Dix ans après son ouverture, le Mucem de Marseille propose un parcours permanent inédit pour mettre en valeur ses collections, aux trésors encore méconnus. Jusqu’ici peu visibles, ce sont 1 200 objets et documents des fonds du Mucem qui vont exposer la “culture populaire” présente au sein de ses collections : “un geste fort pour s’adresser à des publics qui viennent peu ou pas au Mucem” et mettre en valeur “des objets familiers”, comme un simple ballon de foot ou une cabane de berger, explique son président Pierre-Olivier Costa.
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“Les collections n’ont pas surgi de la mer il y a dix ans”, rappelle Caroline Chenu, chargée de recherches et de collections au musée, qui remet ainsi en lumière son histoire. Les fonds exposés dans l’exposition permanente “Populaire ? Les trésors des collections du Mucem” sont ainsi héritiers de ceux du musée d’Ethnographie du palais de Trocadéro à Paris (1878-1936) et du Musée de l’homme et du Musée national des Arts et traditions populaires, qui lui ont succédé.
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Répartis au sein de huit catégories thématiques (naturalia, peinture, architecture et mobilier, sculpture, mode, céramique, métal, verre), dans des salles aux 24 couleurs différentes, cohabitent ainsi affiche de cirque et graffitis, parures de mariage et enclume de forgeron, figures de manège et boule à neige. La présence de ces objets dans un musée “redonne une dignité et une valeur à beaucoup d’invisibles”, estime Arthur Dreyfus qui, avec trois autres écrivains – Sophie Blandinières, Lucile Bordes et Guillaume Poix –, a réalisé une centaine de cartels, avec un regard poétique et personnel sur les objets sélectionnés plutôt qu’une analyse détaillée.
“C’est un pari : que les objets eux-mêmes aient la parole”, détaille Amélie Lavin, conservatrice en chef au Mucem, responsable du pôle Corps, apparences et sexualité. Une dernière salle, évolutive, présentera au public les acquisitions récentes du musée. L’inauguration de ce parcours permanent, réalisé dans des délais serrés, a reconnu Pierre-Olivier Costa, s’inscrit dans un contexte social tendu, quelques jours après une lettre d’une partie du personnel au président dénonçant son management.
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Un an après la nomination de cet ancien directeur de cabinet de Brigitte Macron, la missive l’accuse de “ne pas avoir su prendre la mesure de la souffrance au travail” du personnel et déplore également “la mise à mal du projet scientifique et de l’image du Mucem”. Expliquant avoir hérité d’un “bateau un peu à la dérive”, M. Costa avait déclaré auprès de l’AFP qu’il allait “s’atteler à pas mal de problèmes” avec l’arrivée d’une nouvelle administratrice générale, Véronique Haché, récemment désignée.