Le 30 avril 2008 sortait sur les grands écrans de l’Hexagone Iron Man, première pierre du grand projet mené par Kevin Feige, président de Marvel Studios. Tant d’autres ont suivi. L’écurie de super-héros a réussi là où beaucoup ont échoué en la copiant parfois maladroitement : jouir d’un univers immense où se croisent des dizaines de personnages connus de tous (ou presque), et où tous les films sont, d’une manière ou d’une autre, liés.
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Dix ans plus tard, le mercredi 25 avril 2018, sortait Avengers: Infinity War, dernier-né de l’usine Disney/Marvel, qui changera ce Marvel Cinematic Universe (MCU pour les intimes) à tout jamais. “Rien ne sera plus pareil après”, teasait la firme aux grandes oreilles. Elle avait raison. Endgame est passé par là et plus rien ne sera jamais pareil.
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Une fois le choc passé, on se pose et on regarde ce qui suit. En l’occurrence, Spider-Man: Far From Home, puis Black Widow. Une suite directe qui essaye de raconter le deuil d’un côté, et un prequel pour narrer la vie d’antan d’un personnage disparu. Il aura fallu attendre Shang-Chi pour voir arriver un nouveau protagoniste dans la (très) grande famille du MCU, avant que débarque la grande fratrie des Éternels. Avant de conclure la trilogie des Spidey en jouant la carte du multivers avec No Way Home. Maintenant, Doctor Strange in the Multiverse of Madness explore davantage ce concept, qui risque d’être central au MCU post-Endgame. La phase IV se termine sur une nouvelle épopée spatiale rock et clinquante dans Thor: Love and Thunder puis un retour en sobriété dans les terres endeuillées du Wakanda, où l’on assiste à l’avènement d’une nouvelle Black Panther. Enfin, la phase V du MCU débute avec Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, qui introduit notamment l’antagoniste principal de ce nouvel arc, Kang, et maintenant avec Les Gardiens de la Galaxie : Volume 3.
Après pas mal de réflexion, nous avons classé les vingt-huit films de ce grand MCU, du moins bon au meilleur. Beaucoup de désaccords au sein de la rédaction, puis des discussions, avant de réussir à pondre cette liste purement subjective et avec laquelle il y a de fortes chances que vous ne soyez pas d’accord à 100 %.
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Voici notre verdict [avec, vous vous en doutez, des spoilers].
#34. L’Incroyable Hulk (2008)
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Cinq ans après le nanar (pas inintéressant au demeurant) signé Ang Lee avec Eric Bana, le géant vert de Marvel revient sur le devant de la scène, après une suite avortée par Universal. Signé par le Français Louis Leterrier avec Edward Norton en Bruce Banner, le projet avait tout sur le papier pour être une franche réussite.
Jusqu’à ce que la maison mère, toujours Universal, trouve le film trop mou, trop bavard et décide de couper dans le gras (on parle d’une vingtaine de minutes retirées au montage), générant des tensions avec tout le monde – surtout Norton, qui avait réécrit le scénario, d’où son départ de la maison, remplacé quelques années plus tard par Mark Ruffalo.
Résultat, le film est assez faiblard, étrangement ficelé, manquant de fond, et avec des scènes d’action pas très belles à regarder. Pas nul, mais clairement le moins bon des Marvel.
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#33. Thor : Le Monde des ténèbres (2013)
Sorte de troisième volet de la trilogie sur Loki, le film aurait pu être une belle réussite. Il introduit la deuxième pierre d’infinité, celle de la réalité, et est plus ou moins la suite directe d’Avengers en ce qui concerne les Asgardiens.
Sauf qu’il est d’une lourdeur extrême, et grandiloquent pour pas grand-chose. L’humour est souvent de trop, le personnage de Thor trop binaire, et les catastrophes apportées par les Elfes noirs fichtrement extrêmes. Heureusement que Loki est là. On explore avec plaisir sa psyché, notamment sa relation avec sa mère et avec Thor, mais ça ne suffit clairement pas.
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#32. The Marvels (2023)
Cette place nous fait mal. On aurait aimé défendre le film, le trouver à la hauteur, que les réacs misogynes d’Internet aient tort en clamant que c’est l’un des pires Marvel. Bon, le fait est qu’ils le clameront pour les mauvaises raisons, mais quand même. Sachant en plus qu’ici, on aime plutôt Captain Marvel — ce qui est loin d’être le cas du tout Internet.
Malheureusement, c’est un raté complet. Déjà, il faut avoir vu trop de séries Disney+ pour comprendre l’intrigue, ce qui rend l’expérience absolument pas fluide sur l’introduction des personnages. Les dynamiques entre les héroïnes sont intéressantes, mais intriquées dans un scénario creux, très mal construit, et inconsistant. Le tout avec des faux raccords d’un amateurisme affligeant, un montage complexe, des effets spéciaux tantôt impressionnants tantôt honteux, et des actrices tantôt attachantes tantôt qui en font des turbo-caisses.
