Pour commencer l’été en douceur, on vous donne cinq bonnes raisons de courir en salles voir After Yang. De la science-fiction ouatée et un émouvant Colin Farrell : vous savez quoi faire ce week-end.
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#1. Pour sa photographie délicate
Après une fantastique séquence d’ouverture énergique et colorée, dans laquelle des familles s’affrontent lors d’un grand concours de danse virtuel, le film se mue en une délicate fresque futuriste. Les protagonistes habitent une métropole anglophone non identifiée mais l’ambiance y est japonaise. Dans cet univers minimaliste et apaisant, les intérieurs sont épurés, les paroles chuchotées et Jake trouve refuge dans l’atmosphère feutrée de son salon de thé.
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Par sa mise en scène architecturale, Kogonada s’amuse des jeux d’ombre et de lumière et des différentes perspectives de cet habitat moderne où se concentre l’essentiel de ce presque huis clos qui navigue entre présent et souvenirs.
#2. Pour son futur qui n’est pas anxiogène
À l’exception de cet intérieur minimaliste, de ce salon de thé feng shui et de véhicules sans chauffeur, on ne voit que très peu le futur dans lequel la famille évolue. Cette absence de considération technologique pourrait passer pour une paresse ou un manque d’imagination, mais elle offre en réalité un écrin raffiné propice aux seuls questionnements philosophiques du film.
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Ici, les androïdes ne sont pas une menace, ils font partie de la famille mais peuvent aussi se sentir seuls ou être amoureux. Dans After Yang, le futur est doux, la nature est luxuriante et humains et androïdes semblent entretenir avec elle un lien de respect mutuel.
#3. Pour son Colin Farrell si doux
On a tendance à l’oublier en ne prenant en considération que les blockbusters un peu bourrins, mais Colin Farrell est un habitué des films confidentiels et de cinéma indépendant. On pense à son passage chez Malick bien sûr, mais surtout à ces deux films chez Yorgos Lanthimos (The Lobster et Mise à mort du cerf sacré). Loin des explosions, Farrell se dévoile ici comme un personnage tout en douceur.
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C’est ce Colin-là, qu’on adore tant, qui est au centre du récit. Ce n’est pas qu’on le préfère dans ce type de film doudou très beau où son jeu est en retenue permanente, mais un peu quand même.
#4. Pour son réalisateur
Si ce nom ne vous évoque rien, notez-le en rouge dans un coin de votre tête. Kogonada a tout d’un important cinéaste en devenir. Chose que l’on pouvait deviner dès son premier long, Columbus, passé par la case Sundance et encensé de toute part. Pour les curieux, sachez que Kogonada a réalisé la moitié des épisodes de la série Apple TV+ Pachinko (l’autre moitié des épisodes étant réalisée par Justin Chon, le cinéaste derrière Blue Bayou).
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Ici, Kogonada impressionne. Parce que la mise en scène est à la fois millimétrée et cadrée, tout en réussissant à dégager une émotion folle derrière cet académisme. On en oublierait presque que ce n’est qu’un deuxième film. On vous dit, un futur grand.
#5. Pour l’importance des thèmes abordés
Kogonada parvient à entremêler les thèmes du transhumanisme et de l’intelligence artificielle aux questionnements sur les origines. Dans ce monde où ce sont les humains qui ont le plus de mal à communiquer entre eux, les androïdes comblent un vide et assurent la transmission d’un savoir académique – des fun facts sur la Chine dont la petite Miko raffole –, mais surtout d’un héritage culturel que les parents adoptifs ne peuvent pas assurer.
On y parle aussi de deuil, de perte, de séparation et de lien familial, celui qu’on crée avec d’autres qui n’ont pas la même couleur de peau, ne sont pas du même sang ou de la même espèce. En conclusion, le film boucle la boucle du titre, After Yang, et laisse supposer qu’il n’y aura pas d’après et que c’est aussi très bien.
Article écrit avec Arthur Cios.