Cette base de données créée pour entraîner des IA angoisse des milliers d’artistes

Publié le par Lise Lanot,

© Jason Allen via Midjourney

Midjourney souhaiterait se servir allègrement dans une base de données potentiellement illégale rassemblant les "styles" de 16 000 artistes.

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Quelques heures avant le passage à la nouvelle année, l’artiste Jon Lam a partagé sur X/Twitter des captures d’écran que l’entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle créative Midjourney aurait préféré ne pas voir fuiter. On y lit une conversation entre des développeur·se·s de la plateforme à propos d’une base de données qu’ils remplissent de noms d’artistes afin d’entraîner leur générateur d’images. Jon Lam dénonce la façon dont les artistes sont “déshumanisés et réduits à leur style” tout en rappelant aux “ingénieurs responsables des prompts” que ces “talents” ne leur appartiennent pas et qu’ils ouvrent grand la porte à des violations du droit d’auteur, ni plus ni moins.

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L’accès à la base de données en question est désormais protégé et à date, notre accès n’a pas été approuvé. Selon Artnews, on y retrouverait un panel très large de noms d’artistes, allant de personnes travaillant pour de grosses entreprises (telles que Hasbro ou Nintendo) à de grosses personnalités du monde de l’art, à l’instar de “Cy Twombly, Andy Warhol, Anish Kapoor, Yayoi Kusama, Gerhard Richter, Frida Kahlo, Andy Warhol, Ellsworth Kelly, Damien Hirst, Amedeo Modigliani, Pablo Picasso, Paul Signac, Norman Rockwell, Paul Cézanne, Banksy, Walt Disney et Vincent van Gogh”. Même les dessins d’un enfant de 6 ans s’y trouveraient – afin que l’entraînement soit le plus solide possible.

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Les captures d’écran prouvent que l’équipe de Midjourney est bien au courant des infractions qu’elle commet et des risques qu’elle prend. Depuis leur grand essor, les IA et les créations qu’elles génèrent posent de nombreuses questions de copyrights. L’année dernière, l’affaire Jason Allen, du nom de l’artiste qui essayait de faire reconnaître ses droits d’auteur sur une œuvre réalisée grâce à une IA et primée lors d’un concours d’art, créait des remous dans le monde de l’art : les artistes friand·e·s d’IA espéraient faire reconnaître leur travail tandis que d’autres soulignaient le flou moral autour des images d’entraînement.

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Ici, ce sont des milliers d’artistes qui s’inquiètent de voir leurs travaux et leur style réutilisés sans leur consentement pour alimenter des intelligences créatives qui, à terme, pourraient les remplacer. Les captures d’écran révélées sur X/Twitter auraient été ajoutées au recours collectif pour violation du droit d’auteur déposé l’année dernière au tribunal du district nord de Californie. Le dossier est loin d’être clos.