On avait envie de l’aimer, de prouver au reste du monde qu’ils avaient tort. Quel gâchis.
#31. Iron Man 2 (2010)
Écrite et validée très rapidement avec des délais très courts (ce qui va coûter très cher à Marvel, pécuniairement parlant) après le succès du premier Iron Man, la suite de l’homme de fer est un désastre. Tout va trop vite, le tournage tourne au vinaigre avec un Jon Favreau sous pression puissance 10 000, réécrivant en permanence les scènes, avant de se rendre compte que l’ensemble ne tient pas la route.
Après beaucoup de travail en postproduction, le film est un carton, mais la sauce ne prend pas. Rythme mal géré, trous de scénario assez conséquents, un méchant caricatural au possible (en grande partie à cause des coupes au montage), ce n’est pas le même coup d’éclat que le premier. Il amène plusieurs points intéressants, sur le fond notamment (le comportement d’Howard Stark, l’apparition du SHIELD et de Black Widow, les questions politiques concernant l’armée), mais pas assez pour justifier une meilleure place dans ce classement.
#30. Iron Man 3 (2013)
Le premier volet sur Tony Stark sans Jon Favreau, réalisé par un certain Shane Black, était censé finir toute la trame sur la rédemption d’un génie égocentrique devenu particulièrement philanthrope et au passage super-héros. Une fois encore, quelques bonnes idées, avec des scènes d’action assez folles — venant de Black, l’inverse nous aurait étonnés. On appréciera le traitement du personnage de Pepper, les angoisses de Tony et pas mal d’autres choses.
On appréciera beaucoup moins celui du Mandarin, antihéros si important de l’univers Comics réduit ici au rôle de stupide pantin faussement terroriste servant les intérêts du vrai méchant, Killian. Vous retrouverez régulièrement ce film tout en bas des classements, en très grande partie à cause de ce Mandarin sauce MCU. Tout n’est pourtant pas à jeter, loin de là. Mais le résultat reste faiblard.
#29. Avengers : L’Ère d’Ultron (2015)
Après l’immense succès d’Avengers, qui restait jusqu’à peu le plus grand succès du MCU, on attendait le retour de l’équipe devant la caméra de Joss Whedon avec beaucoup d’impatience. Malheureusement, on est bien loin du résultat de cette première alchimie.
Le papa de Buffy a eu les yeux plus gros que le ventre, proposant un film de plus de 3 h 30 en premier lieu qui serait plus intimiste, se concentrerait plus sur les relations entre les persos que sur une aventure grandiloquente. Bien que soutenu par Kevin Feige, le réalisateur a dû revoir ses ambitions à la baisse, tout en endossant un paquet de casquettes différentes sur le tournage. Le cinéaste a dû, exténué de ce projet de deux longues années, rendre une copie de 2 h 20.
Résultat, on récupère un vilain qui évolue bien trop vite, des discussions hachées, des ellipses incompréhensibles, et même des personnages clairement survolés (on pense entre autres à Quiksilver). Il y a des scènes pas loin d’être brillantes, qu’on oublie un peu trop face à un résultat fade. Dommage.
#28. Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 (2017)
Reproduire un coup d’éclat est difficile. Demandez à Joss Whedon qui s’est un peu cassé les dents avec Ultron, vous verrez. Malheureusement, l’histoire n’est que répétition et James Gunn n’échappe pas à la règle.
Au-delà du fait que le père de Peter Quill devient la planète Ego (petit écart avec les comics, qui ont rendu frileux Marvel suite au désastre du Mandarin), le cinéaste fait son possible pour offrir quelque chose d’innovant, loin de la trame avec Thanos que le MCU construit depuis 2012.
Le problème, c’est qu’on retrouve beaucoup des mécaniques du premier, avec des scènes quasi identiques. Le scénario explore un peu mieux les relations entre les persos à travers des duos intéressants mais il y a un véritablement problème dans le rythme, dans le scénario, dans l’écriture des protagonistes, pour un film qui semble au final assez vide.
#27. Thor (2011)
Film incontestablement important du MCU, rien que pour son introduction du dieu nordique et de son maléfique frère qui sera jusqu’à Infinity War le vrai grand bad guy des aventures de nos Avengers, mais aussi pour avoir prouvé à Marvel qu’il pouvait prendre plus de risques. Ce Thor, par Kenneth Branagh, n’est pour autant pas une franche réussite.
Pas foncièrement mauvais et bien qu’il reprenne des thèmes Shakespeariens propres à son auteur, le film détonne avec son aspect kitsch qu’il n’arrive pas à quitter. Certes, le folklore d’Asgard est parfois lourd à porter, mais le personnage de Thor est trop linéaire, devient bon trop vite. Et surtout, Branagh adore filmer les scènes un peu de travers. Une mauvaise habitude qui donne rapidement la nausée et qui gâche le film. Si vous ne l’aviez jamais remarqué, sachez que vous ne pourrez plus le voir de la même manière.
