Elle a été largement partagée – et commentée – sur les réseaux ces derniers jours. Difficile en effet de ne pas s’arrêter sur cette image d’un homme torse nu en train d’asséner un chassé phénoménal à un alligator. Le reptile est frappé en pleine gueule, entouré d’une nuée de gouttes maronnasses provenant du marais dans lequel a lieu cette étonnante bagarre. Le combattant, de son côté, ferait bien de rester sur ses gardes : autour de lui, quatre comparses à écailles rôdent.
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Forte de son potentiel “mèmesque”, la scène a entraîné nombre de blagues en tout genre et réactions abasourdies, les internautes se demandant comment un tel affrontement avait pu avoir lieu. Une simple recherche inversée sur Google ne donne rien ; l’image semble inconnue au bataillon. Pour trouver sa source, il faut accepter d’être un·e boomer et ouvrir un poussiéreux onglet Facebook.
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C’est sur le compte d’un certain Uncle Mike’s Photography qu’on retrouve ce cher combattant au prodigieux side kick. Là, surprise, l’homme combat également des requins et des cerfs. La sentence est claire : les images ne sont pas réelles – d’autant plus que l’URL du profil de ce cher oncle Mike indique les mots “Extreme AI Art”. Pas à nous, Mike, pas à nous.
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Cela semble évident une fois que c’est dit, pourtant, l’idée a à peine été suggérée sur X/Twitter. La preuve, peut-être, que l’interrogation systématique de toute image apparaissant dans nos fils d’actualité n’a pas encore été tout à fait intégrée. Certes, il ne s’agit ici que d’une photo divertissante, mais tout de même, sans le reste de la série, l’image apparaît vraisemblable – dans la forme en tout cas : l’homme a cinq doigts à chaque main, les perspectives sont respectées, les jeux de lumière sont plausibles.
Un passage par la plateforme AI or Not finit de nous confirmer que l’image est bien “générée par une IA”. On l’a cependant déjà vue se tromper, et encore faut-il avoir le réflexe de la vérification. Sans cela, les progrès grandissants des intelligences artificielles créatives nous pousseraient facilement à croire que le pape se met à porter du Balenciaga ou que Macron peut se faire arrêter par des CRS. Deux conclusions s’offrent à nous : d’abord, sans virer paranoïaques ou complotistes, on interroge toutes les infos et images partagées, et ensuite, face à un alligator, on court.
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