et je suis à deux doigts d’enfin regarder Dragon Ball Super.