#26. Black Widow (2021)
Nous partions sceptiques ; nous avions sans doute un peu raison. La force de ce film réside dans le drame, dans les non-dits, dans ce qu’il raconte de la célèbre Veuve Noire, de son histoire et de comment elle s’est construite. Certaines scènes de dialogue, notamment dans le passage dans la maison avec les quatre protagonistes réunis, sont franchement intéressantes et bien ficelées.
Le problème, c’est ce qu’il y a autour. Car niveau scène d’action, on a rarement vu des scènes de baston montées et filmées de cette manière. On ne comprend rien. Et encore, c’est sans vous parler de la VFX vraiment pas très réussie. C’est bien l’une des rares fois où Marvel nous a confrontés à ce problème d’avoir un film qui n’est pas juste moche (ça, il y en a eu), mais qui semble avoir été un peu bâclé.
Heureusement qu’il existe sur cette planète Florence Pugh.
#25. Thor: Love and Thunder (2022)
Vous vous souvenez de Thor : Ragnarok ? C’était pas mal quand même, non ? Imaginez le même film, en moins drôle, en moins beau, avec les Guns N’ Roses en boucle, un Chris Hemsworth qui en fait des caisses, dans une suite qui se veut féministe mais rate l’intronisation de toutes ses super-héroïnes et affiche une ambition de storytelling à grande échelle décevante ? Ça ne donne pas envie, on est d’accord ? Et pourtant…
Force est de constater que derrière les très (très) gros défauts de ce Thor: Love and Thunder tout mou se cachent deux belles réussites : la romance entre les deux protagonistes, qui nous aura tiré une larme, notamment grâce au retour de Natalie Portman (mais c’est peut-être nous qui avons un problème…) ; mais surtout Gorr, le grand méchant incarné par Christian Bale, qui aurait tout à fait pu être gênant et mal fait, creux et visuellement plat, mais qui est tout l’inverse. +1 pour la planète en noir et blanc, un des plus beaux — graphiquement tout du moins — de la phase IV.
#24. Ant-Man et la Guêpe : Quantumania (2023)
Pour ce troisième film sur les aventures de Scott Lang alias Ant-Man, Marvel nous emmène dans l’univers infiniment petit (mais paradoxalement gargantuesque) du monde quantique. L’occasion d’introduire le nouvel antagoniste majeur de la phase V, qui succède à Thanos : Kang le Conquérant, déjà aperçu rapidement dans la série Loki sous le nom de “Celui qui demeure”. Un rôle d’envergure qu’incarne parfaitement Jonathan Majors (Lovecraft Country, Creed III), à la présence physique démentielle et au charisme indéniable, pour donner vie à un méchant aussi glaçant que puissant.
Si Kang est la vraie force d’Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, on apprécie aussi les multiples références à Star Wars dans le film (qui se paie même une scène de Cantina avec… Bill Murray en guest, dans la peau de l’excentrique Krylar). Toutefois, le long-métrage réalisé par Peyton Reed oscille entre le très bon et le pas très beau du côté des effets visuels : le film se déroule principalement dans le monde quantique, si bien que certain·e·s décors et/ou scènes de batailles ne sont pas toujours très réussi·e·s. La fatigue des fonds verts et des séquences tournées en studio, après 31 films du MCU, commence vraiment à se ressentir.
En résumé, on passe quand même un bon moment en compagnie des familles Lang et Pym, le point fort de cette trilogie Ant-Man, malgré des vannes “à la Marvel” toujours aussi peu inspirées et une forme de redondance assez stéréotypée dans le traitement des personnages et des nouvelles menaces en présence. Mais pour une fois, et contrairement à la majeure partie des films et séries de la phase IV, on a enfin la sensation que les enjeux sont revus à la hausse et que toute cette mise en place finira par exploser en 2025, dans le crossover Avengers: The Kang Dynasty.
#23. Ant-Man et la Guêpe (2018)
Passer après Infinity War ne pouvait être qu’un exercice périlleux, voire casse-gueule – d’autant plus que le film dont on parle ne dit rien (ou presque) de ce qui se passe après le fameux claquement de doigts. Malheureusement pour lui, c’est Ant-Man qui a dû se coller à la tâche.
Le film n’est pas mauvais du tout. Il est juste trop léger et tombe au mauvais moment. Il est arrivé alors que les fans n’en pouvaient déjà plus d’attendre la suite du combat contre Thanos. Cette aventure est certes importante, mais elle semble mine de rien anecdotique face à l’ampleur d’IW.
Même si son intrigue a son importance sur le long terme – notamment en ce qui concerne la dimension subatomique –, c’est trop peu pour le placer plus haut dans le classement. Et c’est sans parler des quelques redondances de style avec le premier volet…
#22. Spider-Man: Homecoming (2017)
On ne savait pas trop si l’on avait envie de le voir. Après tout, il s’agissait tout de même du sixième long-métrage sur Peter Parker en quinze ans, du deuxième reboot de la saga depuis le premier film de Sam Raimi, et du troisième acteur dans le rôle-titre. Et il faut dire que les trois longs précédents sur l’Homme-araignée n’étaient pas vraiment géniaux. Force est de reconnaître qu’on avait tort !
