“Check”, le nouveau clip de FLO, dans la tourmente paternaliste après un tweet désobligeant

Publié le par Yasmine Mady,

© Instagram du groupe FLO

Le girl group britannique FLO continue son rollout avec son tout nouveau clip "Check" mais tout ne se passe pas comme souhaité…

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Le groupe britannique FLO est définitivement en train de raviver le concept de “R&B girl group” qui avait connu une percée internationale dans les années 1990 à 2010 mais qui, depuis, peine à retrouver une aura conséquente à l’échelle mainstream. C’est d’ailleurs ce qu’avait confié Jorja à Variety : “Nous voulons absolument être le visage de la résurgence des girl groups.”

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Depuis “Cardboard Box” qui a fait fureur en 2022, le groupe FLO a enchaîné les singles à succès : “Summertime”, “Losing You” ou encore “Fly Girl” en featuring avec Missy Elliott. En 2024, elles ont décidé de mettre les bouchées doubles en nous offrant un marathon de bangers d’anthologie avec “Walk Like This”, “Caught Up” et enfin… “Check”. “Check”, c’est le dernier petit bijou du groupe, un morceau très attendu que nos it-girlies ont teasé sur les réseaux sociaux pendant des semaines et dont les fans étaient déjà convaincus avant même sa sortie sur les plateformes. Résultat ? Un clip hyper léché dans lequel Stella, Renée et Jorja nous emportent dans une girls night d’anthologie : batailles d’oreillers, secrets sous la couette, chorégraphies entraînantes, un stylisme chef’s kiss (elles ont yassifié l’aesthetic Bridgerton) et du rose en veux-tu en voilà. Musicalement, les filles avaient promis à Konbini un album R&B “progressive”, et elles ont tenu leur promesse, on retrouve l’âme du R&B sur des sonorités contemporaines, un refrain entêtant, et, bien sûr, des voix somptueuses.

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Cette nouvelle page dans le rollout du tout premier album de FLO a été très bien accueillie par une large majorité des fans, mais voilà… : un thread qui cumule pour l’heure plus de 2 millions d’impressions (contre 500k vues pour l’actuel clip de “Check” sur YouTube) est un peu venu gâcher la fête. Dans ce tweet de l’utilisateur @vahngotti, on peut lire “C’était la seule prise ?”, faisant référence à un moment du clip où les filles ne seraient pas assez dynamiques dans leur chorégraphie, selon ce dernier. Il élabore son point de vue dans le tweet d’après : “No shade mais si je mets de l’argent dans ces filles, je veux que le produit soit impeccable, si vous ne pensez pas qu’il aurait pu y avoir différentes modifications ou prises pour les parties de danse, ben OK alors”.

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Un ton paternaliste qui a fait son petit effet sur X/Twitter et lancé 48 heures d’esclandre sur le clip, obligeant Jorja du groupe FLO à prendre la parole publiquement et à répondre : “Nous dansions littéralement pour notre vie à 1 heure du matin sans dormir. J’avais perdu ma voix, tout le monde était épuisé, mais je vous entends (shoutout à tout le monde présent sur le tournage, le dévouement était si réel). Tout est à propos du chemin parcouru… Bisous”. Elle a ensuite répondu à un autre tweet désobligeant en disant : “Apprenez à être constructif et revenez”.

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Un autre tweet en réaction à celui de @vahngotti vient lui aussi donner une autre perspective à ce débat. C’est l’utilisatrice @PARKERSFILMS qui en est l’autrice : “Pourquoi vous ne vous en prenez jamais aux filles blanches quand leurs clips sortent ?” Elle a ensuite ajouté “Parce que je jure que tout ce qui concerne FLO, Chlöe, Tinashe, Vic, Normani, etc., vous pinaillez IMMÉDIATEMENT. Vous ne leur donnez même pas 24 heures”, questionnant ainsi la dimension sexiste et raciste que peut refléter cette façon de monitorer les accomplissements du groupe FLO.

Si le tweet de @vahngotti a l’air anodin et anecdotique, il résonne pourtant avec plein d’autres qui viennent dicter les “doit” ou “ne doit pas” des artistes, spécifiquement lorsque ce sont des femmes et encore plus lorsque ce sont des femmes non blanches qui incarnent une forme d’émancipation du prisme des hommes blancs. En France, on le voit quasi systématiquement lorsque Aya Nakamura sort un nouveau clip. Soudainement, un bon nombre de personnes s’improvisent spécialistes de l’industrie de la musique ou de l’audiovisuel. On se demande alors si ce n’est pas cette stricte exigence sexiste sous couvert de remarques constructives qui empêche depuis plus d’une décennie les artistes féminines R&B à percer les plafonds de verre pour toucher un public mainstream. Pourquoi des artistes comme FLO, Chlöe, Tinashe ou encore Normani doivent nécessairement passer par la case cyberharcèlement pour se faire un nom et une place alors même qu’elles délivrent les visuels et les musiques les plus avant-gardistes dans le même temps ?

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