Après la présentation convaincante du personnage dans Civil War, les pontes des studios ont décidé de ne pas refaire une origin story. Et c’est peut-être là que réside la meilleure idée du film. On débarque directement dans le quotidien un peu plat de cet écolier qui, après son passage à Berlin, doit redevenir le gentil héros qui aide ses voisins. La présence d’Iron Man enlève un peu le côté “petite échelle” de cette aventure de personnes ordinaires, dotées de pouvoirs qu’elles ne gèrent pas encore bien – on pense à Spidey, mais aussi au Vautour, méchant pour le coup bien écrit malgré de grosses ficelles.
Un teen movie mignon qui détonne avec le reste du MCU, et qui, bien qu’il transforme Parker en Spidey fait du bien dans tout ce ramdam intergalactique. Timide, et mille fois moins puissant que ceux de Raimi, mais dans cet environnement, vraiment plaisant.
#21. Captain Marvel (2019)
Après une cure de désintox de huit mois sans films Marvel entre deux mastodontes Avengers, les fans avaient une certaine attente. Surtout pour l’introduction d’un personnage qui devrait sauver le monde post Thanos. Et puis il s’agit de la première héroïne à avoir son stand-alone, et rien que pour ça, le film mérite d’être dans le haut du panier.
Sans être transcendant, le long-métrage fait très bien le taf. Il présente bien ce personnage surpuissant, mais sans être une “origin story” classique. Il y a des revirements, un Nick Fury cool et un Ben Mendelsohn en vilain vraiment intéressant. Même si sa forme demeure peut-être un poil trop classique pour figurer plus haut dans le classement et que le personnage de Danvers est loin d’être parfaitement écrit, il lui faut reconnaître qu’il est un charmant spectacle honnête et vraiment intéressant.
#20. Spider-Man: Far From Home (2019)
Après Endgame, tout nouveau film du MCU nous semblait casse-gueule. Pourtant, Far From Home réussit l’exploit de non seulement nous remettre dans le bain sans aucun problème, mais aussi d’être un très bon film Spider-Man – meilleur encore que Homecoming.
Entre le traitement du thème du deuil (celui d’un adolescent déjà orphelin qui vient de perdre son père spirituel), l’histoire d’amour touchante avec MJ, la relecture maligne du personnage de Mysterio, les scènes de combats impressionnantes (alors qu’elles n’étaient pas du tout évidentes sur le papier), ou encore un discours sur les fake news assez intelligent, il faut admettre que c’est un film réussi. Léger, mais sérieux. Drôle et triste, mais prenant. Et on ne vous parle même pas de ces deux scènes post-génériques…
Alors oui, il y a un peu des lourdeurs humoristiques, notamment avec les profs et parfois Happy, des facilités par-ci par-là, et évidemment qu’il ne s’agit pas d’un film parfait. Mais on est séduit, malgré tout.
#19. Spider-Man: No Way Home (2021)
Le dernier film du MCU de cette année 2021, riche en aventures marveliennes, fait fort. Réunissant les univers des précédents Spider-Man, la conclusion de la (première ?) trilogie avec Tom Holland est un très beau cadeau aux fans. Qui réussit à presque dépasser le simple fan service.
Disons-le tout de suite : ce n’est pas le plus beau, ça manque de réalisation autant que de subtilité dans l’écriture de son histoire et de son Spidey. Mais le plaisir de fan est réel, et l’entreprise à ce niveau-là est réussie. Sans jamais trop en faire, le MCU ouvre la brèche du multiverse avec succès.
Pas le meilleur du MCU, ni le meilleur Spider-Man (le deuxième de Sam Raimi le sera à tout jamais). Mais exactement ce qu’on attendait de ce long-métrage.
#18. Black Panther: Wakanda Forever (2022)
Avec la mort de Chadwick Boseman en août 2020, interprète sublime de T’Challa dans le MCU depuis le premier film Black Panther, Wakanda Forever était très certainement le défi le plus éprouvant et difficile à relever pour Kevin Feige et ses équipes. Fallait-il recaster le personnage, faire fi de sa disparition dans l’intrigue voire multiplier les effets spéciaux et autres techniques de deepfake pour ressusciter virtuellement l’acteur, procédé qui pose encore et toujours de nombreux problèmes d’éthique ? Heureusement, Feige et Disney ont tranché pour une solution beaucoup plus pondérée, au grand bonheur des fans et dans le respect de Chadwick Boseman et son héritage dans la pop culture.
Wakanda Forever nous permet d’assister au passage de flambeau du rôle de Black Panther entre T’Challa et sa sœur Shuri. En termes de narration et de mise en scène, le réalisateur Ryan Coogler propose des funérailles méta douces, émouvantes et mélancoliques, sans surjouer la carte de l’émotion. Il est dommage que le reste du film, d’ailleurs beaucoup trop long (2 h 40), n’applique pas la même sobriété malgré la mise en avant de personnages féminins endeuillés, en pleine révolte et décisifs sur les enjeux de l’histoire (la reine Ramonda, Shuri, Okoye, Nakia…).
Wakanda Forever se perd un peu en chemin car son héritage est trop lourd à porter en seul film : rendre hommage à Chadwick Boseman, introduire un nouveau méchant essentiel à la phase V, Namor, confier le costume et les valeurs de Black Panther à Shuri et gérer les conflits géopolitiques entre le Wakanda et le reste du monde. Résultat, le film réussi et se plante un peu partout à la fois, avec toutefois quelques fulgurances dans ses parties émouvantes et, en guise de clôture, la plus belle scène post-générique de l’histoire du MCU.
#17. Captain America: First Avenger (2011)
La première adaptation de ce personnage culte sur grand écran était un sacré pari. Impossible de le dissocier de la seconde guerre mondiale. Comment ne pas rendre le personnage complètement anachronique et en phase avec le reste du catalogue du MCU ?
Le film relate donc avec une certaine audace, où les décors, les voitures, les armes et le grain de caméra faussement jaunes et vieillissants sont mêlés à des éléments de pure science-fiction comme dans les comics pour moderniser un peu le tout. Mais impossible de se détacher de l’aspect parfois (souvent ?) niais du personnage et de toute la mythologie qui l’entoure.
Pas mauvais, mais loin d’être le meilleur du MCU. L’un des plus importants, néanmoins.
#16. Shang-Chi et la Légende des dix anneaux (2021)
On ne s’y attendait pas particulièrement, mais Shang-Chi est un très bon film Marvel. Loin de faire de la récupération gratuite de la culture chinoise, le film l’embrasse totalement et offre des séquences dignes d’un vrai film de “wu xia pan” – comprendre d’arts martiaux à la chinoise (à l’instar de Tigre et Dragon) –, en exploitant également la mythologie. Plus encore, la mise en scène de certains passages impressionne, le casting est à la hauteur, que ce soit Awkwafina en side-kick ou le légendaire Tony Leung, que l’on apprécie voir dans un tel blockbuster.
Si on regrette des références anodines au MCU, qui semblent ici totalement facultatives et forcées, Shang-Chi et la légende des dix anneaux s’avère être une franche réussite pour le premier film à introduire des nouveaux personnages de la période post-Thanos.
#15. Deadpool et Wolverine (2024)
Le seul film Marvel de 2024 (!!!) était attendu au tournant : arrivée de Deadpool dans le MCU, retour de Hugh Jackman dans la peau de Wolverine, teasing plus intense des mutants et des X-Men… Alors que l’univers étendu de la Maison des Idées traverse une passe difficile depuis la phase IV, Deadpool & Wolverine fait beaucoup de bien aux fans avec un pur divertissement maîtrisé, empli d’une certaine nostalgie, d’humour plus que jamais méta et sous la ceinture, et même d’émotions pour tous les amateurs de l’univers des super-héros de la 20th Century Fox.
Avec son duo truculent et l’alchimie palpable de Ryan Reynolds et Hugh Jackman à l’écran, le film renoue avec l’énergie jouissive des premières phases, en plus de s’offrir un scénario un poil plus solide que celui des deux premiers Deadpool. Un troisième volet plus trash et vulgaire que jamais, parfois à la limite de l’overdose, qui se moque gentiment de Marvel, Kevin Feige, la Fox, les princesses Disney et les carrières parfois branlantes des deux stars du film. Les 20 premières minutes, hilarantes, jouissives et même étonnamment émouvantes, sont vraiment réussies.
La suite du film est un peu plus en dents-de-scie même si on ne boude pas son plaisir avec la bataille des variants de Deadpool, les engueulades irrésistibles de Wade et Logan, et surtout des caméos fous voire complètement WTF (on ne se remet toujours pas du Gambit de Channing Tatum, vraiment l’une des meilleures vannes du film). C’est parfois gratuit et insensé, mais ça fait aussi du bien de prendre son pied devant un film Marvel sans trop réfléchir à la suite, même si Deadpool et Wolverine n’est pas le sauveur tant espéré d’un MCU toujours en perte de vitesse.
#14. Captain America: Civil War (2016)
C’était l’événement. Le troisième Avengers où tout devait péter avant l’arrivée en fanfare de Thanos. Et en soi, ce troisième Captain, toujours signé par les frères Russo après l’excellent Soldat de l’hiver, fait largement le taf. Il coche toutes les cases du cahier des charges et offre quelques scènes d’anthologie provoquant du nerdgasm à foison.
Entre l’entrée en fanfare de personnages ô combien importants – à savoir Black Panther et Spider-Man –, un Ant-Man devenant Giant-Man, notre Vision, de plus en plus beau et impressionnant, de nombreux clins d’œil aux comics (poke Hawkeye qui tire une flèche avec Ant-Man au bout), un Crossbones ultra-violent et surtout une trame de fond audacieuse reprenant un des arcs préférés des fans de comics, tout roule parfaitement et justifierait qu’il soit dans le top 10 de ce classement.
Il aurait pu être bien mieux placé dans notre liste si seulement nous n’avions pas eu ce Zemo-là, vilain de pacotille qui deviendra plus intéressant en série qu’en films. Outre les différences avec les comics, le problème réside dans l’improbabilité des actions du grand méchant, de son plan alambiqué qui met des plombes à se concrétiser et qui se finit par une révélation tant attendue, et au final si plate (oui, Bucky a tué les parents de Stark sous l’emprise d’HYDRA, de là à détruire les Avengers, c’est peut-être excessif).
Un vrai gâchis.
#13. Ant-Man (2015)
Le film sur Scott Lang est l’un des plus vieux projets des films du MCU. D’abord envisagé dans les années 1990, Marvel demandera à Edgar Wright de se pencher dessus en 2002, avant d’abandonner, suite à de très nombreux conflits avec l’écurie, en 2014 (12 ans après donc !).
Entre autres, des divergences de vision, Wright refusant dans un premier temps de l’insérer dans l’univers créé par Feige, et la maison mère décidant de réécrire à plusieurs reprises son script, parfois même dans son dos — pour la petite histoire, il y a eu de nombreuses annonces à divers Comic-Con, dont certaines au début du MCU où l’on annonçait que Scott serait dans le premier Avengers.
Au vu de la production catastrophique et des mille péripéties autour de ce projet, le long-métrage final est malgré tout vraiment chouette, ultra-agréable, sans prétention, et qui fonctionne à 1 000 %. On croit déceler la patte de Wright par moments (notamment quand Luis raconte ses histoires), mais nous ne le saurons jamais.
#12. Les Éternels (2021)
Le film a été extrêmement mal reçu par la presse, et on avoue ne pas comprendre pourquoi. Évidemment que Les Éternels allait être bien plus scruté que les autres sorties Marvel (combo réalisatrice fraîchement oscarisée + casting costaud + équipe censée pouvoir faire de l’ombre aux Avengers). Mais ce qu’on lui reproche est assez injuste.
Chloé Zhao propose une introduction extrêmement bien construite sur cette équipe de petits soldats ramenés par un Céleste pour empêcher des créatures (les Déviants) de tuer les humains, dans le but de les laisser se construire un monde. L’ambition est énorme, c’est une claque visuelle et un tour de force d’écriture qui donne de l’espace à chacun tout en prenant son temps, en re-racontant l’histoire de l’humanité. Le tout en réussissant à garder ce qui a permis à sa réalisatrice de rafler sa statuette, à savoir filmer l’individu seul dans de grands espaces.
Alors oui, Richard Madden n’est pas le meilleur des acteurs, le rôle d’Angelina Jolie peut décevoir, l’humour peut être perçu comme de trop, et on serait presque prêts à entendre l’argument selon lequel la CGI serait incompatible avec la cinéaste (il est vrai qu’une scène en particulier, concernant Hiroshima, nous a semblé comme l’un des plus laides du MCU). Il s’agit pourtant d’un très bon Marvel. Nous sommes peut-être les seuls à le penser, mais nous le défendons avec beaucoup de conviction.
#11. Doctor Strange in the Multiverse of Madness (2022)
Il est possible que, dans les semaines et mois à venir, ce film se glisse encore plus haut dans le classement. Vous me direz, c’est déjà un peu le haut du panier. C’est juste que ce Doctor Strange est un sacré truc à digérer, d’une densité rare, qui propose mille idées à la seconde dans ses séquences – certaines d’une originalité folle, d’autres citant frontalement le cinéma de Sam Raimi.
L’excursion au fil des univers est un régal. Visuellement, Raimi semble réussir à s’amuser, malgré les contraintes de l’entreprise. Oui, certains personnages peuvent sembler mal ou sous-écrits. Qu’importe. Plutôt que de nous faire un Spider-Man bis, le cinéaste américain développe une ambiance à la Evil Dead, faisant du film le premier horrifique du MCU. Rien que pour ça, chapeau.
#10. Iron Man (2008)
La première pierre de ce grand truc qu’on appellera par la suite MCU est l’un des plus importants, et l’un des plus plaisants. L’origine de l’armure de Tony Stark est déplacée du Vietnam à l’Afghanistan, et le personnage, égoïste insupportable en quête de rédemption, est fidèlement emmené par un Robert Downey Jr. bluffant, qui signe au passage son grand retour.
S’il est vrai que le film a modifié le genre, et peut-être même l’industrie, il n’en demeure pas moins vraiment agréable à regarder. Il faudrait être médisant pour le mettre plus bas dans le classement – mais cela reste difficile néanmoins de le mettre plus haut. Car il est, il faut le reconnaître, assez classique en dehors de tout ça.
#9. Doctor Strange (2016)
Le sorcier suprême est l’un des personnages les plus importants des comics et des Avengers. Sauf que son univers visuel est tout de même assez particulier et difficile à retranscrire sur grand écran. Il faut reconnaître que le film tient le pari parfaitement, jouant sur des scènes hallucinantes avec des dimensions parallèles, entre modifications de paysage à la Inception et pures symétries géométriques sublimes. C’est simple : ce sont sans aucun doute les plus beaux effets visuels de tout le MCU — cocorico, merci le Français Stéphane Ceretti pour cela.
Sans compter que Benedict Cumberbatch est captivant – même si son Stephen Strange ressemble un peu trop à Tony Stark –, de même que le reste du casting. On émet tout de même des réserves sur l’Ancien, joué par une Tilda Swinton engagée, mais trop éloigné du personnage des comics pour les fans. Tout détonne dans ce film, même la musique de Michael Giacchino.
Un premier pas vers le monde magique de Marvel, qui a su convaincre une bonne partie des fans, dont nous.
#8. Black Panther (2018)
L’aventure afro-futuriste SF de Ryan Coogler est l’une des meilleures adaptations de comics. Certes, ce Wakanda s’éloigne un peu de la version papier, mais tant d’efforts ont été fournis au niveau du design, des costumes et des décors que le résultat ne peut qu’être apprécié. Cette peinture de l’Afrique inédite à Hollywood est un véritable souffle d’air frais sur le septième art. Sans parler de la BO incroyable – et on ne parle pas que de celle composée par Kendrick Lamar.
Le scénario mêle parfaitement politique et questions raciales dans une aventure riche en action et en rebondissements. Mais son plus grand coup d’éclat reste son vilain charismatique et complexe, Killmonger, campé par un Michael B. Jordan brillant. L’un des meilleurs méchants de tout le MCU, tout simplement.
Peut-être un peu trop d’ailleurs, puisque celui-ci vole la vedette à T’Challa, qui dans sa droiture de roi parfaitement incarné par Chadwick Boseman peut paraître malheureusement un peu fade par moments. Un très bon film d’introduction, et un magnifique héritage de Boseman, disparu bien trop tôt.
#7. Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3 (2023)
On pensait chialer mais pas à ce point. C’est l’un des films les plus uniques de la saga, Gunn réussissant, pour son coup d’éclat, à faire son long-métrage le plus personnel du lot. C’est gore (comme il sait si bien le faire), ça parle de relations familiales complexes (comme à son habitude), ça se moque de son univers et de la maison mère, c’est impertinent et drôle malgré un fond plus tragique que jamais chez Marvel : il s’agit là d’une grande réussite.
Et surtout, un film qui nous raconte l’histoire de Rocket Raccoon ne pouvait que nous plaire. Fait avec autant de finesse et d’émotion, c’est un grand oui.
#6. Thor : Ragnarok (2017)
On n’y croyait plus. Vraiment plus. Après deux films plutôt barbants, Thor demeurait un perso terne, pas intéressant en dehors de sa relation avec son demi-frère démoniaque. Ragnarok réussit l’exploit d’être génial, d’offrir un spectacle fou aux fans, de réinventer totalement son personnage et de détruire en même temps toute sa mythologie – même si à la fin, Thor n’aura jamais autant été le vrai dieu du Tonnerre.
Il y a tant à dire. On est face à un objet de nostalgie, très coloré, en hommage aux comics de la première heure, mais avec tous les codes du genre mis de côté. Il faut reconnaître le talent certain du réalisateur, Taika Waititi, pour mettre en scène les gags et laisser place à l’improvisation (qui est courante chez Marvel, mais dont on sent vraiment l’importance ici). Gros plus pour l’utilisation exemplaire du morceau “Immigrant Song”, de Led Zeppelin, que l’on retrouve quand le dieu nordique a ses pleins pouvoirs – et pas juste 10 secondes (poke Suicide Squad).
Derrière cette légèreté, Ragnarok est bien l’un des films les plus sombres du MCU. Quand on disait que toute sa mythologie était détruite, on pesait nos mots : Thor se retrouve sans marteau, ni cheveux, ni costume, il perd un œil et voit son royaume être réduit à néant. Et surtout, Thor perd. Incapable de vaincre sa sœur, il convoque Surtur, seule créature capable de la battre, au prix de la destruction d’Asgard. Ils ne peuvent gagner qu’en perdant.
Sans aucun doute l’une des plus grandes prises de risque de Marvel, et au passage l’un des meilleurs longs-métrages du MCU.
#5. Captain America : Le Soldat de l’hiver (2014)
Le deuxième volet de la trilogie sur Bucky est une claque. Les frères Russo signent ici un thriller d’action impressionnant. La force du film réside dans trois aspects. D’abord, des scènes d’action nerveuses comme on n’en a jamais vu dans le MCU, filmées caméra au poing, donnant un ton complètement différent à ce personnage. Ensuite, une sacrée audace, en détruisant le SHIELD avec l’infiltration d’agents d’HYDRA en son sein. Pour rappel, c’est ce dernier qui a créé les Avengers quand même. Ce n’est pas rien.
Enfin et surtout, c’est un véritable brûlot politique sur la surveillance et la NSA. Derrière les diverses opérations de la grosse machine, la question des libertés civiles est posée, puisque toutes les informations possibles et imaginables sont analysées pour déterminer les menaces à venir. Nous sommes en effet en 2014, un an seulement après les révélations d’Edward Snowden.
C’est le film le plus mature, le plus réfléchi et le plus profond peut-être de tout le MCU. Et le début d’une longue collaboration entre les frères Russo et Kevin Feige.
#4. Avengers: Infinity War (2018)
Teasée depuis un bon bout de temps, la quête de Thanos pour les pierres d’infinité prend enfin forme sous les yeux mouillés des spectateurs qui viennent d’assister à un drôle de moment. Marvel a en effet pris tout le monde de court, en laissant le grand méchant gagner [spoiler] et tuer au passage tous les personnages adorés par des millions d’adeptes.
En dehors de ça, les frères Russo nous offrent un spectacle de 2 h 30 où l’on suit le Titan fou, dont la psyché est explorée comme jamais dans le MCU (même Loki n’a pas eu le droit à ce genre de traitement). Les plans sont tous plus beaux les uns que les autres, les scènes d’action sont démentielles.
On a beau savoir que la plupart de nos persos vont revenir à la vie d’une manière ou d’une autre, on ne peut s’empêcher de s’émerveiller devant ce blockbuster à l’audace et à la beauté singulières.
#3. Les Gardiens de la Galaxie (2014)
Le premier film de James Gunn pour la grande machine Marvel est une grande claque offerte au public. En se distanciant de ses films qui étaient jusque-là très sérieux, et en présentant des personnages peu connus du grand public, portés par un casting pour le moins surprenant, le réalisateur a donné vie à un nouveau groupe désormais indispensable du MCU.
C’est simple, tout marche. L’humour est juste et équilibré, notamment grâce à des rôles et des dialogues parfaits – on imagine d’ailleurs bien les séances d’improvisation sur le plateau. Le scénario est impeccable et permet d’introduire au moins six persos, sans en faire trop. On ne se perd pas, et on s’attache assez rapidement à cette bande de bandits intergalactique – surtout à cet arbre géant qui ne sait prononcer que son prénom.
Il aura fallu du temps pour que Marvel soit capable de nous pondre un autre type de film de super-héros, et non seulement ce premier volet est réussi, mais il a marqué le genre au fer rouge. La réponse du public est d’ailleurs bien la preuve que la Maison des idées avait raison de s’essayer à des exercices différents et de proposer des longs-métrages plus audacieux.
#2. Avengers: Endgame (2019)
Après le snap de Thanos, qui a évincé la moitié de la population à travers l’univers, et donc de nos héros préférés également, les frères Russo ont dû redoubler d’ingéniosité pour pondre un ultime Avengers, le film qui clôt tout ce que Marvel a eu à nous offrir jusque-là !
Généreux. C’est l’adjectif qui qualifie le mieux ce 22e volet. Trois heures durant, les survivants vivent avec leur démon, recherchent une solution à un problème insoluble, et unissent une dernière fois leur force. Des adieux déchirants, entre eux, et envers le public. Des scènes d’action à l’échelle inédite pour Marvel. Un scénario très malin. Quelques petits défauts que l’on pardonne aisément vu la qualité du produit fini. Des frissons. Des rires. Un sourire béat. Des larmes. Beaucoup.
Il n’y aura pas, ou très peu, de films avec un tel impact dans le cœur des fans, qu’ils soient néophytes ou hard-core depuis bien longtemps.
#1. Avengers (2012)
Teasé depuis la fin du premier Iron Man, sorti en 2008, l’avènement de la première phase du MCU a pris la forme d’un film géant dans lequel Thor, Captain America, Black Widow, Hulk, Hawkeye et Iron Man s’associaient pour sauver la Terre d’un certain Loki. C’est une chose de réussir à leur donner vie dans des films séparés, c’en est une autre de réussir à les rassembler dans un seul volet, tout en laissant à chaque perso assez de place.
Il s’agit de loin du Marvel le plus important de tous, celui qui a créé pour la première fois une connivence entre les personnages, une alchimie soignée – pas au début, mais c’est justement tout l’intérêt du film. On voit se construire sous nos yeux ce groupe de super-héros – une chose alors assez inédite dans le genre –, auxquels on a eu le temps de s’attacher au cours d’autres longs-métrages. Les voir ensemble à l’écran est le plus beau cadeau que l’on pouvait faire aux fans.
Ce cadeau est très bon. Il n’y a pas grand-chose à redire dessus. Vraiment. Et la réalisation de Joss Whedon impressionne, surtout lors de cette scène finale de quinze minutes où New York est envahie par les Chitauris. On ne fera probablement jamais mieux.
Article coécrit par Arthur Cios et Adrien Delage le 8 mars 2019, mis à jour à chaque sortie de films Marvel, et donc pour la sortie de Deadpool et Wolverine le 24 juillet 2024.